Un semblant d’indépendance

DAVIS TEWARY

Dans quelques semaines, nous célébrerons nos cinquante ans d’indépendance, mais beaucoup d’événements passés nous poussent à nous poser la question suivante: sommes-nous vraiment un pays indépendant ?

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Beaucoup de patriotes répondront par l’affirmative et nous raconteront comment SSR et autres tribuns ont œuvré et mené une lutte sans relâche afin de nous donner notre indépendance. De par notre système éducatif, nous apprenons beaucoup sur la lutte pour l’indépendance de notre mère patrie, où l’accent est surtout mis sur les différents politiciens ayant contribué au succès de Maurice en tant que pays indépendant.
Cependant, en 2018, force est de constater que notre pays est officiellement indépendant et considéré comme tel par de nombreuses instances internationales, mais bon nombre de Mauriciens ont un avis différent sur la question.

Pendant les cinquante dernières années, nous avons été témoins de plusieurs scandales politiques, mais depuis la libéralisation des ondes radiophoniques, nous avons eu le « privilège » de vivre en direct des moments forts : démissions de ministres, remaniements ministériels, bourdes, lapsus, etc. Ainsi, des Breaking News instantanées, entre autres, sont les mots auxquels les Mauriciens sont de plus en plus familiers et friands.
Malgré le sensationnalisme de certains médias, nous avons pu voir à quel point les politiciens sont une entrave à l’indépendance à laquelle les vrais patriotes aspirent. En 2018, c’est difficile pour le Mauricien de concevoir le fait qu’on doive appartenir à X communauté ou être proche d’un ministre pour être éligible à un logement.

Par ailleurs, la braderie des plages, lieu (presque) saint pour le Mauricien lambda, est un autre exemple qui démontre à quel point nous dépendons toujours de pays étrangers richissimes. Le gouvernement plaidera en faveur de ces derniers qui créeront de l’emploi et apporteront des devises étrangères dans un pays, où le chômage est un grave problème.
Comme nous le savons tous, les problèmes sont légion à Maurice et les sociétés socioculturelles ou religieuses sont censées aider à diminuer ces problèmes. Cependant, nous voyons souvent, voire trop souvent, que ces dernières se mêlent plus à la politique plutôt que d’accomplir leur mission première. Leur implication excessive dans la vie politique active fait que notre pays n’avance pas à la vitesse qu’elle aurait pu ou dû le faire.

Outre les lobbies pour que les partis politiques incluent tel ou tel candidat aux élections, beaucoup de ces sociétés bénéficient, après les élections, de contrats juteux comme récompense pour leur soutien aux campagnes électorales des partis victorieux.
Nous aurions pu écrire un livre pour démontrer que nous ne sommes pas tout à fait indépendants, mais en tant que patriote, il est important que nous fassions preuve d’optimisme par rapport au futur. C’est sans nul doute une très grande fierté de fêter cinquante années d’indépendance. Sachant que l’avenir se construira sans les dinosaures ayant fait partie de notre vie politique pendant les cinq dernières décennies, nous pouvons oser avoir l’espérance que Dieu nous donnera un avenir meilleur.

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