TOURISME: Un secteur qui ne prend pas une ride

L’eldorado touristique attire les jeunes. C’est un fait. Ouverture au monde, glamour du monde de l’événementiel ou encore la découverture d’autres cultures, les raisons ne manquent pas pour expliquer l’engouement des jeunes pour ce secteur. Nous en avons rencontré quelques-uns, réunis autour des professionnels du métier.
Un groupe d’étudiantes du Notre Dame College (NDC) a organisé, avec le soutien du Citizen Advice Bureau et du ministère de la Jeunesse et des sports, une journée portes ouvertes jeudi dernier. Un événement qui a vu la participation de plusieurs acteurs du secteur, dont istudy.mu, Flymates, l’école hôtelière Sir Gaëtan Duval, et le Charles Telfair Institute. L’occasion parfaite pour tenter de comprendre ce soudain intérêt pour le tourisme chez les jeunes.
Le but principal de cet événement est d’informer les jeunes et de les familiariser aux différents métiers du secteur touristique. Le ministre de la Jeunesse et des sports, Stephan Toussaint, présent au lancement, était comme un poisson dans l’eau parmi ses anciennes collègues et étudiantes. “Le secteur touristique est un secteur porteur et je crois fermement que les jeunes en particulier, qui démarrent dans la vie, peuvent faire carrière dans ce domaine et peuvent éventuellement y trouver leur bonheur”, avance-t-il.
D’ailleurs, des jeunes, il en a vu passer des centaines devant lui. “Le tourisme c’est très glamour et on ne peut pas reprocher ça à nos jeunes de vouloir de belles choses. Le physique, le contact avec les gens, les gens dans ce secteur sont très dynamiques. Je pense que c’est ce qui les attire”, dit-il.
En effet, s’il y a bien une chose qui revient inlassablement, c’est bien le mot “dynamisme”. Pour Laeticia Bienvenu, jeune étudiante de 17 ans, ce Job Fair tombe à pic. Elle fait partie du groupe d’étudiantes du NDC ayant travaillé sans relâche pendant une année pour la réalisation de ce projet. “On doit préparer un projet pour la Grade 13 parce que nous étudions le Travel and Tourism au collège. Nous avons, de ce fait, souhaité faire un Job Fair parce que nous pensons qu’il est important d’informer les jeunes sur les cours offerts dans le secteur touristique”, affirme cette dernière. Pourquoi ce vif intérêt ? “Il est intéressant de travailler avec les touristes, de découvrir différentes cultures et langues”, nous dit-elle d’emblée.
“Nous les jeunes, nous sommes plus dynamiques”
Même son de cloche du côté des deux étudiantes Joysheena Canakiah et Prisca Isabel. Si elles étaient timides au départ, c’est avec passion que ces dernières se sont confiées sur ce qui représente pour elles, “l’avenir de Maurice”. “Depuis toute petite, je suis passionnée par l’aviation”, nous dit Joysheena Canakiah. Elle se retrouvera bientôt sur le marché du travail et envisage déjà des études dans ce domaine. “Nous, les jeunes, nous sommes plus dynamiques, plus ouverts. Je préfère rencontrer des gens, aller vers de nouvelles personnes”, ajoute-t-elle dans un éclat de rire. Prisca Isabel, elle, est persuadée que “l’un des piliers de Maurice” est l’avenir des jeunes qui veulent s’imposer dans le monde du travail. Selon elle, ce secteur présente un plus grand champ de possibilités.
Un peu plus loin, un groupe de jeunes s’est amassé autour de Christelle Louison, professionnelle en Housekeeping et Christian Monty, Assistant Front Office Manager au Shandrani Hotels. “Il faut savoir parler au client. Ne jamais hausser le ton et toujours se montrer disponible. Si un client est fâché parce qu’il n’y a pas de siège d’enfant et qu’un autre est pressé, il faut savoir gérer les deux et tout ça avec le sourire”, explique Christelle Louison aux jeunes étudiantes pendues aux lèvres de leur interlocutrice.
Si la bonne majorité reste muette, intimidée par le charisme contagieux des deux professionnels, certaines s’aventurent pour poser quelques questions. “Il y a des centaines d’hôtels à Maurice, et donc pas mal d’offres d’emplois. Les jeunes s’intéressent à ce secteur, parce qu’au final, ils ne voient que ça devant eux, dans les médias ou à la télé. Il y a plus d’ouverture pour eux”, explique Christian Monty. Par ailleurs, “les jeunes parlent de plus en plus de croisière. Pourquoi ? C’est tout simplement l’ouverture sur le monde”, ajoute-t-il.
Dans quelques mois, ces jeunes se retrouveront sur le marché du travail. Et beaucoup se préparent déjà à se jeter à l’eau ou à faire le grand saut… en choisissant de travailler sur les bateaux de croisière, dans l’aviation ou dans des hôtels. Un secteur qui semble ne jamais prendre de rides.
Attrayant et rémunérateur
Alexia Provençal d’istudy.mu — plate-forme en ligne qui représente la majorité des institutions tertiaires à Maurice — présente au Job Fair, jeudi, travaille avec les jeunes. Le secteur du tourisme serait à la fois attrayant et rémunérateur : deux éléments clés dans la vie d’un jeune qui débute. “On a travaillé avec pas mal de collèges, et ce qui ressort le plus, c’est que la demande pour le tourisme est plus prononcée du côté des filles que des garçons. C’est ce que l’on observe depuis l’année dernière”, explique-t-elle. Et d’ajouter que c’est surtout le secteur de l’aviation qui intéresse le plus. Selon elle, les demandes d’emploi sont là.
“D’ailleurs, le tourisme figure sur la liste des cinq premiers secteurs qui recrutent le plus depuis six ans. Tous les ans, on a approximativement 1 500 à 1 700 offres d’emploi, et ce, dans tous les postes existants, notamment restauration et housekeeping, entre autres. Il y a une grande demande”, soutient Alexia Provençal. “Pour les jeunes qui veulent débuter, travailler à l’hôtel c’est un rêve. C’est une vie attrayante, d’autant plus que ces derniers s’intéressent davantage à l’événementiel”.
Pour Shahnawaz Salehmohamed, Marketing Consultant chez Charles Telfair Institute, “il y a une recrudescence depuis trois ans dans le domaine du tourisme, parce que c’est un secteur libéral, qui est très ouvert”. Et d’ajouter que “c’est un secteur qui bouge, et qui ne va jamais mourir. Même si ces dernières années, il y avait une certaine morosité avec l’économie qui plafonnait, les choses reprennent.”

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