IN THE STEWARDS’ ROOM : 12 semaines de suspension pour Teeha

Le couperet est tombé pour Nishal Teeha mardi matin. A l’issue des deux enquêtes impliquant le cavalier mauricien (Max Rapax et Karraar), les Racing Stewards lui ont infligé la plus lourde sanction de la saison en cours, à savoir six semaines de suspension pour chacune de ses deux montes samedi dernier. Derreck David n’a pas non plus été épargné puisqu’il aura à purger deux semaines de suspension pour careless riding. Ces deux sanctions viennent s’ajouter à celle de Girish Goomany, qui avait, lui, écopé de deux semaines de mise à pied à l’issue de la journée pour sa monte sur Mediterranean Man dans l’épreuve d’ouverture.
Nishal Teeha était déjà dans ses petits souliers samedi après-midi avec l’enquête initiée par rapport à son handling de Max Rapax dans la dernière ligne droite de la cinquième épreuve dotée de The Dr J.Edouard Brunel Cup. Les commissaires de courses lui reprochaient effectivement de ne pas avoir fait de son mieux pour ne pas incommoder Mr Leyend (Donavan Mansour), qui progressait à son extérieur. Film à l’appui, le cavalier mauricien a été mis devant ses responsabilités quant au fait qu’il a sorti son coude gauche en deux occasions, tout en continuant à cravacher sa monture de la main droite, Max Rapax versant ainsi un peu plus sur sa gauche pour effleurer le flanc de Mr Leyend qui s’amenait à son extérieur. Interrogé quant à la raison pour laquelle il n’a pas redressé son cheval plus tôt, Nishal Teeha devait expliquer aux Racing Stewards qu’il montait Max Rapax pour gagner et qu’il ne voulait pas laisser sa monture verser vers l’intérieur pour ne pas perdre son momentum.
« La main gauche de Teeha ne vaut rien »
Comme ce fut le cas samedi dernier, les éclaircissements de Donavan Mansour, cavalier de Mr Leyend, furent requis. Bien qu’il concéda que le fait que Max Rapax a versé sur sa monture l’a contraint à cravacher Mr Leyend uniquement sur l’épaule, le Sud-Africain estima que son cheval avait trop de terrain à refaire sur Cherish The Charm. Comme son cheval avançait bien, il ne pense pas que l’usage de la cravache l’aurait fait aller plus vite, bien qu’il aurait préféré avoir un smoother passage. Invité à se prononcer sur le coude levé de Teeha, Donavan Mansour affirma qu’il ne pouvait juger son collègue car c’était une question de style, le jockey sud-africain se servant de l’exemple d’un autre cavalier mauricien dans la course pour étayer ses dires.
Pour Gilbert Rousset, Nishal Teeha avait fait de son mieux. Selon l’entraîneur, « la main gauche de Teeha ne vaut rien. Il n’est pas un grand jockey, même si je pense qu’il aurait pu faire un effort pour redresser sa monture à un moment donné. Il a peut-être fait une erreur ». Bien qu’il plaida non-coupable de cette charge du fait qu’il n’était pas encore en pleine possession de ses moyens vu qu’il reprenait la compétition après un long moment, Nishal Teeha fut quand même trouvé coupable sous la règle 160(a)(e) pour improper riding et sanctionné de six semaines de suspension car le jockey Mansour n’avait pu « fully asssist his ride due to the fact that jockey Teeha unreasonable stuck out his elbow near the 200m despite his mount going in a straight course ».
Le cavalier n’était cependant pas au bout de ses peines puisque sa monte sur Karraar dans la septième épreuve fut également passée à la loupe. Les commissaires de courses se sont dit concernés par les derniers 400m de ce coursier. Gilbert Rousset devait au préalable expliquer que Karraar était un jeune cheval qui demandait encore à être éduqué. Selon ses instructions, Nishal Teeha devait bounce le cheval et essayer de diriger les opérations ou  suivre dans le sillage du meneur s’il ne pouvait le faire. Bien que Karraar avait démontré un certain potentiel, sa tâche s’annonçait compliquée du fait de sa mauvaise ligne.
Nishal Teeha devait déclarer, pour sa part, qu’il avait essayé de suivre les instructions de son entraîneur mais qu’il s’était retrouvé three-wide et que son cheval prenait peur à chaque fois qu’un compétiteur s’approchait de lui. De plus, il ne négociait pas très bien les tournants, ce qui rendait la tâche de son cavalier encore plus complexe vu qu’il est un cheval «lourd». Les Racing Stewards, par le biais du Chief Stipe Stéphane de Chalain et Alain Rousset, se sont interrogés quant à la décision du jockey Teeha de ne pas insister pour conserver Roventas, le favori de l’épreuve, à son intérieur aux 600m dans le dos d’Artful Prince (Mark Neisius). A ce sujet, le cavalier mauricien devait à nouveau rappeler la nature craintive de son coursier, arguant qu’il s’était même montré très green quand il a sorti la cravache dans la dernière ligne droite.
Le Chief Stipe devait alors saisir l’occasion pour reprocher au jockey Teeha d’avoir attendu trop longtemps avant de monter son cheval hands and heels après que ce dernier se fut montré peu coopératif sous la cravache. Selon l’homme fort de la chambre des commissaires, Nishal Teeha n’avait pas fait preuve de sa vigueur habituelle pour mener à bon port son coursier, se basant même sur les prestations – film à l’appui – du Mauricien sur Albert Mooney et Obama l’année dernière, ce à quoi le principal intéressé devait rappeler qu’il était en manque de compétition et qu’on ne pouvait s’attendre qu’il monte au même niveau. Gilbert Rousset fut également du même avis car il sait son jockey capable de monter de bien meilleures courses.
Malgré toutes les explications fournies, Nishal Teeha fut trouvé coupable, cette fois sous la règle 160(a)(a) for failing to take all reasonable and permissible measures to ensure that throughout the race, his horse is given full opportunity to win or obtain the best possible place in the field. Bien qu’il en appela à la clémence du board, Nishal Teeha écopa à nouveau de six semaines de suspension. Les deux sanctions devront ainsi être observées consécutivement, ce qui fait que le jockey mauricien ne retrouvera la compétition qu’à partir de la 17e journée, soit le 16 juillet prochain s’il ne fait pas appel des sanctions. Au cas où les charges sont maintenues, Nishal Teeha se retrouvera sur une corde raide puisqu’il n’aura alors plus droit à aucune autre incartade, au risque de se retrouver sur la touche pour le reste de la saison. Pire encore, le Mauricien pourrait même ne pas être éligible pour la campagne 2017 suite aux nouvelles directives de la GRA.  
David passé à la trappe
Derreck David a aussi été épinglé pour sa monte sur Smitten dans l’épreuve de clôture du dernier rendez-vous. Pour rappel, la selle du cavalier sud-africain s’était déplacée peu après le départ, ce qui avait plombé toutes les chances de réussite de son cheval. En ne pouvant assister correctement Smitten dans la dernière ligne droite, Derreck David fut coupable d’avoir gêné les deux coursiers de Ricky Maingard, à savoir Al Mahara et Straight Jab, dans la partie concluante de l’épreuve. Dinesh Sooful, le cavalier de Straight Jab, avait même logé une objection contre le Sud-Africain à l’issue de l’épreuve. Les commissaires de courses furent cependant d’avis que Derreck David aurait dû prendre les précautions nécessaires quand son cheval a commencé à verser sur Al Mahara et non pas de continuer à le monter jusqu’à l’incident avec Straight Jab. Pour cette faute, le jockey champion 2015 écopa de deux semaines de mise à pied.
Ce fut d’ailleurs la même sanction infligée à Girish Goomany samedi dernier pour sa monte sur Mediterranean Man dans The Woodleigh Plate. Dans ce cas précis, il fut reproché au jockey mauricien de ne pas avoir comblé l’écart entre sa monture et le meneur entre le poteau de 800m et celui de 400m, permettant ainsi à Mc Naught de s’échapper. Donavan Mansour dut, lui, s’expliquer sur le fait qu’il n’ait pu monter Ashanti Gold à 52 kgs – il l’a monté à 52.5 kgs – comme stipulé sur le programme officiel. Même si la cravache de l’entraînement R.Gujadhur a expliqué que c’est en toute bonne foi qu’il avait commis cet impair, il devra s’acquitter d’une amende de Rs 5000. Le Chief Stipe devait même lui rappeler qu’il encourt la suspension de son permis si jamais une telle situation se reproduit. Notons que Donavan Mansour a aussi été severely reprimanded pour sa monte sur Blow Me Away, le Sud-Africain devant dorénavant s’assurer que ses coursiers ne changent plus de ligne dans l’emballage final. Il en est de même pour Vinay Naiko (Act Of Valor) tandis que Dinesh Sooful a, lui, été rappelé à l’ordre pour sa monte sur Wonderlaine. Ce dernier ne devra plus leave any room for query.  
Une dernière enquête était au programme mardi matin et elle concernait la monte de Vikram Sola sur Lord Wellington. Selon l’entraîneur du cheval, le jockey Sola aurait take a pull dans les premiers 400m au lieu de laisser courir librement son cheval dont « l’unique qualité est de posséder de longues foulées ». Shirish Narang a également reproché au cavalier mauricien son manque d’initiative en descente alors que l’écart grandissait entre lui et Tembot. Après avoir consulté les instructions d’avant-course soumises par l’entraîneur, les Racing Stewards décidèrent de ne pas aller de l’avant avec l’enquête car ils étaient satisfaits que le jockey Sola avait monté son cheval comme stipulé dans les instructions, c’est-à-dire de « jump well, secure the rail or stay one-off and start riding as from the 400m ». Il fut alors conseillé à l’entraîneur Shirish Narang qu’il devait dorénavant être plus explicite dans ses directives et non pas donner uniquement des guidelines dans ses written instructions pour éviter tout malentendu, ce à quoi l’entraîneur a suggéré que toutes les tactiques de courses devraient être mentionnées dans les instructions, même dans l’éventualité où un entraîneur n’aurait qu’un seul partant engagé.

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