TRANSPORT EN COMMUN : Mettre un frein aux abus

Au-delà des arguments ne plaidant pas toujours en faveur du Metro Express – la décentralisation de la capitale dans le cadre de la construction des Smart Cities, particulièrement celle de Highlands ; coût exorbitant du projet qui risque encore de grimper, corsant davantage la dette publique, etc –, il convient tout de même de reconnaître qu’un des plus grands mérites d’un mode alternatif de transport en commun à Maurice serait de casser les reins à tous les abus que doit endurer le public voyageur tous les jours sur la route et qui se sont consolidés au fil des ans en l’absence de mesures correctives adéquates et dissuasives de la part des autorités concernées, la NTA, la Police, etc, en réponse aux nombreuses doléances rapportées ou exprimées sur une base quasi quotidienne. Ce qui a graduellement donné lieu à un laisser-aller généralisé dans le secteur du transport en commun.
En effet, hormis le calvaire que doivent subir les personnes âgées et les élèves aux arrêts, la vitesse des autobus – tantôt à tombeau ouvert pour faire le rallye, tantôt au pas de tortue pour attendre les passagers – est décidée uniquement par le souci de la maximisation des recettes, exposant ainsi les voyageurs aux dangers potentiels des accidents, ce parfois même au nez et à la barbe des agents de la force de l’ordre. Des doléances abondent, par exemple, eu égard aux opérateurs des bus « individuels » roulant à l’avenue Victoria en quittant la gare de Quatre-Bornes ou en stationnement à l’arrêt d’Intermart et à celui de La Louise, convertis très souvent en d’autres gares pour faire le plein de passagers alors que le poste de police se trouve tout juste à côté. Certes, le Metro Express n’aura, au départ, pas d’incidence directe sur les opérateurs des bus « individuels », mais d’une façon indirecte, tout le secteur du transport en commun en sera concerné. Et un signal fort est d’ores et déjà envoyé à ces opérateurs car ce mode alternatif de transport sera éventuellement étendu aux régions rurales également, comme annoncé d’ailleurs par le Premier ministre.
Même sur les lignes desservies par les autobus des compagnies, la situation n’est guère reluisante. Situation découlant manifestement d’une planification odieuse du système de transport, particulièrement la gestion des horaires et de la régularité des autobus, mais aussi du comportement et de l’attitude de bon nombre de receveurs à l’égard du public voyageur. Sur les arrêts intermédiaires de la ligne No. 2, comme à Castel, Mesnil ou Phoenix, par exemple, une personne se rendant à Port-Louis durant les heures de pointe, est contrainte de poireauter longtemps, au risque même d’arriver en retard au boulot, avant de pouvoir s’infiltrer dans un autobus Express déjà bondé au départ de Curepipe. Très souvent à Candos ou à Quatre-Bornes, sur la route No. 3, voulant se rendre à Rose-Hill, Beau-Bassin ou Coromandel, l’on ne peut que contempler le passage de 3 ou 4 bus Express de la CNT, parfois vides, alors que celui tant attendu qui se pointe enfin, encombré, ne s’arrête même pas ou n’embarque qu’un passager, le tout accompagné d’un langage désobligeant du receveur.
 Il est grand temps de mettre un frein à cet état des choses qu’un mode alternatif de transport en commun, que ce soit métro ou tramway, rectifierait une fois pour toutes. Et c’est, bien évidemment,  à cause de ces abus que le transport illégal a pris de l’ampleur ces dernières années.  Vouloir, aujourd’hui, sanctionner les taxis et vans « marrons » et les passagers qui en ont recours sans pour autant éliminer ces abus, c’est mettre la charrue avant les boeufs.

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