TRAFIC DE SUBUTEX: Le parrain Sivom Paupiah arrêté et incarcéré à Paris

Le réseau de trafic de Subutex entre Paris et Maurice, qui avait continué à être actif malgré l’incarcération de Sada Curpen pour le meurtre de Denis Fine, présenté par les autorités françaises comme une de figures de proue, a subi un sérieux contrecoup en cette fin d’année. En effet, Jivanenden Paupiah, aussi connu sous le nom de Sivom Paupiah, âgé de 42 ans, considéré comme un des véritables parrains de l’axe Paris/Maurice, se retrouve ces jours-ci incarcéré dans la deuxième plus importante prison de France, Fresnes, en région parisienne. Cette décision a été entérinée par une juge d’instruction à Paris, qui avait procédé à l’audition du suspect Sivom Paupiah suite à des allégations de sa participation active dans le trafic de Subutex.
Du côté de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), l’on suit de près l’évolution de cette enquête car une partie des informations et des Intelligences refilées à la partie française a servi pour pénétrer et démanteler ce réseau de trafiquants mauriciens installés en région parisienne. L’on se félicite de ce coup de filet car Sivom Paupaih est considéré comme un os dur. Les recoupements d’informations effectués par Week-End indiquent que l’opération menant à l’arrestation de Sivom Paupiah le 22 novembre dernier, remonte au début de juillet de cette année.
A cette époque, l’ADSU était en présence de « Reliable Information » à l’effet que le réseau Paris/Maurice avait déjà organisé l’envoi à destination de Maurice d’une importante quantité, soit 8 099 comprimés de Subutex. Une importante opération de filature fut montée par la Brigade française de Lutte contre les Stupéfiants (SDPJ 94) et un passeur étranger, Claire Klein Ben Abdesalam, fut interpellé à l’aéroport avec la cargaison de drogue dans ses valises alors qu’il s’apprêtait à border un vol pour Maurice.
Graduellement, les enquêteurs français devaient remonter la filière suite aux détails fournis par le suspect Ben Abdelsalam quant au Modus Operandi. Ainsi, le passeur présumé avait dénoncé deux femmes qui l’avaient approché en vue d’exécuter cette mission avortée à Maurice. A leur tour, ces deux intermédiaires allaient confirmer aux autorités françaises que l’auteur des instructions pour le recrutement de Ben Abdelsalam n’était autre que Sivom Paupiah.
Sur la base de ces éléments à charge, Sivom Paupiah avait été appréhendé par la police et mis en examen par une juge d’instruction, qui s’était vu confier ce dossier. Les indications parvenues à Maurice sont que lors de son passage dans le bureau du juge d’instruction, il a reconnu les faits et passer aux aveux quant à son rôle majeur dans la collecte illégale de ces comprimés de Subutex pour être envoyés illégalement à Maurice.
Depuis le 22 novembre, Sivom Paupiah est incarcéré à la prison de Fresnes dans l’attente de son procès. Compte tenu des dispositions de la loi en France, il pourrait écoper d’une amende, alors qu’à Maurice, une sentence plus conséquente, soit une lourde peine de prison ferme, aurait pu être prononcée contre lui.
Toutefois, l’ADSU trouve un sujet de satisfaction à deux niveaux dans ces derniers développements. D’abord, cette nouvelle prise de conscience des autorités françaises dans la nécessité de traquer et de mettre sous l’éteignoir ces trafiquants au Subutex et ensuite le fait que l’arrestation de Sivom Paupiah a ébranlé les assises du réseau mauricien en France.
Néanmoins, la zone d’ombre, que l’on arrive difficilement à digérer, demeure le fait que ce même Sivom Paupiah avait pu quitter tranquillement Maurice au lendemain du meurtre de Denis Fine, autre Mauricien suspecté d’être actif sur le marché de Subutex à Paris. Celui-ci avait été abattu d’un coup de feu à la tête le 3 janvier 2010 alors qu’il participait à une réception pour le Nouvel An à la Maison-Blanche, Pamplemousses.
Le 20 décembre 2009, soit deux ans de cela, Sivom Paupiah avait débarqué à Maurice pour fêter de manière grandiose ses 40 ans dans un hôtel du littoral Nord. A son arrivée, une perquisition de l’ADSU de ses bagages ne devait rien donner. Suite à des incidents survenus à l’hôtel, l’ADSU devait passer à l’action avec une nouvelle descente et des perquisitions des chambres réservées par la bande à Sivom Paupiah. C’était le 29 décembre 2009.
Sivom Paupiah put échapper aux limiers de l’ADSU en franchissant une des fenêtres de sa chambre d’hôtel. Les membres de l’ADSU avaient récupéré une valise contenant du haschisch et une somme de Rs 400 000, de même que des billets d’avion au nom de Sivom Paupiah et de Samilla Curpen. La valise avait été abandonnée sur le green de golf de l’hôtel. Jusqu’au 4 janvier 2010, Sivom Paupiah restera introuvable pour la police.
Au lendemain du meurtre de Denis Fine, commis le 3 janvier 2010, Sivom Paupiah se présentera au QG de l’ADSU en compagnie d’un Algérien, qui prit charge du délit de drogue. Après une courte visite ce même 4 janvier au QG de la MCIT, qui entamait l’enquête sur le crime de Pamplemousses, Sivom Paupiah prit un vol pour la Réunion avant de regagner la France. Depuis, Sivom Paupiah n’est pas revenu à Maurice.

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