Suspension de Giovanni Merle : une décision du ministère de Lutchmeenaraidoo et de l’ambassade

« C’est une décision du ministère et de l’ambassade [de Maurice aux Etats-Unis] », nous a indiqué cet après-midi le ministère des Affaires étrangères de Vishnu Lutchmeenaraidoo. Et ce, par rapport à la suspension avec effet immédiat de Giovanni Merle, employé à l’ambassade de Washington.

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Diplômé de la Cannabis Training University, Giovanni Merle avait récemment posté une vidéo critique sur les réseaux sociaux. Il y avait évoqué « la discrimination » et « le racisme », encourageant à « agir contre ce réseau communautaire qui mine nos ambassades ». Il a de plus demandé au chef du gouvernement, Pravind Jugnauth, de « démanteler » ce réseau dont il est « victime depuis plusieurs années ».

Cette fois, les autorités reprochent à Giovanni Merle ses « explications concernant certains incidents », peut-on lire dans la lettre qui lui a été adressée. Sa suspension intervient « à cause de quelques incidents » qui ne devraient être étayés au grand public car « cela relève des opérations internes » de l’ambassade, souligne l’attaché de presse du ministère des Affaires étrangères.

Plus tôt cet après-midi, Giovanni Merle a posté un enregistrement sur les réseaux sociaux accompagné d’une photo de l’ambassadeur de Maurice à Washington, Sooroojdeo Phokeer. On y entend quelqu’un le traiter « d’espion » à plusieurs reprises.

Mardi 20 novembre, Giovanni Merle a écopé d’une « suspension with immediate effect ». Le Mauricien a été sommé de libérer l’ambassade de ses effets personnels et de ne plus s’y présenter.

Entre-temps, l’indignation a gagné les internautes, qui sont nombreux à apporter leur soutien à Giovanni Merle.

Ce n’est pas la première fois que celui-ci se retrouve pris à partie par l’ambassade de Maurice à Washington. En 2017, il avait fait la une de l’actualité après que l’ambassadeur Sooroojdeo Phokeer lui a demandé de couper ses dreadlocks. Ce qu’il avait refusé de faire.

Cette affaire intervient, soulignons-le, après les amendements à l’ICT Act et leurs implications sur la liberté d’expression. Plus tôt ce mois-ci, c’est l’internaute Shameem Oneandonly qui a été muselé à Dubaï pour ses prises de position jugées anti-gouvernementales. Ce dernier, dans un commentaire sur Facebook, a d’ailleurs apporté son soutien à Giovanni Merle.

Dernière heure : Joint vers la fin de l’après-midi, Giovanni Merle nous a témoigné son « dégoût » par rapport à cette affaire. Il s’élève notamment contre l’ambassadeur et les dépenses faites à partir de « tax payers money ».

« Maintenant je n’ai qu’à prendre mon temps avant de révéler de nouvelles informations », déclare-t-il. « I have too much evidence not to fight back ».

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