Sportive de l’année 2019 – Roilya Ranaivosoa (haltérophilie) : Sur les sentiers de Tokyo 2020

And the winner is : Roilya Ranaivosoa ! Comme l’an dernier à la même époque, l’haltérophile se retrouve au sommet de son art, cette fois au terme d’une année flamboyante marquée par un triplé en or tant aux Jeux des îles qu’aux Jeux d’Afrique du Maroc. Mais au-delà se trouve le rêve d’une qualification olympique de Tokyo 2020. Elle y croit dur comme fer en espérant que tout ce qui aura jalonné son parcours depuis deux ans déjà soit les prémises d’une année 2020 très attendue.

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« Je suis vraiment très honorée et très touchée », se réjouit Roilya Ranaivosoa de sa nouvelle consécration. Se laissant mener par ses ambitions olympiques — qualification directe — c’est dans le golfe persique qu’elle a décidé d’activer sa préparation en vue d’une participation au Grand Prix du Qatar prévu du 19 au 23 décembre. Elle y a mis le cap depuis le 21 novembre. « Cette compétition me permettra d’accumuler des points pour rester devant une Malgache en tant que n°1 africaine des 49 kg », confie la triple championne d’affilée du continent (2016, 2017, 2018). Elle dit être en « pleine forme et entourée de toute une équipe dont un champion du monde et du Qatar. C’est vraiment top d’être parmi eux. Je m’entraîne bien.»

Une blessure subie en cours de stage en Roumanie (19 février-16 avril) lui a coûté un quatrième titre au Caire quelques jours plus tard (25-29 avril). « Moralement, je n’étais pas au point et j’ai perdu malheureusement mon titre. Mais j’ai appris de cette défaite. C’est une expérience qui m’aide à aller chercher plus loin. Tout n’est pas fini. » Après un autre stage passé en Chine (20 mai-10 juillet), elle a eu l’occasion de le prouver en survolant les Jeux des îles (19-28 juillet) et les Jeux d’Afrique (19-31 août). Que lui inspire donc cette année 2019 ?

« C’est l’année de la consécration », clame-t-elle. « Elle a aussi été riche en émotions et marquée par la souffrance. Je savais qu’on attendait beaucoup de moi aux Jeux des îles. Et je n’ai déçu personne. C’était l’émerveillement. J’étais à 100% dans les Jeux et me suis donnée à 200%. Concourir dans son pays plutôt qu’à l’étranger est tellement différent. On s’attendait à voir Roilya faire le show. Et j’ai assumé et prouvé aux autres îles que j’étais toujours là, même si j’avais perdu mon titre africain. Ça m’a rendue plus forte. Ma plus grande joie a été ma réussite, surtout que j’ai été victime de beaucoup de calomnies. Mais après l’effort, la victoire a été ma seule récompense. J’ai prouvé que j’étais toujours là pour faire la fierté de mon pays, ma famille et tous ceux qui ont cru en moi. »

« Gino Souprayen, un père pour moi »

Aussi, ce qu’elle a démontré aux Jeux d’Afrique était déjà entendu avant son départ : elle ne laissera désormais rien passer. Toutefois, si elle a réalisé ses meilleures marques aux Jeux des îles (arraché 80 kg, épaulé-jeté 97 kg — total 177 kg), ses performances ont toujours fluctué en 49 kg cette année. Elle avait réussi dans le même ordre : 71 kg, 93 kg — 164 kg au Caire, 75 kg, 94 kg — 169 kg au Maroc, et enfin 73 kg, 98 kg — 171 kg (20e) aux Mondiaux de Thaïlande à Pattaya (18-27 septembre). Elle avait aussi soulevé, mais en 55 kg, 78 kg, 98 kg — 176 kg à Madagascar aux Championnats d’Afrique de la zone Sud (18-27 septembre). Explications. « La fatigue s’accumule en multipliant les compétitions chaque mois à cause de la qualification olympique. Mais je reste positive et le fais avec plaisir, car c’est ça le but de quatre années de travail. L’objectif doit être atteint. Et cela passe par beaucoup de sacrifices et de souffrances. »

Cela dit, elle préfère être à l’étranger pour s’entraîner qu’à Maurice, « car on peut mieux se concentrer sur ses objectifs en oubliant ses soucis quotidiens »

Alors qu’on va bientôt basculer en 2020, quelles sont ses attentes ? « Premièrement, continuer sur le même chemin grâce à l’expérience que j’ai acquise avec les coachs que j’ai côtoyés. J’ai toujours de bonnes relations avec Constantin Dabija. C’est vrai que je n’ai pas toujours suivi ses plans, mais il a toujours été là pour nous aider. On va continuer à collaborer. Je n’oublie pas Mu Honghe, qui m’a fait voir un autre aspect de l’haltérophilie asiatique. Cela servira à ma préparation. Mais celui qui m’a tout enseigné est bien Gino Souprayen. Il est comme un père pour moi. J’y ajoute aussi Urdas Constantin, qui m’a guidée au top niveau.»

Et que dire de ses coups de gueule et ses récriminations plus souvent dirigées vers sa fédération? Elle insiste : « C’est juste que j’aime la justice et l’honnêteté, même si ce n’est pas souvent le cas pour certains. On mérite le respect en tant qu’être humain et athlète. Je souhaite qu’on le démontre à mon encontre et non qu’on se moque de moi sans être rappelé à l’ordre ni sanctionné. Par exemple, un entraîneur national doit être impartial et agir sans discrimination. Je m’entraîne dur et je sacrifie ma santé et ma famille par amour pour le sport afin qu’on reconnaisse la valeur et la force de mon pays. Mes principes sont la discipline et le respect. »

D’humeur toujours combative et audacieuse, Roilya Ranaivosoa s’élance donc à la conquête d’une deuxième campagne olympique après celle de Rio 2016. Le prochain Grand Prix du Qatar nous donnera plus d’indices quant à ses prétentions.

Carte de visite

Nom : Marie Roilya Ranaivosoa
Âge : 29 ans
Taille : 1,52 m
Poids de forme : 49 kg
Particularités : A remporté ses titres africains et ceux des Jeux d’Afrique dans différentes catégories. A débuté sa carrière sportive en lutte pour passer au taekwondo et l’haltérophilie

Palmarès
Participation aux JO de Rio 2016
Mondiaux

2014 : 28e au Kazakhstan (- 58 kg)
2015 : 13e Houston États-Unis (- 48 kg)
2017 : 12e Anaheim, États-Unis (-53 kg)
2018 : 15e Turkménistan (-49 kg)
2019 : 20e Pattaya Thaïlande (49 kg)
Championnats d’Afrique
2016 : 3 or Yaoundé Cameroun (- 48 kg)
2017 : 3 or Maurice (-48 kg)
2018 : 3 or Maurice (-53 kg)
2019 : 3 argent Caire Égypte (49 kg)
Jeux du Commonwealth
2014 : Éliminée à Glasgow (-58 kg)
2018 : Médaillée d’argent à Gold Coast Australie (-48 kg)
Jeux d’Afrique
2015 (Congo-Brazzaville) : Triple médaillée d’or (-53 kg)
2019 (Maroc) : Triple médaillée d’or (49 kg)
Jeux des îles
2007 (Madagascar) : Médaillée de bronze en taekwondo
2011 (Seychelles) : Médaillée d’argent et de bronze
2015 (Réunion) : Triple médaillée d’or (-53 kg)
2019 (Maurice) : Triple médaillée d’or (49 kg)

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