SWIFT WATER RESCUE : Le nouveau Challenge des pompiers

Le Mauritius Fire and Rescue Service est désormais doté d’une nouvelle unité, baptisée la Swift Water Rescue Unit. Cinquante-sept sapeurs-pompiers, dont deux femmes, ont été formés et sont désormais prêts à intervenir lors d’éventuelles catastrophes naturelles pour porter secours aux personnes en danger.
Ces 57 sapeurs-pompiers du Mauritius Fire and Rescue Service ont été formés pour affronter les eaux troubles en cas de catastrophes naturelles. Cette formation, qui a débuté il y a trois ans, est assurée par un professionnel français en sauvetage aquatique, Lilian Eymeric. Elle a été faite en mer, dans des eaux troubles, à Albion et Macondé. La nouvelle équipe compte seulement deux jeunes femmes qui font la fierté de cette unité. Pehrine Bannoo, 23 ans, a rejoint le service il y a deux ans. Cette habitante de la capitale affirme qu’elle « a toujours été passionnée par le métier ». Aspirant à devenir une professionnelle, elle se dit fière d’avoir été sélectionnée parmi de nombreux sapeurs-pompiers pour suivre la formation en Swift Water Rescue. « Je suis passionnée par la natation. De plus, j’ai réussi tous mes examens d’aptitude. Je devais suivre une formation intense du lundi au vendredi et m’habituer aux équipements mis à notre disposition pour travailler », relate la jeune femme, avant de souligner qu’elle a suivi une formation « très dure », sans jamais baisser les bras. « Nous avons été formés en mer. J’ai effectué une traversée de La Prairie à Macondé et je suis vraiment fière d’avoir réussi ma formation. Elle avait l’air difficile mais je voulais à tout prix réussir. Maintenant que j’ai complété le niveau un, je compte me perfectionner et atteindre le niveau deux », dit-elle. Courageuse, Pehrine Bannoo dit être prête à se jeter dans les eaux troubles pour sauver des vies. « Je n’ai aucune frayeur et surtout cela ne me décourage pas parce que je suis une femme. C’est un travail d’équipe et mes collègues sont toujours là pour me soutenir », précise-t-elle.
Vanita Mahadeo, 23 ans également, est sapeur-pompier depuis deux ans. Après sa scolarité secondaire, elle s’est inscrite à l’Open University pour un cours en Accounting & Business Finance. Parallèlement, elle a rejoint le Mauritius Fire and Rescue Service. Pourquoi le Swift Water Rescue ? « Je suis passionnée de natation. Quand j’ai entendu parler du Swift Water Rescue, je me suis dit pourquoi ne pas me lancer. J’ai intégré l’équipe et j’ai réussi mes examens. La formation a débuté à la piscine puis nous sommes allés en mer ». Vanita Mahadeo se dit fière d’être une des deux femmes à avoir bénéficié de la formation. « Ce n’est pas donné à tout le monde et je suis très contente d’être là. Les garçons m’ont toujours encouragée et soutenue. Il y a des moments où les eaux troubles nous faisaient peur mais quand on s’y jette, la frayeur disparaît. J’ai connu des moments difficiles mais je n’ai jamais voulu abandonner », indique-t-elle.
Josian Ernest, âgé de 52 ans, exerce comme sapeur-pompier depuis 25 ans. Pour lui, le métier se résumait jusqu’ici qu’à intervenir lors des incendies et des accidents. La Swift Water Rescue Unit est un nouveau défi pour lui et il est fier de l’avoir relevé avec succès. Il suit actuellement la formation au niveau deux. « Je suis content de faire partie d’une nouvelle équipe. C’est un plus pour moi. Nous ne cessons jamais d’apprendre. D’ailleurs, depuis que je suis jeune, je fais du sport. Donc, j’ai profité pleinement de cette formation ». Il projette de compléter le niveau deux pour ensuite commencer la formation au niveau trois. « Je serai ainsi plus performant et polyvalent dans le métier. Je me sens prêt à intervenir et sauver des vies humaines ».
Le Chief Fire Officer, Louis Pallen, se dit fier que 57 de ses soldats ont réussi cette formation. « C’est une formation très dure et exigeante. Les sapeurs-pompiers ont été formés pour procéder à des sauvetages en eaux troubles et les 57 sélectionnés se sont démarqués de par leurs aptitudes. Quinze autres suivent actuellement la formation au niveau 2. Nous allons poursuivre avec la formation car les sapeurs-pompiers devront atteindre le niveau 3. Il faut juste qu’ils maintiennent le niveau de leur performance ». Louis Pallen souligne que plusieurs matériels et équipements, d’une valeur de Rs 5 millions, ont été mis à la disposition de ces sapeurs-pompiers. « Nous ne comptons pas nous arrêter là. Nous allons poursuivre avec la formation d’autres sapeurs-pompiers et nous comptons faire l’acquisition d’équipements additionnels, comme des canots de sauvetage, pour offrir un meilleur service. Nous souhaitons aussi collaborer avec la police, dont la GIPM, la SMF, voire même la Coast Guard, afin de faire converger les différentes équipes. Nous envisageons de collaborer étroitement avec la police pour avoir un hélicoptère à notre disposition mais il faut attendre afin d’avoir d’autres moyens pour réaliser ces projets ».
Le ministre des Collectivités locales, Mahen Jhugroo, s’est dit impressionné par la formation, ainsi que le talent et le savoir-faire des sapeurs-pompiers. « Cette formation s’inscrit dans le cadre d’une stratégie nationale après la proclamation de la Mauritius Fire and Rescue Act de 2013. J’ai pu comprendre que Maurice est le seul pays dans l’océan Indien à avoir bénéficié de cette formation. Les sapeurs-pompiers vont non seulement intervenir lors des incendies mais pour la protection de la vie des humains et des animaux, ainsi que des propriétés immobilières », avance le ministre.
Le formateur Lilian Eymeric explique que le Mauritius Fire and Rescue Service a pris trois ans pour mettre en place cette formation. Il se dit aujourd’hui fier des 57 sapeurs-pompiers l’ayant suivie. « Je n’ai jamais douté d’eux. Ils ont appris la rigueur. Ils étaient tout le temps prêts à relever des défis », dit-il, avant d’ajouter que Maurice est le seul pays de l’océan Indien doté d’une Swift Water Rescue Unit. Ces 57 sapeurs-pompiers seront appelés à intervenir dans les pays avoisinants également, soit Madagascar, Rodrigues, les Maldives, La Réunion, ou même l’Inde si besoin est.

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