Travailleurs saisonniers : Le JNP prévoit une manif devant l’hôtel du GM pour le budget

Les syndicalistes de l’industrie sucrière sont montés au créneau. Les membres du Joint Negotiating Panel (JNP) ont adressé une lettre au ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, lui réclamant de revoir le nombre de travailleurs saisonniers recrutés par les compagnies sucrières.

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Selon eux, ce nombre « dépasse largement » celui de travailleurs permanents de l’industrie. Les membres menacent même d’organiser une grande manifestation devant l’hôtel du gouvernement le jour de la présentation du budget.

Le syndicaliste Devanand Ramjuttan estime que des lois ont été « violées », telles que la Sugar Efficiency Act de 2016, à l’issue des décisions prises par le gouvernement, en l’occurrence du ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun. Il explique que toutes compagnies sucrières sont appelées à soumettre au plus tard le 31 mars une requête pour le nombre de travailleurs saisonniers requis pour la coupe. À partir de là, un comité à la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA), au sein duquel siègent des représentants des travailleurs et des artisans, détermine le pourcentage de travailleurs saisonniers requis. Or, en 2017, dit le syndicaliste, la MCIA et le gouvernement « ont failli » face à leurs responsabilités, n’ayant « pas respecté » la loi.

« Nous comprenons que c’était une mesure transitionnelle. Nous n’avons pas revendiqué mais nous avons alerté l’autorité pour leur dire que, cette année, la loi doit être respectée. Cette année, les compagnies sucrières ont formulé leur demande pour les travailleurs saisonniers à l’approche de la coupe. Toutefois, le nombre réclamé dépasse largement le nombre de travailleurs permanents. Or, ce n’est pas la recommandation de l’ancienne juge Premila Balgobin dans son rapport en 2015 », déplore Devanand Ramjuttan.

Il explique que certaines demandes dépassent même les 90%, suscitant une révolte dans l’industrie sucrière, particulièrement chez les travailleurs permanents. Pour cette raison, les syndicalistes ont envoyé une lettre au ministre Mahen Seeruttun hier en fin d’après-midi pour lui demander de se pencher sur cette question.

Pour sa part, le syndicaliste Lall Deonath a mis l’accent sur le Technical Committee on Sugar, qui voit la participation des représentants de Business Mauritius et des directeurs de l’industrie sucrière. Selon lui, ce comité veut « enlever tous les acquis des travailleurs » et « les réduire à l’état d’esclave ». Et de poursuivre : « Nous mettons le gouvernement et le ministre Seeruttun en garde. Les travailleurs et artisans les surveillent de près. Par ailleurs, nous dénonçons le gouvernement en ce qui concerne la composition du Joint Technical Committee on Sugar. On ne peut présider un comité sans la présence des travailleurs, des artisans ou des syndicats. »

Le négociateur du JNP, Ashok Subron, dit avoir pris connaissance des propositions du Joint Technical Committee on Sugar au gouvernement, et ce par le biais d’un article publié dans Le Mauricien du 15 mai dernier. Il devait rappeler que le 28 avril, à l’occasion de la fête du Travail, plus 2 000 laboureurs et artisans étaient présents dans les rues de la capitale et indique que la guerre « sera une nouvelle fois déclarée si les informations publiées dans la presse se révèlent vraies ». Il ajoute : « Nous lançons un premier message aux travailleurs et artisans de l’industrie, les invitant à se mobiliser à partir d’aujourd’hui. Nous tenons à informer la population mauricienne également. Les barons de l’industrie sucrière sont en train de commettre un véritable crime. Ils incitent le gouvernement à violer la loi, et ce depuis des années. »

Selon Ashok Subron, le ministre de l’Agro-industrie « n’a pas appliqué la loi », permettant ainsi à des barons sucriers de recruter 155% de travailleurs saisonniers, en comparaison aux travailleurs permanents pour l’année 2017. « La main-d’œuvre saisonnière de Terra est de 200%, celle de Medine Group est de 155%, celle d’Alteo Milling Ltd est de 102% et celle d’ENL s’élève à 88%. Ils veulent que nous retournions à l’époque des “coolies”. De plus, au sein du JTC, les barons proposent d’enlever toutes les protections dont bénéficient les travailleurs et artisans en cas de redondance, notamment le VRS et le “Blue Print” », avance Ashok Subron.

Il indique que les syndicalistes « seront prêts » à rencontrer le ministre si ce dernier les convoque après avoir reçu leur lettre. « Si rien n’aboutit, nous n’hésiterons pas à descendre dans les rues avec 4 000 à 5 000 travailleurs et artisans, devant l’Assemblée nationale, le jour de la présentation du budget ou du Finance Bill. Ils doivent passer cette loi sur nos cadavres », dit-il.

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