SPECTACLE : Johnny Lever, King of comedy

Trois heures. C’est ce qu’aura duré le spectacle bollywoodien – comprenant chants, danses, sketches et humour – concocté par l’humoriste et comédien indien Johnny Lever et sa troupe. Non seulement le temps n’aura jamais semblé long, mais les rires auront ponctué un show qui aura rappelé que Mr Lever est « Le » Comedy King de Bollywood.
« Je dois énormément à mes illustres prédécesseurs, qui sont Johnny Walker, Kishore Kumar et Mehmood. They are my masters et they have blessed me… I have learnt a lot from them. People say that they are now gone and I am now sitting in their places. But I say this : They have gone and they have taken their seats with them ! » C’est en ses mots, de cette humilité que seuls les Indiens savent démontrer à l’égard de leurs aînés et de leurs maîtres, que Johnny Lever s’est présenté. Pas en début de spectacle, mais après avoir rendu un hommage bien senti à ces trois « Comedy Kings » via trois chansons classiques du cinéma indien comique.
Et c’est cette simplicité, son regard à la fois empreint d’un fort sens de l’observation, soutenu par un bon soupçon de philosophie et de cette candeur enfantine, qui ont fait tordre de rire toute l’assistance présente au Swami Vivekanada Centre de Pailles samedi soir. Johnny Lever n’est pas qu’un second couteau des produits bollywoodiens, cantonné à injecter quelques grammes d’humour dans les films que produit l’industrie du cinéma indien à la pelle. S’il compte plus de 33 ans de bons et loyaux services comme faire-valoir des superstars indiennes, en revanche, le spectacle organisé par l’agence Immedia, samedi dernier à Pailles, a rappelé que Mr Lever est beaucoup plus qu’un simple clown !
Il tourne en effet pratiquement tout en dérision : l’enfant dont le parent est fier parce qu’il sait réciter l’alphabet et trouver des mots qui vont avec (A for Apple – la marque d’ordinateurs; J for Joystick; M for Mail; Y for Youtube et Z for Zipfile !), l’homme qui questionne son ami sur la grossesse de sa femme et qui lui répond : « Non, elle a avalé une balle de foot… » ou de cet autre ami qui se pointe chez son pote et dont la femme lui apprend qu’il est sous la douche : « Ah ! Il prend son bain ? » Et J. Lever de demander : « Qu’est-ce que vous croyez ? Vous pensez peut-être qu’il déguste une rougaille poisson salé ou un briani dans sa salle de bains ? »
Les deux tranches d’humour de Johnny Lever ont suffi à rappeler que l’homme mérite amplement sa place de King of Comedy. Tant à Bollywood (avec ses sketches pour se moquer des plus grandes stars, dont Shah Rukh Khan, et pas des moindres) que sur les planches. Sa blague sur Michael Jackson en est la preuve.
L’humoriste a séduit en distillant quelques bonnes gorgées locales dans son show, comme lorsqu’il s’est trémoussé aux sons d’un séga bien de chez nous… « Les danseurs du monde entier, de l’Inde à l’Afrique, en passant par les pays arabes, le Penjab, le Gujarat, entre autres, semblent toujours être à la recherche de quelque chose. Vous avez remarqué ? » Et d’exécuter des danses du ventre, Bharat Natyam et autres danses typiques. Sa conclusion : « Ce sont les Mauriciens qui ont trouvé la solution ! » D’où sa prestation de séga.
Le show de Johnny Lever était ponctué de numéros de danses, exécutés sur un medley de tubes bollywoodiens du moment, par quatre danseurs plutôt moyens, soutenu par une « item girl », Kanika. Sur ce chapitre, la prestation n’avait pas de quoi faire blêmir quelques-uns de nos talents locaux, qui s’en sortent mieux… Le spectacle se composait aussi de chants. Le jeune Anubhav Suman s’est certainement distingué, faisant de l’ombre à Rachna Chopra. L’homme est en effet doté d’une très bonne voix, qui lui permet de s’illustrer dans différents registres vocaux, allant du désormais indétrônable Tum hi ho d’Arjit Singh (Ashiqui 2) au Budtameez Dil de Benny Dayal (Yeh jaawani hai deewani), tubes actuels, en passant par quelques « evergreen » comme Chura Liya Hai Tumne (Yaadon ki baarat).
L’artiste Ninad Gurudas Haladankar a conquis par son numéro de danses sur la chanson Lungi Dance, extrait de Chennai Express. Sanjay Keni, imitateur, a animé le show, personnifiant plusieurs stars de Bollywood, tantôt Saif Ali Khan, tantôt Prem Chopra…
Un tel spectacle d’humour, de chants et de danses de Bollywood est une première pour les Mauriciens. L’agence Immedia a fait le bon choix et il semble bien que ce filon devrait être exploité à nouveau. Espérons avec succès.

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