- Sentiments mitigés chez les Rouges après la manifestation contre la MBC samedi
La pression s’accentue chez le Parti travailliste (PTr) en vue d’élaborer la stratégie pour les prochaines élections générales. Pour le moment, des sources concordantes du parti avancent que « les Rouges se donnent jusqu’au 10 mai pour résoudre les problèmes internes », la question principale demeurant le leadership de Navin Ramgoolam.
Les contacts se multiplient ces jours-ci au sein du PTr, laisse-t-on entendre, en vue de dresser l’agenda électoral, plusieurs dirigeants tentant de convaincre le principal intéressé « d’établir au plus vite la stratégie » pour affronter l’adversaire direct qu’est le MSM de Pravind Jugnauth. Une aile au sein du Labour serait ainsi convaincue que la joute électorale serait « difficile à aborder » en tenant compte des démêlés du leader du parti avec la justice, notamment avec la “Navin’s Coffers Saga”.
Si les cinq parlementaires rouges doivent reprendre le chemin de l’Assemblée nationale la semaine prochaine, les choses sérieuses se passent plutôt au niveau de la direction du Labour, notamment en ce qui concerne le rapport des forces sur la question de leadership, mais aussi sur la balance entre les anciens et les nouveaux dans le cadre d’une répartition des tickets. Le débat est déjà lancé au parti Travailliste et on laisse entendre désormais que l’ultimatum tient jusqu’au 10 mai, soit le temps des observations de l’échiquier politique post-1er mai avec les rassemblements politiques annoncés. Pour l’heure, les Rouges n’ont pas encore précisé leurs intentions en ce qui concerne leur meeting pour la fête du travail, synonyme du démarrage de la campagne électorale.
À ce chapitre, les apparatchiks du parti veulent dresser une “winning formula” pour tenter de composer avec l’ancienne garde du parti et les jeunes adhérents. Mais la question principale demeure la question de leadership de Navin Ramgoolam.
Le dernier colloque dans le cadre de l’anniversaire du parti tenu à la municipalité de Port-Louis ou encore la manifestation de samedi devant la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), n’ont pas été à la satisfaction des organisateurs. Certains ne cachent pas leurs appréhensions à ce sujet et notent qu’il faut être réaliste pour ne pas être pris de court par les autres partis.
Pour le moment, Navin Ramgoolam relativise la situation et retarde le dévoilement de sa stratégie. Il privilégierait, selon son entourage, un retour dans les bases rouges pour mieux tâter le pouls de l’électorat travailliste. Mais ses collaborateurs affirment aussi que ce dernier est aussi conscient que “the clock ticks” pour le PTr après la cuisante défaite de décembre 2014.
Remise en question
Les sentiments étaient mitigés samedi lors de leur manifestation devant les locaux de la MBC. Ceux présents, notamment les anciens ministres et nominés politiques, en compagnie de certains partisans, ont en effet voulu forcer la porte d’entrée pour faire entendre leur voix et exprimer leur mécontentement. Mais certains qui sont restés à l’extérieur n’hésitaient pas à remettre en question la stratégie politique derrière la tenue d’une telle démarche. « Nou la akoz parti, me pa ti neseser fer sa », laissait entendre un des membres influents du parti, qui n’était visiblement pas d’accord avec cette action. Le leader du parti, Navin Ramgoolam, a, remis une lettre de protestation au Chairman de la MBC, Bheejaye Ramdenee. Pour le leader du PTr, la MBC devrait être privatisée. « La MBC n’est pas la propriété du MSM et encore moins un outil de propagande. Elle n’a aucune notion de “fair-play” ou de ce qu’est une démocratie, car pour la MBC, l’opposition ne peut pas et ne doit pas exister », a-t-il soutenu.
Seuls lui, Arvin Boolell, Anil Bachoo, Patrick Assirvaden et Dhiraj Khamajeet ont eu accès dans l’enceinte de la MBC. Bheejaye Ramdenee a reçu Navin Ramgoolam, et n’a pipé mot à Navin Ramgoolam sur les affirmations de ce dernier.