Un quinquagénaire meurt après une injection contre la fièvre

La victime et ses deux enfants

Asraf, âgé de 50 ans et habitant Piton, est décédé à l’hôpital du Nord, le 3 juillet, à la suite d’une insuffisance rénale et d’une septicémie. Ses proches évoquent une négligence médicale puisque ce père de famille était sous traitement chirurgical d’un abcès, causé à l’issue d’un vaccin contre la grippe dans la hanche droite le 8 juin dernier.

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Selon ses proches, Asraf, employé dans une usine, n’a jamais eu de dossier médical. « Mon gendre jouissait d’une parfaite santé. Il n’avait ni diabète, ni hypertension, ni aucune autre maladie. La seule maladie dont il a toujours souffert c’est la grippe saisonnière », dira son beau-père, Abdool Motaleb.

Ce dernier revient sur les événements qui ont fait basculer leur vie. « Le 8 juin dernier, c’était pendant le mois du Ramadan, mon gendre a été atteint de la fièvre. Il s’est rendu à l’hôpital SSRN, à Pamplemousses, où il a reçu une injection de Diclofenac au niveau de la hanche droite. Il a ensuite été autorisé à rentrer chez lui et a été placé en repos pour deux jours », relate Abdool Motaleb.

Le 11 juin, poursuit le beau-père, Asraf a repris le travail alors qu’il souffrait toujours de la fièvre. « Il ne se sentait pas bien et perdait connaissance sur son lieu de travail. De plus, il jeûnait ce jour-là. Conduit au dispensaire de Goodlands, il devait recevoir les soins nécessaires avant d’être autorisé à rentrer chez lui », relate-t-il.

Le jour de la fête Eid, Asraf est toujours souffrant. Il est cette fois-ci conduit à l’hôpital de Flacq. Du sérum lui est injecté. Quelques heures plus tard, il est autorisé à rentrer. « Il est revenu à la maison mais avait toujours mauvaise mine. Pendant toute la nuit, il s’est plaint de douleur. Son état de santé suscitait de vives inquiétudes. Ainsi, le 17 juin, je décide de l’emmener à nouveau à l’hôpital. Nous nous sommes rendus à l’hôpital du Nord où un médecin traitant nous annonce la mauvaise nouvelle », confie Abdool Motaleb.

Un abcès a été formé au niveau de sa hanche droite, plus précisément à l’endroit où il avait reçu l’injection de Diclofenac. Selon le médecin, l’infection avait affecté tous les organes corporels du patient et une chirurgie était nécessaire au plus vite. En effet, trois jours après, soit le 21 juin, Asraf subira une chirurgie pour enlever l’abcès. « Son état de santé s’est détérioré après la chirurgie et il a été placé en soins intensifs. Le médecin nous a informés qu’il souffrait d’une septicémie et que ses reins avaient cédé. Mon gendre a dû suivre des traitements de dialyse aux soins intensifs. Il ne pouvait ni parler, ni manger, ni boire. Il est entré dans un état comateux », dit-il.

Asraf est resté treize jours aux soins intensifs. Aux petites heures du mardi 3 juillet, il a poussé son dernier souffle. Inconsolables, les proches d’Asraf estiment que ce père de famille est décédé à la suite d’une négligence médicale. Ils pointent du doigt l’infirmier qui avait injecté le Diclofenac à Asraf. Ils ont ainsi déposé une plainte au Complaint Office de l’hôpital SSRN à Pamplemousses et souhaitent que des actions soient prises contre l’infirmier en question. « C’est difficile d’accepter qu’un jeune homme, en parfaite santé, décède subitement et ce, en raison d’un vaccin qui aurait causé une infection. Nous voulons que justice soit faite », martèle Abdool Motaleb.

Les funérailles d’Asraf ont eu lieu le même jour, soit dans l’après-midi du 3 juillet dernier. Asraf laisse derrière lui sa veuve, Parveen, son fils de 19 ans et sa fille de neuf ans. Selon son beau-père, Asraf était le seul pourvoyeur de la famille. « Ma fille ne parvient pas à accepter cette dure réalité. Idem pour ses enfants. Ils ne font que pleurer à ce jour. Leur vie est complètement bouleversée. Nous réclamons justice afin que le fautif soit puni », précise-t-il.

Nous avons tenté vainement ce mardi d’être en présence d’une version du ministère de la Santé.

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