TENNIS—GEORGE OYOO (DTN): « Pour progresser, il faut plus de tournois relevés »

Le 6e édition de la double manche du circuit ITF U18 est désormais du passé et l’heure est au bilan. Si les étrangers auront comme attendu volé la vedette et enlevant les quatre titres, ceux des doubles hommes et dames inclus, il n’en reste pas moins que les deux manches, classées grades 4 et 5, ont encore mis en évidence le manque de niveau des joueurs locaux.
Parmi les seize inscrits aux premiers tours des deux étapes, seule Amélie Boy a fait fi de l’opposition pour se hisser jusqu’en demi-finales du simple dames de la première étape, mais a échoué lourdement en quarts de finale de la seconde face à des Sud-Africaines qui ont dans l’ensemble survolé les deux manches en simple et double dames, ne laissant que des miettes à leur adversaires. En masculin, par contre, l’Italien Samuele Ramazzotti a privé l’Afrique du Sud d’une mainmise totale en enlevant le plus prestigieux des deux titres de la seconde étape.
Cela étant dit, le bilan est quand même loin d’être satisfaisant quant aux joueurs mauriciens, dont certains n’ont pas été, il est vrai, épargnés d’entrée par des têtes de série en fonction d’un tirage au sort défavorable. Mais l’exception se nomme Amélie Boy, retient le directeur technique national, le Kenyan George Oyoo.
« Je crois qu’elle s’est bien débattue en atteignant au moins les demi-finales. Avant elle, Emmanuelle de Beer fut la seule à avoir remporté le titre (Ndlr : 2011). Dans la seconde étape, Amélie ne s’est pas sentie bien. Je crois qu’elle était malade. Mais elle s’est quand même alignée, car si vous êtes forfait, vous n’avez aucun point dans ce genre de tournoi », explique-t-il.
Mais la question au demeurant reste s’il considère que les joueurs ont encore du chemin à parcourir et surtout où se situe l’écart. « Non, répond-il de manière catégorique. S’ils peuvent frapper la balle comme il faut et bien servir, ils peuvent rivaliser. Mais pour rivaliser, il faut jouer plus de tournois ITF. Amélie a effectué plus de tournées cette année en Afrique et elle a amélioré son jeu. Sa progression et ses résultats ont été très visibles. Elle reste un bon exemple. Autrement, vous n’aurez pas les mêmes résultats ».
Mais pour d’autres observateurs non moins attentifs qui évoluent dans le giron ou qui en sont très proches, c’est surtout au plan de la consistance et la préparation physique que le bât blesse. Cette fois, il martèle : « Bien sûr que c’est vrai, mais c’est aussi vrai de dire que le plus vous jouez de matches relevés, le mieux préparés serez-vous au moment d’aborder un tournoi ITF. La compétition et la préparation ne peuvent que vous aider à élever davantage votre niveau de jeu. Le tout n’est pas juste de jouer des matches, mais des matches relevés. Amélie l’a bien compris et elle est la seule à l’avoir fait… Il faut être réaliste : vous ne pouvez pas attendre une année toute entière pour ensuite vous mesurer aux plus forts sans que vous n’y soyez préparés entre-temps. Si on veut progresser et faire mieux, il faut jouer plus de tournois relevés à l’étranger. »
S’il faut sans doute tenir compte de cette réalité, il n’en reste pas moins que la scolarité et le système éducatif normal s’imposent aussi bien comme l’autre réalité, celle-ci bien plus cruelle, à laquelle sont confrontés les tennismen, ceux principalement qui arrivent en fin de cycle secondaire. L’obstacle les font bien souvent reculer, régresser. Reste l’éducation à distance et à domicile qui relève plus d’une question de choix, de volonté, de moyens et de risques…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -