Syndicat : la PLMEA invite le management à « se réveiller »

Le nouvel exécutif de la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA), en poste de- puis le 5 avril, réagit aux critiques sur la productivité dans le port. Pour son président, Alain Edouard, les opérateurs du port travaillent pendant 16 heures, avec des équipements souvent défectueux, pour faire avancer les choses. Il accueille ainsi favorablement l’arrivée de deux nouveaux portiques qui, une fois utilisés à 100%, permettront d’améliorer la situation. Toutefois, il est d’avis que le top manage- ment de la CHCL doit « se réveiller » et prendre les décisions nécessaires pour relever les défis.

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Alain Edouard a été reconduit à la présidence de la PLMEA lors de l’assemblée générale du 5 avril dernier. Il a aussi été élu, avec Fernard Fanor et Steeve Prosper, comme représentants des travail- leurs au board de la Cargo Handling Corporation Li- mited (CHCL). D’emblée il affirme que cela fait « un bon bout de temps » qu’il suit la situation dans le port. « Je croyais qu’avec le nouveau management, les choses allaient changer. Mais tel n’a pas été le cas. Il n’y a aucune stratégie pour relever les défis. C’est “business as usual”. Le top management doit se réveiller. »

Commentant les critiques quant à la baisse de productivité dans le port, Fernand Fanor tient, lui, à éclaircir la situation. « Entre juin 2016 et juillet 2017, un agent maritime avait stocké ses conteneurs dans le port. Il occupait jusqu’à 80% de l’espace, bloquant ainsi notre travail. Quand il est parti, notre travail est retourné à la normale. En janvier 2018, nous étions à la capacité de 22 conteneurs par heure, soit proche de 25 conteneurs. » Or, cette personne a eu des problèmes dans d’autres ports de la région, où on refuse ses conteneurs. « Elle veut revenir mettre ses conteneurs à Maurice mais nous disons qu’il n’en est pas question. Sa compagnie a aussi des vues sur le nouveau termi- nal. Il n’est pas question de privatiser ce terminal. Nous avons la connaissance, nous savons comment gérer notre travail, nous pouvons relever les défis. »

Alain Edouard rappelle pour sa part qu’il était question d’introduire un nouveau logiciel pour suivre les opérations en temps réel. « Mais à ce jour, il n’y a rien eu. » De même, dit-il, les deux nouveaux portiques ne fonctionnent qu’à 35% de leur capacité. « Malgré cela, les opérateurs travaillent pendant 16 heures pour augmenter la productivité. Cela avec des équipements souvent défectueux. »

Le président de la PLMEA a dénoncé une « cam- pagne de dénigrement » contre les travailleurs du port. Il déplore aussi le fait que les salaires des em- ployés de la CHCL aient été divulgués dans un journal. « Nous avons déjà contacté nos hommes de loi à ce sujet. » Tout en dénonçant le top management, qu’il estime « incapable de prendre des décisions », il salue la col- laboration des membres du “middle management”, dont le COO, avec qui le syndicat a des réunions régulières en vue de trouver des solu- tions aux problèmes.

Fraîchement élu au board de la CHCL, Alain Edouard souhaite pourvoir aborder toutes ces questions lors de la prochaine réunion. « Nous allons faire ce qu’il faut pour avancer. Si le management ne bouge pas, nous cesserons notre collaboration. » Le syndicat lance un appel au Premier ministre afin d’intervenir auprès de la direction.

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