SUMMING-UP: PRAVIND JUGNAUTH: « Les élections générales à la fin de notre mandat »

« Les élections générales auront lieu à la fin de notre mandat », a affirmé le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, hier après-midi alors qu’il résumait les débats sur le Budget 2017/2018. « Je peux vous affirmer que j’aurai encore deux nouveaux Budgets à présenter », a-t-il déclaré en guise de réaction aux réclamations des membres de l’opposition pour la tenue d’élections générales anticipées.
Pravind Jugnauth a tenu, dès le début de son intervention, à réfuter les arguments de l’opposition soutenant que le Budget 2017/2018 « ne contient pas de mesures » et de politiques qui pourraient se traduire par des investissements élevés, à la croissance économique du pays et à la création d’emplois. Le ministre des Finances a, en dix points, soutenu que son Budget « va stimuler la croissance ».
Pravind Jugnauth a fait état : a) des investissements massifs prévus dans le développement des infrastructures, soutenant que ceux-là auront des effets multiplicateurs sur divers secteurs économiques? ; b) des investissements dans le développement du capital humain, des compétences et du savoir? ; c) des réformes institutionnelles courageuses, dont la création d’un Economic Development Board, d’un National Economic and Social Council et de SME Mauritius? ; d) de l’accent mis sur le renforcement de la recherche et du développement ainsi que de l’innovation? ; e) des mesures visant à la facilitation des affaires et de l’investissement? ; f) de l’extension des dispositions concernant le fret aérien pris sous le plan “Speed to market” afin que des secteurs autres que le textile puissent en bénéficier? ; g) des réformes en profondeur du régime fiscal avec, entre autres, une réduction de l’impôt (de 15 % à 3 %) sur les profits des sociétés réalisés à l’exportation — Pravind Jugnauth a précisé que toutes les entreprises exportatrices sont concernées par cette mesure? ; h) des politiques sectorielles pour diversifier les exportations? ; i) la promotion du développement des petites et moyennes entreprises et? ; j) l’expansion de la demande pour des produits locaux avec un accent particulier sur les marchés africains.
Le Premier ministre et ministre des Finances a ensuite cité des extraits de l’édition post-budget de MCB Focus pour démontrer que ce rapport « reconnaît que le Budget 2017/2018 veut relever certains des gros défis » auxquels l’économie mauricienne doit faire face, ajoutant qu’il y a une tentative de stimuler une croissance plus élevée et d’aller vers plus de création d’emplois. Pravind Jugnauth a réfuté l’argument du deuxième député de Belle-Rose/Quatre-Bornes, Roshi Bhadain, selon lequel la croissance de l’économie mauricienne sur les trois prochaines années serait de « seulement 0,6 % ». Selon le Grand argentier, le Produit intérieur brut du pays passerait de Rs 447,3 milliards en 2016-2017 à environ Rs 507,5 milliards en 2019-2020, soit « une hausse de 13,5 % ». La dette publique en pourcentage du PIB (excluant l’achat de deux avions par Air Mauritius) tomberait de 66,1 % à 60,5 % sur la même période, a-t-il ajouté.
Dette et aide indienne
« Public sector debt is created when the public sector, including the government runs a deficit. And I cannot recall when was the last time that we did not have a budget deficit in this country. Moreover, as an upper middle income country we need to invest in infrastructure to ensure growth and development. But we have to be fiscally responsible and base our decisions on the principle of sound fiscal management », soutient le Grand argentier. Selon ce dernier, aussi longtemps que la dette contractée sert à financer des dépenses de développement et non la consommation, « le pays est certain d’en tirer des bénéfices à l’avenir ». Maurice a « emprunté pour investir dans des infrastructures publiques qui ont rapporté des dividendes », affirme l’orateur.
S’expliquant sur la ligne de crédits obtenue de l’Inde, Pravind Jugnauth a fait comprendre que les services ou institutions publiques qui emprunteront de l’argent par le truchement des émissions d’actions de préférence seront appelés à faire des investissements dans des projets générant des revenus (métro express, projets concernant l’eau et l’électricité et la nouvelle cité administrative). Pour ce qui est des projets de construction de logements sociaux, ils comporteront un élément de subvention qui sera financé en partie par un don du gouvernement indien et en partie par le Budget 2017-2018. Quant aux autres projets sociaux, le financement viendra d’une ligne de crédit normale de USD 130 millions.
Pravind Jugnauth a ensuite parlé d’un nouveau paradigme social avec l’introduction d’une Negative Income Tax, qui touchera « environ 150 000 travailleurs au bas de l’échelle ». Il a indiqué que le Budget fait aussi provision pour la construction de logements sociaux et que le montant total des dépenses consacrées à l’item « protection sociale » s’élèvera à Rs 32,9 milliards, soit une augmentation de Rs 11 milliards par rapport à 2014. En ajoutant les dépenses prévues pour les secteurs de la santé et l’éducation, le montant total budgété se situe à Rs 61,9 milliards, soit une progression de Rs 16,7 milliards depuis 2014.
Faisant référence à l’affaire Betamax et aux critiques de l’opposition à l’effet qu’aucune provision n’a été faite dans le Budget pour le paiement éventuel d’un dédommagement conformé au verdict de la Cour d’arbitrage de Singapour, le Premier ministre a fait remarquer que selon le Fonds Monétaire International, les passifs éventuels, dont des réclamations d’ordre légal potentielles émanant des décisions relatives à des cas qui sont encore traités par des Cours de Justice, ne doivent pas être pris en compte lors de la comptabilisation de la dette, mais doivent figurer dans une « memorandum note » attachée au bilan.
En conclusion, Pravind Jugnauth a fait ressortir que le Budget 2017-2018 « reflète la volonté du gouvernement de changer certaines façons de faire […] There are times in the history of a nation when we must dare to set high objectives and chart new pathways to attain them ».

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