Station service Wooton : « Mo ser gagn 18 an zour fineray mo papa », regrette Jashley Gobin

C’est la tristesse chez les Gobin, à Bois-Chéri, alors que ce vendredi était censé être un jour de réjouissances, la fille de Rohit Gobin (58 ans) fêtant ses 18 ans. « Mo ser gagn 18 an zour fineray mo papa. Mo lot ser ti gagn so laz yer (mercredi, Ndlr) », avance le fils de la victime, Jashley Gobin. Il avance que « cet événement restera gravé dans la mémoire de mes soeurs toute leur vie ». Afin d’apporter un peu de « consolation » au sein de ses proches, il souhaite que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cet accident survenu mardi après-midi à la station service d’Indian Oil de Wooton.

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« J’ai appris auprès d’un haut gradé de la police que le chauffeur a été soumis à un alcootest quatre heures après l’accident. Pour quelle raison cette procédure ne s’est pas déroulée immédiatement », se demande-t-il. Un des cousins de Jashley Gobin dénonce, lui, l’attitude des deux policiers qui sont venus récupérer leurs collègues à Wooton dans une voiture privée après l’accident. « Ils n’ont pas porté secours à mon oncle et à un de ses collègues, qui étaient à terre. Ils n’ont pas porté secours à des personnes en danger », lance-t-il.

D’ailleurs, le beau-frère de la victime, âgé de 61 ans, a porté plainte à la police de Curepipe pour non-assistance à personne en danger et sollicite une enquête à ce propos. Après l’accident, les proches de Rohit Gobin avaient gardé espoir que la victime s’en sortirait, malgré son admission à l’Intensive Care Unit (ICU).

Mais hier après-midi, le quinquagénaire a poussé son dernier souffle. L’autopsie pratiquée par le Dr Prem Chamane a attribué son décès à de multiples blessures. « Li ti enn bon dimoun ki ti pe travay pou ed so fami ek donn enn meyer lavenir a so tifi », dit son neveu. Et d’ajouter : « Ki pou ariv zot aster ? » Immédiatement après le décès de Rohit Gobin, la CID de Vacoas a arrêté le constable Mohammad Ashfaar Domun (31 ans) et l’a placé en détention au Moka Detention Centre. Il était attendu au tribunal de Curepipe ce vendredi, où il devait faire face à une accusation provisoire d’homicide involontaire. Il n’a pas encore donné sa version des faits pour expliquer les circonstances du drame.

Outre ce volet de l’enquête, le Central CID s’intéresse, lui, à l’après-accident. Ils ont ainsi entendu la pompiste ayant assisté à la scène. Cette dernière avance avoir vu le duo sortir indemne du 4×4 accidenté et s’être dirigé plus loin. « Monn dir zot ena de blese, bizin apel Samu. Zot zis bouz latet », dit-elle. Et d’ajouter que tous deux sont ensuite partis dans une plantation de bananes, située à l’arrière de la station-service.

Le propriétaire du lieu, Sunjiv Jankee, a également donné sa version des faits aux enquêteurs, soutenant être arrivé peu après l’accident. Il a alors vu Rohit Gobin inconscient, gisant à terre, alors que Daniel Lamarque arrivait lui, à parler. « Enn private car inn vini avek de polisie. Zot pran sa de lot polisie ki ti fer aksidan-la zot ale. Ti ena enn inspekter ladan », a-t-il dit au CCID. Une source aux Casernes centrales avance que, « normalement, un alcootest devait être effectué le plus rapidement possible sur le conducteur après l’accident, d’autant que cette personne n’a été que légèrement blessée ».

Le CCID se demande pour quelle raison le constable Ashfaar Domun et son collègue n’ont pas, eux aussi, pris place dans une voiture de la police après l’accident. Une enquête est en cours pour déterminer à qui appartient la “private car”. Par ailleurs, le propriétaire de la stationservice dit être en mesure d’identifier les deux policiers qui sont arrivés dans ce véhicule. Et d’ajouter : « Ils n’ont pas porté secours aux pompistes blessés. »

Le neveu de Rohit Gobin, lui, se demande « pourquoi les policiers n’ont pas encore été interrogés deux jours après l’accident, alors qu’ils ne sont pas blessés ». Et d’ajouter : « Si ti enn sinp dimounn, ti pou fini aret li avan mem ! » À noter que le collègue du constable Ashfaar Domun devra donner sa version des faits dans les prochaines heures et, par la suite, participer à un exercice de reconstitution des faits. Cette enquête se déroule sous la supervision de l’ACP Rassen, assisté de l’équipe du surintendant Ruhomah et de l’inspecteur Ramburn.

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