TRANSPORT RÉORGANISATION DU SECTEUR : La carte magnétique pour le transport gratuit annoncée

Lors d’un atelier de travail sur la réorganisation du secteur du transport ce matin, le ministre de tutelle, Nando Bodha, a déclaré que le gouvernement viendra de l’avant avec un système de contrôle du transport gratuit. L’utilisation de ces subsides, qui coûtent Rs 1,2 milliard à l’État, sera dorénavant suivie de près avec un appareil installé dans chaque autobus. Les usagers auront une carte magnétique qui permettra de connaître le nombre de personnes ayant voyagé gratuitement dans chaque autobus. Pour cela, la NTA sera restructurée et appelée à jouer un nouveau rôle.
Les directeurs des compagnies d’autobus et les représentants des travailleurs du secteur étaient conviés ce matin à un atelier de travail sur la réorganisation du transport public. L’événement s’insère dans le sillage de l’arrivée du métro. Une étude à cet effet a été menée par la firme Price WaterhouseCoopers (PWC), qui émettra une série de recommandations basées sur quatre axes : les subsides gouvernementaux, la compétitivité au sein de l’industrie, la réglementation et la technologie.
D’emblée, le ministre Nando Bodha a plaidé pour un système de transport public efficace, qui correspond au niveau du développement du pays et adapté aux besoins des Mauriciens. Il a rappelé que le système de transport public n’a pas été revu depuis longtemps. « Le dernier changement remonte à 2005, avec l’introduction du transport gratuit. Même là, il ne s’agissait que d’un mode de paiement. À part cela, les gares et les bus sont les mêmes », a-t-il souligné.
Le transport gratuit, a poursuivi Nando Bodha, qui coûtait Rs 600 M à son introduction, en 2005, coûte aujourd’hui Rs 1,2 milliard à l’État. Au total, le budget de l’industrie du transport se chiffre à Rs 5 Mds et Rs 800 M pour le Bus Recovery Fund. « Pour la première fois, nous avons une étude en profondeur pour savoir comment tout cet argent est utilisé. Il s’agit de fonds publics », indique-t-il. Cette étude, menée par PWC au coût de Rs 12 M, a bénéficié de l’aide de l’Agence française pour le développement.
Ainsi, un système de contrôle sera introduit, avec un système de « pay as you go ». Les bénéficiaires du transport gratuit auront une carte magnétique qu’ils passeront sur un appareil installé dans chaque autobus pour le contrôle. Le gouvernement paiera ainsi les subsides en fonction du nombre de passagers ayant voyagé gratuitement dans les autobus. Par ailleurs, un nouveau système de paiement par “smart card” sera aussi privilégié pour les autres utilisateurs. Les modalités restent toutefois à être définies. Nando Bodha a tenu à rassurer les receveurs que leur emploi « n’est pas menacé » pour autant. 
Le ministre s’est aussi appesanti sur le rôle de la NTA dans ce système. L’organisme régulateur, soutient-il, a un budget d’opération de Rs 2 milliards et a des revenus du même montant. « Mais la NTA n’a pas les capacités nécessaires pour faire ce travail de contrôle. C’est pourquoi nous prévoyons une réorganisation pour un meilleur contrôle du système de transport public. Nous voulons un système fiable et abordable », soutient-il.
Le renouvellement de la flotte d’autobus fait aussi partie du plan de réorganisation. Tout en reconnaissant que les compagnies ont fait de gros efforts à ce sujet, il note qu’il n’y a que 4% de renouvellement pour les autobus individuels, qui se chiffrent à 800. « PWC a suggéré la mise en place d’une Bus Lease Corporation. Le gouvernement a également fait une demande auprès de la COP21 pour l’achat de 200 autobus électriques. »
Cette réorganisation du système de transport public, a ajouté Nando Bodha, vise également à encourager les Mauriciens à prendre le transport en commun et à moins utiliser de voitures, principalement dans les centres-villes. « Avec l’arrivée du projet Metro Express, il y aura un “feeder bus” toutes les cinq minutes », a-t-il précisé. Toutefois, Nando Bodha n’a donné aucune indication sur le délai pour la mise en place de ce nouveau système. Sollicité par Le Mauricien à ce sujet, il se contentera de dire : « Nous y travaillons déjà. »
 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -