Travailleuses du sexe : Elles marcheront pour réclamer le respect

Le 17 décembre, Parapli Rouz tiendra une marche pour appeler au respect des droits des travailleuses du sexe. Une action qui continue puisque la discrimination, la stigmatisation et la violence affectent toujours ses femmes particulièrement vulnérables.

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À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites contre les travailleurs du sexe, une marche aura lieu à Port-Louis, le lundi 17 décembre à 11h30. Elle débutera au Jardin de la Compagnie. Cette cinquième marche aura pour thème Mo drwa egal to drwa. Les militantes de Parapli Rouz invitent le public à se joindre à elles. “Les gens ont le droit de ne pas être d’accord avec les travailleuses du sexe, mais eski zot dakor ek violans ?”, demande Shameema Bhoyroo, Community Mobilisation Officer au sein de Parapli Rouz et travailleuse du sexe.

“Les travailleuses du sexe subissent énormément de violence par certains policiers. Elles sont malmenées ou font face à des violences physiques lorsqu’elles se font interpeller. Certains policiers les obligent à exécuter des danses toutes nues pour les humilier.” Pour le rassemblement, l’ONG a tenu à inviter le commissaire de police, Mario Nobin, l’Attorney General, Maneesh Gobin, la ministre de l’Égalité des genres, Fazila Jeewa-Daureeawoo et le ministre de la santé, Anwar Husnoo.

Droits fondamentaux.

Cela fait désormais une quinzaine d’années que les travailleuses du sexe ont brisé le silence sur les maltraitances et la discrimination qu’elles subissent, mais les choses peinent à changer. D’où les actions de Parapli Rouz, qui rencontrait la semaine dernière la presse dans un atelier de travail pour en discuter. “Mo ti fer li, mo pou fer li et mo pou kontign fer li !”, confie Shameema Bhoyroo. Elle affirme que les travailleuses du sexe sont mal vues et subissent constamment des mauvais traitements. Les qualifier de “prostituée” ou de “pute” serait les associer à la déviance, à la corruption et à la criminalité. Cette activité concerne des adultes consentants.

“Une travailleuse du sexe est rémunérée comme n’importe quel métier. Travailler dans le milieu du sexe est une occupation génératrice de revenus. Dimounn krwar li enn travay kot gagn kas fasil, me nou, nou kone nou travay dir.”

Comme tout être humain, elles ont le droit de travailler en toute sécurité, sans être violentées, harcelées, discriminées. Elles ont également le droit à la santé, la dignité, l’intégrité, et de s’associer à d’autres personnes pour se protéger. Les travailleuses du sexe souhaitent jouir de leurs droits fondamentaux et veulent que les abus et les contrariétés qu’elles subissent soient dénoncés. Elles veulent avoir accès aux services publics, sociaux et juridiques sans être discriminées et demandent à être consultées dans les discussions politiques concernant leur travail.


Parapli Rouz

Parapli Rouz est une organisation communautaire qui se bat depuis huit ans pour le respect des droits des travailleuses du sexe. Le but de l’ONG est de déstigmatiser le travail du sexe, en questionnant publiquement les préjugés et en exigeant la décriminalisation des activités des travailleuses du sexe. L’ONG s’attelle à la prévention et la sensibilisation aux maladies sexuellement transmissibles. Elle propose également un programme d’autonomisation, incluant des cours d’alphabétisation et de développement personnel. Parapli Rouz a aussi d’autres axes d’intervention : accompagnement, écoute, canalisation, formation sur les droits et élimination de tout type de violence.

“Nous pensons que le nombre de travailleuses du sexe pourrait être beaucoup plus important que les 9,125 recensées en 2012. De nombreux réseaux sont cachés et n’ont pas été ciblés. Nous estimons également que les pourcentages de violence subis par les travailleuses du sexe sont supérieurs aux données collectées, en particulier en ce qui concerne la violence physique. La plupart des travailleuses du sexe de la rue ont déclaré avoir été harcelées par la police, plusieurs ont également été arrêtées pour possession de préservatifs ou pour avoir marché dans la rue après 20h”, dit Sophie Montocchio, président de Parapli Rouz.

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