TEC — ATELIERS DE TRAVAIL—ÉDUCATION TERTIAIRE : Maurice veut accroître sa visibilité mondiale

Le secteur de l’éducation tertiaire à Maurice s’ouvre davantage au monde grâce aux efforts des universités locales et étrangères en vue d’attirer des étudiants mauriciens et internationaux au sein de leur institution. La Tertiary Education Commission (TEC) s’investit également dans cette démarche. Deux ateliers de travail ont été tenus hier en ce sens. 
La TEC a organisé deux ateliers de travail hier matin à l’hôtel Westin, Balaclava, réunissant différents acteurs du monde de l’éducation. Objectif : garantir une éducation de qualité supérieure. Deux responsables d’universités, à savoir Mahsood Shah et Mark Hey, ont répondu à l’appel. Surendra Bissoondoyal, président de la TEC, a relevé l’évolution rapide du secteur de l’éducation tertiaire dans le monde. Rappelant qu’une étude a démontré que les technologies ont infiltré les différents programmes d’études, il estime que « d’ici 2020, la technologie prendra le dessus sur les cours qu’offrent les institutions tertiaires ». Ces cours seront, selon lui, « technology driven », raison pour laquelle, prévient-il, « il faut être prudent ».
La plupart des cours seront certes offerts en ligne, toutefois, nuance Surendra Bissoondoyal, en se basant sur un cas logé en Cour suprême en Inde, « il faut une expérience pratique dans le domaine technique ». Cette affaire était destinée à empêcher les universités d’offrir des cours dans le domaine technique en ligne en raison du manque d’aspect pratique dans l’enseignement. La TEC se basera, elle, sur ces éléments pour faire avancer le secteur de l’éducation tertiaire à Maurice.
Dans cette stratégie d’ouverture, Surendra Bissoondoyal s’attend à ce que des universités étrangères choisissent Maurice pour établir leur campus. D’autant que le nombre d’étudiants chute d’année en année. Quatre universités ont d’ailleurs dû fermer leurs portes récemment par manque d’étudiants. Maurice souhaite de fait se tourner vers l’étranger pour remplir les sièges de ces institutions tertiaires. 
Selon Ram Prakash Ramlugun, Senior Chief Executive au ministère de l’Éducation, le nombre d’étudiants qui entameront leurs études primaires sera de 11 000 en janvier 2018, contre 16 000 il y a dix ans. « Le groupe d’étudiants au niveau local chute. Mais nous constatons que les institutions tertiaires à Maurice peuvent inscrire des étudiants étrangers », a-t-il soutenu. D’après lui, Maurice demeure le pays préféré pour les études tertiaires dans la région. « Je crois que Maurice est bien placée pour rendre global son secteur de l’éducation tertiaire et se transformer en un centre d’éducation régional », estime-t-il, avant de plaider pour que les universités publiques trouvent un moyen efficace de recruter des étudiants étrangers. 
Le but du ministère est d’arriver à une hausse dans l’enregistrement d’étudiants internationaux dans les différentes universités à Maurice, le secteur de l’éducation tertiaire étant considéré comme le moteur de la croissance économique. Si Maurice veut être la plateforme de l’éducation, Ram Prakash Ramlugun insiste sur le fait qu’il « ne faut pas compromettre la qualité de l’éducation dispensée dans les universités publiques ». Et pour s’assurer du succès dans ce domaine, le Senior Chief Executive estime « important » d’offrir des cours de haut niveau, ce qui permettrait également d’attirer les étudiants étrangers. 
Pour revoir le secteur, il annonce la présentation prochaine du Higher Education Bill au Parlement. Si les universités publiques doivent être examinées par des étrangers, il est d’avis que l’audit de qualité est « le plus important ».
 
UoM : « prête pour l’internationalisation »
 
Le vice-chancelier de l’Université de Maurice (UoM), Dhanjay Jhurry, affirme pour sa part que « l’UoM est prête pour l’internationalisation ». Toutes les collaborations avec des universités australiennes – telles la Murdoch University, l’Edith Cowan University et l’University of Western Australia – permettront d’étoffer l’offre des programmes offerts à l’UoM. « Nous démarrerons les cours l’année prochaine », a-t-il annoncé. Les cours qui seront dispensés sont à l’étude en ce moment.
Le partenariat entre l’Université de Maurice et celle de l’Arizona franchit en outre un nouveau palier. L’accord entre les deux institutions tertiaires sera en effet finalisé en décembre avec la venue des responsables de cette institution américaine à Maurice, lesquels travailleront sur les cours offerts. S’agissant des chargés de cours, plusieurs formules sont étudiées. Ils pourront être Mauriciens ou Américains.
Le sénat de l’UoM a donné son accord en ce sens et s’attend aussi à l’approbation du conseil, qui se réunit le 27 de ce mois. « Nous serons la première université à signer un accord avec une université américaine. Cela nous aidera dans l’internationalisation », a déclaré le vice-chancelier. Dhanjay Jhurry soutient que l’UoM ne vise pas uniquement à attirer des étudiants africains, mais également des Mauriciens.
S’agissant du prix des cours, Dhanjay Jhurry a indiqué qu’un tiers du montant devra être payé aux Etats-Unis. « Ce sera un “dual degree” », a-t-il ajouté. Par ailleurs, l’Université de Maurice fera son troisième audit de qualité en 2018, qui sera sur le « Curriculum development and student’s experience ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -