Terre-Rouge/Verdun : Entre 100 et 125 pilotis pour la partie affaissée

  • Une Geotechnical Engineering Unit récemment mise en place
  • Le tunnel A1-M1-Champ de Mars bientôt lancé

La solution récemment présentée par l’expert géotechnique français Jean-Pierre Magnan, pour réparer la partie affaissée de l’autoroute M3 (Terre-Rouge/Verdun), devra être permanente. Entre 100 et 125 pilotis seront bientôt installés et les travaux devront être complétés avant la fin de l’année.

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« Nous avons maintenant un mécanisme qui pourra rendre stable la pente. Nous n’avons aucun doute sur les paroles du professeur Jean-Pierre Magnan », souligne le Senior Adviser du ministère des Infrastructures publiques, Sudesh Lallchand. Il ajoute que si cette route est réparée suivant ses recommandations, elle pourra résister « plusieurs milliers d’années ». Sudesh Lallchand ne cache pas que le flanc de la montagne concerné présente des caractéristiques très complexes. « Cette partie est hautement humide et il pleut en tout temps. En deuxième lieu, la qualité du sol est très fébrile et change constamment », explique-t-il, avant de faire ressortir que le sol présente différentes caractéristiques dans la mesure où certaines parties sont plus stables que d’autres.

D’où la raison pour lui d’avoir qualifi é les problèmes ayant surgi sur cette route comme étant un “case study”. « Cela nous a coûté beaucoup de temps et de fi nancement. S’il pleut, nous avons la garantie que la pente ne bougera pas. » Selon le Senior Adviser, la solution présentée par l’expert français n’a « rien coûté » au gouvernement. « Nous n’avons dépensé aucun sou pour cette solution », mentionne-t-il. L’assistance du professeur Jean-Pierre Magnan fait en effet partie du contrat qui a été alloué à la compagnie Transinvest Construction, qui avait la responsabilité de trouver une solution pour réparer la route endommagée. « Le contracteur s’engage indépendamment à tout vérifi er s’agissant du design et des tests des ingénieurs. Il doit, à ses propres frais, assurer la stabilité de quelconque structure », dit-il. Toutes les dépenses ont donc été, selon lui, encourues par Transinvest.

À noter que JeanPierre Magnan est venu à Maurice à deux reprises. Par ailleurs, un atelier de travail tenu à l’Université de Maurice sur l’embankment failure de la route Terre-Rouge/Verdun, selon Sudesh Lallchand, a permis au professeur Jean-Pierre Magnan de partager ses connaissances. Le contracteur devra désormais enfoncer les pilotis suivant les caractéristiques du sol. Le design de ces pilotis est conçu en ce moment. Quant au début des travaux, tout dépendra du climat. Autre projet d’envergure, à la charge du Road Decongestion Programme (RDP) : la construction d’un tunnel A1-M1-Champ de Mars. Ce projet sera bientôt lancé et nécessitera des investissements colossaux. Selon le plan, les véhicules empruntant ce tunnel s’arrêteront au Champ de Mars, où un parking sera aménagé et des navettes mises à leur disposition. Les artères principales de la capitale seront, elles, décrétées “No Parking Zone”. Les routes concernées seront les rues La Chaussée, Desforges, Royale, Sir William Newton et John Kennedy « C’est un tunnel qui n’a jamais été construit à Maurice », dit le Senior Adviser. Avant de démarrer ce projet, une étude de faisabilité sera effectuée pour connaître la géologie des endroits concernés. « L’apport du professeur Jean-Pierre Magnan, en termes de connaissances, sera utile pour ce type de projet », dit-il. Sudesh Lallchand ajoute que si des doutes se présentaient lors des études, du temps additionnel serait accordé pour savoir quels sont les problèmes qui pourraient surgir. Il avance que le professeur Jean-Pierre Magnan « a permis de voir les choses dans une autre perspective ».

Une session de travail entre les officiers du ministère des Infrastructures publiques et le Lord-maire a eu lieu jeudi pour discuter du projet de parking. Selon Sudesh Lallchand, les navettes seront gratuites et déposeront ceux qui gareront leur véhicule au parking, lesquels n’auront qu’à emprunter le tunnel pour rejoindre leur destination.

L’étude de faisabilité de ce projet débutera bientôt. Selon Sudesh Lallchand, les experts de la Korean Expressway Corporation, lors de leur visite à Maurice, avaient préconisé la construction de ce tunnel dans le Road Decongestion Programme. En raison du coût élevé du projet, un plan de financement est en ce moment étudié. « Si un don financier est obtenu d’un pays étranger, cela nous permettra de commencer les travaux plus rapidement », dit-il. Par ailleurs, vu l’importance de la géotechnique pour Maurice, principalement suite aux problèmes de glissements de terrains et d’éboulements, la stabilité du sol revêt toute son importance. Aussi une unité géotechnique vient d’être créée au ministère des Infrastructures publiques, laquelle est dirigée par le japonais Ken Ichikawa, dont la mission sera de former les ingénieurs afin de travailler au sein de la nouvelle équipe. « Nous avons mis en place une Geotechnical Engineering Unit depuis une dizaine de jours. Cette unité offrira aussi plusieurs services », soutient Sudesh Lallchand. Les différents travaux qu’effectuera cette unité ont été présentés jeudi au ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha.

Les objectifs de cette unité seront de se servir de leurs connaissances géotechniques afi n d’empêcher des dégâts causés aux infrastructures ainsi que de « sauver des vies humaines ». Elle cherchera à comprendre la nature du sol pour un développement « convenable » et à atténuer les dégâts causés par un climat extrême. Cette unité aura aussi pour mission d’éduquer la population. Une équipe, qui fonctionnera 24/7, sera constituée pour parer à toutes éventualités lors de potentielles calamités naturelles. Une autre équipe se focalisera sur la recherche afi n d’assister non seulement la Road Development Authority, mais aussi d’autres parties concernées, à l’instar des constructeurs ou des ingénieurs. Les services seront par la suite exportés vers l’Afrique. Ken Ichikawa dirigera l’unité pendant quelque temps jusqu’au recrutement avant d’être ensuite remplacé. Le Japonais fait le va-etvient entre Maurice et son pays depuis trois ans. Il est à Maurice pour ce poste depuis plus d’une semaine et travaille comme consultant de la Japan International Cooperation Agency.

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