Trafic d’êtres humains – Rapport Américain : Le GM n’a pas respecté des normes minimales

  • Le rapport stigmatise l’inaction du gouvernement face aux employeurs qui retiennent les passeports des travailleurs étrangers
  • Maurice considérée comme un centre de transit pour le trafic d’êtres humains

Le rapport annuel sur le trafic d’êtres humains publié par le département de l’État américain présente Maurice comme un pays « ne respectant pas pleinement les normes minimales pour l’élimination du trafic d’êtres humains ». Le rapport, publié au début du mois, met l’accent sur les moyens proactifs à mettre en place pour combattre le trafic humain et passe en revue la situation dans tous les pays, y compris Maurice. Il stigmatise l’inaction des autorités mauriciennes face aux employeurs qui retiennent les passeports des travailleurs étrangers. Maurice est considérée comme un centre de transit d’êtres humains et observe que des femmes malgaches transitent vers le Moyen-Orient, où beaucoup sont victimes de travail forcé et de trafic sexuel.

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Les Américains concède que le gouvernement a fait beaucoup d’efforts par rapport à l’année dernière et note une intensification des efforts en enquêtant, poursuivant et condamnant des trafiquants. La première condamnation en vertu de la Combating of trafficking in persons Act de 2009 a été enregistrée l’année dernière. Cependant, constate le rapport, le gouvernement « n’a pas respecté » les normes minimales dans plusieurs domaines clés. Il relève en effet que le gouvernement n’a pas signalé les efforts d’application de la loi pour lutter contre la traite des adultes. Les services de protection pour adultes sont restés inexistants. Il n’existe ni abris spécialisés ni fourniture systématique de soins. La coordination entre les forces de l’ordre et les procureurs est restée faible. Les efforts visant à identifier les victimes ont diminué et, contrairement à l’année dernière, le gouvernement n’a pas signalé avoir enquêté sur les employeurs perçus comme pratiquer des moyens propres aux trafics humains, tels que la rétention des passeports.

Le rapport note qu’en 2017, les autorités ont ouvert quatre enquêtes et ont poursuivi six personnes pour trafic sexuel d’enfants. Les personnes poursuivies étaient tous des Mauriciens, à l’exception d’un Français. Trois enquêtes et une poursuite ont été enregistrées en 2016. Le processus judiciaire est considéré comme étant trop long et trop prohibitif. Ce qui pourrait dissuader les victimes de demander réparation. Le recours à l’arbitrage et à la médiation au lieu de poursuivre les trafiquants est déploré car cela permet aux trafiquants de poursuivre leurs activités et de payer seulement des pénalités d’ordre administratif.

Au chapitre de la prévention, le rapport constate une intensification des efforts. Toutefois alors que le gouvernement disposait d’un comité de coordination interministériel pour traiter de la traite dans son ensemble, le comité ne s’est réuni qu’une seule fois au cours de la période considérée.

Aucun permis d’agents recruteurs n’a jusqu’ici était suspendu pour des délits de trafic d’êtres humains. Malgré le fait que le ministère du Travail doit approuver les contrats de travail avant qu’un travailleur étranger n’entre au pays, des laboureurs seraient entrés dans l’île avec des contrats incomplets ou qui n’ont pas été traduits dans la langue parlée par les travailleurs. Les dortoirs des travailleurs ne sont pas vérifiés régulièrement et des Ongs ont constaté que certains sont insalubres. De plus, le gouvernement n’a fait aucun effort pour réduire la demande pour les travailleurs du sexe et pour le travail forcé.

Le rapport constate que Maurice « is a source, transit, and destination country for men, women, and children subjected to forced labor and sex trafficking. Girls from all areas of the country are induced or sold into sex trafficking, often by their peers, family members, or by businessmen offering other forms of employment. » De plus, il relève que « small numbers of Mauritian adults have been identified as labor traficking victims in the UK, Belgium, and Canada. Malagasy women transit Mauritius en route to employment as domestic workers in the Middle East, where many are subjected to forced labor and sex trafficking ».

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