SYNDICATS DU TRANSPORT: Les employés craignent pour leur sécurité

Agression physique récurrente sur des employés d’autobus, nouvelle loi concernant le plan de pension, opérateurs illégaux, permis à points et suspension des employés par la NTA. Tels sont les sujets abordés par le Front commun des Syndicats du Transport lors d’une conférence de presse hier à Port-Louis. Une centaine d’employés ont répondu présent. Il en appelle au ministre du Transport Anil Baichoo pour durcir les lois au sujet des agressions sur les employés du transport. Ils disent par ailleurs regretter que le ministre n’ait « jamais répondu » à leur appel d’aide au regard des problèmes suscités en dépit de plusieurs missives envoyées depuis 2008. Si rien n’est entrepris en leur faveur, le FCST entend « prendre des décisions importantes. Nou pou mobilize e nou pou al zisko bou ! ».
« Nous avons plusieurs fois eu des rencontres avec la police. Malgré tout, les agressions sur les chauffeurs, receveurs et inspecteurs de ticket d’autobus se poursuivent », déplore le président du  FCST, qui faisait référence aux récentes agressions à la rue Sir Seewoosagur Ramgoolam à Port-Louis. Yousouf Chotoye estime que quand tel est le cas dans un autre secteur – par exemple sur un médecin ou infirmier –, le ministère de tutelle prend les sanctions nécessaires et la sécurité est rétablie. Or, selon lui, dans le secteur du transport, « nous sommes toujours à militer pour la sécurité » alors que les employés d’autobus commencent à travailler dès 3 heures du matin en temps de pluie comme en temps cyclonique. Le FCST lance un appel à Anil Baichoo pour des lois plus sévères concernant les agressions sur les employés d’autobus.
Autre sujet de préoccupation des membres du FCST : la nouvelle loi concernant leur plan de pension. Autrefois, explique M. Chotoye, les employés avaient droit à une somme équivalant à 11 jours par année de service en sus des overtime effectuées durant ce temps de service, les jours fériés où ils ont travaillé et les boni de fin d’année. Aujourd’hui, « la nouvelle loi (ERA) nous donne droit à 15 jours par année de service. Mais, on nous a enlevé les overtime, les jours fériés, les boni de fin d’année ». Ainsi, dit-il, si un employé d’autobus a 30 ans de service, « il ne part qu’avec environ Rs 135 000 alors qu’il se lève à 3 heures du matin ».
Les employés disent préférer « les 11 jours et le gross pay. Au lieu d’accroître au fil du temps, notre salaire diminue. Or, selon la loi, on n’a pas le droit de réduire le salaire d’un chauffeur d’autobus ». Dans le même ordre d’idées, Yousouf Chotoye indique qu’il n’est plus possible pour les employés du transport de toucher un salaire « aussi bas ». Le salaire maximum d’un chauffeur s’élève à Rs 10 000. « Au bout de 30/35 ans de service, c’est tout ce qu’on reçoit. Notre salaire doit être revu au vu de l’augmentation du coût de la vie ! »
S’agissant des opérateurs illégaux qu’ils considèrent comme une menace à leur gagne-pain, les membres du FCST dénoncent le fait qu’ils soient présents à travers l’île, « ramassant des passagers sur les arrêts d’autobus » et opèrent sans problème. « Au lieu d’arrêter ces vans illégaux, la National Transport Authority (NTA) arrête des autobus. »
Le FCST déplore en outre la suspension de trois mois d’un employé qui « aurait refusé » de laisser monter un passager à un arrêt d’autobus. S’appuyant sur un jugement rendu en 1978 par les juges Garrioch et Rault, M. Chotoye devait en citer une partie pour montrer que l’on ne peut suspendre un employé du transport pour plus de quatre jours : « Although the breach of discipline committed by respondent was undoubtedly serious, a suspension for fourteen days is manifestly excessive. An employer has no right to sentence his employee to starve. We consider that a suspension for four days would have been adequate and that respondent was entitled to full-pay for the balance ».
Concernant le permis à points, le FCST considère que les chauffeurs d’autobus ne devraient pas être sanctionnés sur les mêmes critères que les chauffeurs de voitures. « Les autobus sont trois fois plus longs que les voitures. De plus, nous faisons des trajets du matin au soir alors qu’un chauffeur particulier effectue jusqu’à deux voyages par jour. Nous ne sommes pas contre le système mais on devrait avoir plus de points. Ceux ayant 35 ans de service devraient avoir plus de points que les débutants ».

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