THOMAS NGIJOL : Numéro de mariole

Thomas Ngijol est un fringuant poulain sorti des prestigieuses écuries Debbouze… Nous avons assisté à la première représentation du spectacle « 2 » au KaféT@Komiko. Un stand-up axé sur le thème éculé des immigrés et des communautés de France. Rien de nouveau jusqu’ici. Après plusieurs couplets sur le racisme et la petite touche personnelle où habituellement le comique se livre avec tendresse pour émouvoir, Ngijol a choisi d’évoquer sa fille et de caricaturer un vieux père Camerounais. Assez gratuit comme humour… Et assez cher payé ! A huit cents roupies la place, le public est en droit de s’attendre à un spectacle abouti ; non pas à une pseudo-avant-première aux accents de work in progress. Sauf que lorsqu’on est fan, on ne compte pas. On se laisse conquérir d’avance.
Disons que l’interaction avec le public et l’improvisation sous-tendent le numéro de Ngijol. Cet humour populaire ne crache pas sur quelques vulgarités pour le plus grand bonheur des amateurs de gauloiseries. Les choses deviennent intéressantes après l’inévitable et prévisible tour des stéréotypes sur les immigrés (Maghrébins, Africains, Asiatiques). Visualisez le Jamel Comedy Club et vous aurez tout compris du monologue ponctué de « nique ta mère et d’enculé ». On ne change pas une formule qui marche… même si elle piétine surplace !
Notons tout de même, une innovation dans ce one-man-show des plus classiques : Thomas Ngijol ne tombe pas dans une facilité grossière lorsque ce comique reconnaît sur scène sa position face à un Omar Sy. Dans une anecdote, apparemment véridique, est faite la narration d’une rencontre entre Omar et Thomas, comme pour signifier que ceux parvenus à faire leur trou dans le show-biz grâce à leur talent ne se la jouent pas flambeurs !
Le deuxième one-man-show de Ngijol renferme la substance d’un spectacle divertissant mais devrait être enrichi au niveau du texte et du jeu afin de livrer la quintessence d’une création scénique. La chute du spectacle est tombée à plat ; le rideau sur un spectacle moyen qui néanmoins devrait plaire aux inconditionnels du Jamel Comedy Club.
La capacité à improviser lorsque pleure un bébé ou que passe une photographe devant la scène en courant et un sens de la répartie sont les atouts du comique à la voix grave. Il saura que Grand-Baie n’est pas un quartier populaire, comme indiqué par un membre du public. Une mauvaise indication notée puis rectifié sur un grand cahier, en guise de tableau, sur lequel Ngijol écrit des idées intéressantes pour ses prochaines représentations… qui risquent de se suivre sans se ressembler.

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