TECOMA AWARD 2014-MAURICE/NOMINÉE 2014: AISHA ALLEE A FAIT DE BLAST COMMUNICATIONS UN LEADER

Après dix ans d’existence, son agence de relations publiques et de relations presse domine le secteur. Une belle réussite pour l’ancienne hôtesse de l’air qui s’est lancée sans moyens et dont le chiffre d’affaires dépasse désormais le million d’euros.
Par L’Eco austral
« Je dînais avec des amis et nous cherchions un nom pour l’agence que je voulais créer. À deux heures du matin, c’est venu ! Blast ! Pour signifier l’explosion des idées ! » Grosse bosseuse, exigeante avec ses collaborateurs, mais sachant déléguer, Aisha Allee est aussi une mère de famille attentionnée, voulant le meilleur pour ses deux enfants… Le moteur de sa détermination à réussir dans un secteur où la concurrence fait rage.
Son parcours professionnel commence à 12 000 mètres d’altitude, à bord des avions d’Air Mauritius où elle officie comme hôtesse de l’air. « Une école extraordinaire car on apprend à trouver des solutions à tous les problèmes qui peuvent se poser et à ne pas s’apitoyer sur soi-même. » Une attitude qui est devenue un principe de vie pour la jeune femme qui, après six ans, décide d’atterrir pour s’occuper pendant deux ans de son fils. Elle en profite pour reprendre les études, dans la communication d’entreprise et notamment dans l’e-réputation qui en est à ses balbutiements. Elle entre à Mauritius Telecom, plus exactement à Cellplus où elle passera six ans et aura à s’occuper des gros comptes de téléphonie mobile et notamment à leur assurer un bon service après-vente. « Ce n’était pas une mince affaire à l’époque. Un client pouvait vous appeler de Londres à minuit parce qu’il rencontrait des problèmes pour communiquer. » Mais cela lui amène de bon contacts et elle commence à tisser son réseau. Elle fera ensuite un passage de deux ans au sein du groupe Rogers où elle sera directrice commerciale du premier centre d’appels de Maurice. Enfin, on la retrouve pendant un an à Top FM, où elle constate la « force de frappe d’une radio », avant de se lancer en 2004 dans l’aventure de Blast Communications.
INTER : UNE FEMME DE RÉSEAUX
Elle décide très vite de s’affilier à des réseaux mondiaux de relations publiques à travers des poids lourds comme FleishmanHillard et Burson-Marsteller, ce qui lui permet de bénéficier de formations, toujours dans l’e-réputation, mais aussi dans la communication financière. « Cela permet aussi à nos clients de pouvoir communiquer partout dans le monde. » Son objectif est que Blast développe des compétences qu’on ne trouve pas forcément ailleurs. Mais les débuts n’ont rien de facile. « J’ai commencé dans un petit bureau chez moi. Je ne voulais pas m’endetter et j’ai toujours fonctionné par autofinancement. » Ce qui lui permet de conserver la majorité du capital de l’entreprise tout en ayant comme associée sa collaboratrice Lekha Seebaluck.
L’agence a pris du volume au fil des ans et emploie aujourd’hui une trentaine de personnes. « Nous en sommes arrivées là parce que les entreprises nous ont fait confiance », aime répéter Aisha Allee. Mais ce développement doit aussi beaucoup à son aptitude au réseautage. On la trouve parmi les membres fondateurs du Mauritius Africa Business Club avec Amédée Darga, président d’Entreprise Mauritius, Rama Sithanen, ancien ministre de l’Économie et des Finances, Cédric de Spéville, dirigeant du groupe Food and Allied et Afsar Ebrahim, dirigeant associé du cabinet BDO. Ce club vise à favoriser les relations d’affaires avec l’Afrique et compte aujourd’hui une quarantaine de membres. La directrice générale de Blast Communications est aussi proche de la Chambre de commerce et d’industrie France-Maurice (CCIFM) qui rassemble des entreprises ayant un lien capitalistique ou simplement commercial avec la France. Ses expériences passées lui ont permis également d’établir de solides liens personnels avec des décideurs.
INTER : DIVERSIFICATION DANS LA PUBLICITÉ
Depuis trois ans, le développement de Blast s’accélère et son chiffre d’affaires est passé de 24,9 millions de roupies (630 000 euros) en 2011 à 40,8 millions de roupies (1,02 million d’euros) en 2013. L’ouverture d’un bureau aux Seychelles et des interventions à La Réunion contribuent à cette croissance. Mais Aisha Allee ne compte pas s’arrêter là et ce n’est pas pour rien qu’elle est membre fondatrice du Mauritius Africa Business Club. Sa connaissance de certains marchés africains remonte aux débuts de son agence lorsque Shell, satisfait de ses services à Maurice, l’avait fait intervenir dans plusieurs pays de la Corne de l’Afrique et d’Afrique de l’Est. « On devait travailler sur la communication interne et animer des ateliers afin de motiver les équipes. Une expérience enrichissante. » Ce gros contrat avec Shell et un autre avec Phoenix Beverages pour le lancement du Coca vanille ont d’ailleurs été des moteurs pour le démarrage de son agence. Aujourd’hui, la femme entrepreneure a déjà identifié des marchés porteurs sur le continent africain, comme l’Ethiopie et Djibouti. À Maurice, qui reste un marché étroit où règne une rude concurrence, la croissance reposera sur une diversification dans le secteur de la publicité. Blast vient en effet de s’associer à l’agence sud-africaine The Jupiter Drawing Room dans la création d’une filiale à Maurice. Basé au Cap et à Johannesburg, The Jupiter Drawing Room est un gros acteur de la pub, employant quelque 400 salariés. Tout en étant indépendant, il est affilié au numéro un mondial WPP. Pour son implantation à Maurice, le Sud-africain a joué le jeu du partenariat en ne prenant que 30% du capital. Pour le reste, Blast est actionnaire à 30%, Aisha Allee à 10% en tant que CEO et les salariés à 30%. Même si The Jupiter Drawing Room Mauritius est une structure clairement indépendante et distincte de Blast Communications, le lien capitalistique est bien là et ne fera sûrement pas plaisir aux autres agences de pub qui se bousculent sur le marché. Mais la force de Blast est de traiter le plus souvent en direct avec ses clients, ce qui lui évite justement de dépendre des agences de pub. Pour Aisha Allee, cette diversification répond aux « tendances internationales qui montrent qu’il y a de plus en plus de synergies entre les relations publiques et la publicité ».

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