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Underground Rock Festival : Ambiance électrique

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Underground Rock Festival : Ambiance électrique

Pour la première fois depuis longtemps, la scène rock s’est ouverte au grand public à travers l’Underground Rock Festival tenu samedi dernier à Tamarin. Le son perçant des guitares électriques a résonné durant plus de 8 heures devant un public démonstratif, tout d’abord à Cap Tamarin puis au Big Willy’s Night-Club. Un festival qui a tenu toutes ses promesses avec un large éventail de genres de rock proposé, qui a permis à tout un chacun, amateur de rock ou pas, de passer un excellent moment.

Des enfants en bas âge qui envahissent la scène alors que le groupe Devived balance son metal énergique. Une image qui en a fait sourire plus d’un et qui démontre que le rock n’est pas aimé que par les fans purs et durs. Quant à la foule, qui grandissait d’heure en heure, elle s’est montrée très participative, avec nombre de “pogos” endiablés devant la scène, le tout dans une ambiance bon enfant.

Séga rock.

À travers le festival, on constate que le rock mauricien continue à transgresser les frontières, se mélange à la musique locale ainsi qu’à d’autres sonorités pour attirer un public plus large et pour se créer de nouvelles identités. L’exemple parfait, le groupe Apostrophe, a eu la lourde tâche de débuter ce festival de rock et n’a pas failli à sa tâche. Son séga rock, notamment avec le morceau Kouler ble, a séduit à la fois les festivaliers et les passants qui se sont sentis obligés de s’arrêter pour découvrir ce son inattendu. La ravanne, qui entre les mains du chanteur Yannick Edouard agrémentait les riffs et mélodies, surprenait tout un chacun sur la scène.

La première partie s’est terminée par la reformation pour l’occasion de Xenolith, un groupe formé il y a 26 années de cela. La voix du chanteur principal, Thierry Ramadu, n’a pas perdu de sa jeunesse, avec toujours de la justesse et de la puissance, même dans les notes les plus hautes. La belle panoplie de styles de rock proposé a particulièrement plu, oscillant entre Megadeth et Dire Straits en passant par Queen, Metallica et Iron Maiden. Le ton était donné.

La deuxième partie du festival, au Big Willy’s, s’est poursuivie sur la même lancée. L’ambiance était électrique tout au long. The Bunker Rats, avec un répertoire mêlant morceaux de son premier album Kept me waiting et nouvelles compos, démarrait les hostilités. Première voix féminine du festival jusque-là, Jenilaine Moonean haranguait constamment la foule, pour ne pas laisser retomber l’ambiance. À l’aide de son compère vocal, Mike Fekno, elle réussissait à garder chaud le public, après la pause entre les deux parties. Le rock alternatif du groupe a été très apprécié.

UnMind, groupe populaire de la scène locale, allait vite prendre le relais. Son post-grunge inspiré de groupes tels que Puddle of Mudd, Seether ou Nirvana faisait mouche. Les morceaux, groovy et mélodiques, renforcés par des percussions inhabituelles pour le genre, n’ont pas laissé insensible le public, très réceptif à la fois aux compositions et aux reprises, notamment Lithium de Nirvana… et Ras Kouyon de Kaya.

Déchaîné.

L’ambiance est montée d’un cran encore avec la prestation énergique de Tell me Peter de La Réunion. Un rock endiablé imprégné de musique réunionnaise et de reprises totalement transformées. Une chanson d’Ousanousava revisitée avec la participation du chanteur des métalleux de Warfield, le fameux Maldon de Zouk Machine arrangé version rock épileptique, Tell me Peter, avec sa chanteuse bête de scène et son batteur exceptionnel, a cassé la baraque. Le public était déchaîné.

Deux groupes incontournables de la scène rock locale, La Foule et Skeptikal, ont clôturé la soirée en beauté. Après son classique Kalachnikov pour lancer son set, les sonorités désormais plus rock de La Foule et ses recherches sur les rythmes asymétriques ont séduit l’audience, notamment à travers les morceaux Odd Times, Prove your Groove et Rainbow Smile. Skeptikal envoyait ensuite du lourd, tout en oscillant entre plusieurs styles de rock, tant avec ses reprises que ses compos, issues notamment de son EP Proof of Existence. La voix puissante de Joël Ramdoo, bien accompagné par d’excellents musiciens, était ce qu’il fallait pour clôturer le festival.