SPECTACLE—STEPHEN BONGARÇON : De l’ombre à la lumière

Si on vous dit SR Dance School, vous pensez évidemment à l’école de danse de Stephen Bongarçon. Doué, ce danseur prolifique concocte un nouveau spectacle, intitulé “Sime Grand Dada”, qu’il présentera le 17 septembre en solo à l’Institut Français de Maurice (IFM). Sur une mise en scène de Sedley Assone, ce spectacle mettra à nu le parcours de Stephen Bongarçon et de sa difficulté à exister à travers la danse.
Avec lui, pas de grands discours. Stephen Bongarçon est en effet d’une grande simplicité. Il décrit son spectacle “Sime Gran Dada” (route grand frère, en français) comme un message qu’il veut véhiculer aux jeunes. Lui qui a cumulé plusieurs petits boulots (maçon, boutiquier, peintre, coiffeur, jardinier) veut  démontrer aux autres qu’il ne faut jamais baisser les bras. « Zamai baiss lebra, dan bout tunnel ena toujour lalimier », dit-il avant d’ajouter : « Il n’y a pas de honte à faire de petits métiers. Je résume tout à travers ma danse. » Comme une incursion dans sa vie, Stephen se livre. Lui qui a été médaillé d’Or des Jeux de la Francophonie en 2009, il aura surtout, en tant que danseur, eu l’immense honneur d’être formé par la célèbre chorégraphe Anne-Marie Porras. Stephen Bongarçon possède un diplôme de l’État français de professeur de danse. Pour autant, on pourrait réécrire sa vie tant elle est jalonnée d’un riche parcours. Malgré tout, il nous confie n’avoir jamais eu qu’une seule envie, soit de « voyager, m’abreuver, être riche d’autres cultures et, surtout, danser ». Son parcours, il le qualifie comme étant riche en rencontres et en expériences. Faire exister la danse contemporaine et la porter au summum n’aura pas été facile, mais cette prouesse, le danseur l’aura pourtant réussie, car ne renonçant devant rien. « Je suis à l’aise dans tous les styles de danses. À travers “Sime Gran Dada”, les gens apprendront à me connaître. Pour quelques-uns d’entre eux, cela sera comme une découverte sur mon passé. » L’artiste ne se le cache pas : pour sortir de la pauvreté, il a dû se battre très jeune. « Ma richesse à moi, c’était mon corps, qui me permettait de danser. J’ai fait de la danse ma passion, voire une force, et ensuite, c’est devenu un métier, que j’enseigne d’ailleurs aujourd’hui à d’autres. » Une de ses particularités réside dans l’écoute des autres. Lui-même, de son propre aveu, a d’ailleurs beaucoup appris de Jean Renat Anamah et de Patrick Ahtow. Et  grâce à des formations solides, et le fait d’avoir pu danser dans des spectacles et des comédies musicales, il se sera, au final, forgé un caractère de battant. Le résultat est d’autant plus flatteur que Stephen Bongarçon a réussi en 1995 à avoir sa propre école, la SR Dance, dont le nom porte les initiales de ses prénoms (Stephen Rolf, Ndlr). Sa compagnie de danses a ainsi évolué dans le circuit hôtelier aussi bien que lors de grands évènements artistiques.
Malgré tout cela, que ce soit son riche parcours et ses expériences, c’est la première fois que Stephen Bongarçon se produira seul sur scène le 17 septembre à l’IFM. Tout est parti du projet Ecume Ultra-Marine, mis en place par les Théâtres Départementaux de La Réunion, où il a eu la chance d’être accompagné par Yuval Pick, le directeur du Centre chorégraphique national de Rilleux-La-Pape. Par la suite, ce dernier est venu animer des ateliers à l’IFM lors de sa tournée à Maurice avant Stephen et lui ne décident finalement de mettre tous deux en pratique leur passion pour la danse. Ce regard extérieur a permis à Stephen d’affiner sa technique et de trouver ses marques. À 46 ans, l’artiste se sent un homme nouveau, prêt à affronter d’autres défis, le dernier en date étant son spectacle solo, qu’il présentera le mois prochain. « C’est une grande première pour moi. Il faut être à l’écoute de nos racines. Mo kiltir fine permet mwa evolue. Je suis confiant, je sais que ce sera un grand succès. Je remercie d’ailleurs Sedley Assone, qui m’a écouté et qui a écrit le scénario de ma chorégraphie.  Li ene fierte et enn grand moment demosyon pu ki mo danse mo lavie lors la scene. » Et de conclure : « En une trentaine de minutes, j’allierai différentes techniques de danse. Je voudrais que cela soit un réel partage entre le public mauricien et moi. »

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