Université de Maurice : la recherche comme priorité

L’institution se démarque pour devenir une Research and Entrepreneurial University

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– L’European Credit Transfer System pour booster la qualité de l’enseignement

L’Université de Maurice (UoM) envisage de se transformer en une Research and Entrepreneurial University afin que le pays sorte du Middle Income Trap pour intégrer le groupe d’économies à revenus élevés. Plusieurs initiatives ont été mises en place par la direction de cette institution tertiaire de Réduit depuis l’arrivée du vice-chancelier, Dhanjay Jhurry. L’UoM veut se placer dans la cour des grands en améliorant aussi sa qualité d’enseignement et l’expérience des étudiants sur le campus.

« La recherche est notre priorité des priorités », explique le vice-chancelier de l’UoM, entouré du Pro VC Academia Sanjeev Sobhee et du Pro VC Planning and Resources Mohammad Santally. Tout en mettant l’accent sur la qualité de l’enseignement, la recherche sera le point de mire de l’UoM. Dans cette démarche, la Doctoral School a été “reengineered”. Pour cette année, 61 demandes ont été reçues et traitées, contre 35 l’an dernier. « Il y a, à Maurice, des gens qui veulent aller vers un doctorat. Ils en ont maintenant la possibilité », dit-il. Le nombre de personnel de l’UoM ayant un PhD est de 168 sur 300. D’ici deux ans, 22 autres seront doctorants. Ainsi, le pourcentage passera de 56% à 65%. Ils sont 205 étudiants inscrits pour un PhD à l’UoM. « Ce chiffre est encore modeste puisque notre objectif dans les trois ans à venir est de doubler ce nombre. Nous visons les 400 doctorants », dit-il. Pour booster davantage la recherche, après un financement interne de Rs 16 millions l’an dernier, l’UoM a reçu des “external grants” de Rs 54 millions. Une enveloppe de Rs 70 millions est réservée pour la recherche. « Nous avons triplé notre financement. C’est un signal important pour le pays », dit-il. Il avance que sept programmes de la recherche ont été financés en 2017. A ce même chapitre, 84 projets ont été financés, soit 42 projets de recherche et 42 financements d’enseignants chercheurs participant à des conférences.

Research and Entrepreneurial University

« Nous sommes en train de changer l’UoM en une Research and Entrepreneurial University. C’est un modèle unique et nous sommes fiers de le présenter. C’est en ligne avec ce qu’on fait dans le pays », dit-il. Il soutient que le pays a « énormément de peine depuis une dizaine d’années à sortir du “Middle Income Trap” », estimant que Maurice « ne pourra pas franchir le palier de USD 9 500 avec le développement actuel ». D’où la raison de mettre l’accent sur la “Knowledge-based” pour atteindre les USD 16 000 par année. Comparant la démarche de l’UoM à celle de Singapour dans les années 2000, il avance que Maurice pourra atteindre l’objectif d’une économie à revenus élevés à travers la recherche et l’entrepreneuriat débouchant sur l’innovation.

Dans le but d’améliorer la qualité de l’enseignement et d’opérer la transition vers l’ECTS, Dhanjay Jhurry soutient que ce projet est important. « Il est crucial pour l’UoM de changer de modèle d’enseignement. On va migrer d’un modèle mis de côté au niveau mondial vers l’ECTS », dit-il en ajoutant que toutes les universités du monde adoptent ce système. « Cela nous apportera énormément en matière de coopération avec l’Union européenne si on arrive à mettre en place ce système », dit-il.

Avec les ajustements au programme, l’UoM offrira bientôt une maîtrise en International Diplomacy and Trade avec l’Université de La Réunion et l’Université de Murdoch. « Ce programme est unique au monde car il est bilingue », dit-il.

Il a ensuite abordé le troisième audit entrepris sur la qualité de l’enseignement, focalisé sur le Curriculum Development et l’expérience des étudiants, soumis à la Tertiary Education Commission. L’UoM sera ainsi examinée sur ces deux critères en août de cette année par des examinateurs externes. L’université a également lancé un Graduate Tracer Study, qui permettra de suivre l’étudiant après ses études. « Il est impératif pour nous de savoir ce que deviennent nos étudiants, s’ils travaillent ou pas », reprend-il. À noter que cette étude est financée par la Banque mondiale.

Concernant l’augmentation de l’intake de l’UoM pour son programme de Computer Science and Engineering, l’objectif est de répondre à un besoin bien précis. « Notre pays a besoin de gens bien formés au niveau Bachelors et Masters », dit-il. En ce moment, on dénombre 350 étudiants sur le marché chaque année. « Il nous faut impérativement augmenter notre “intake” pour avoir plus de gens compétents afin de travailler dans ce secteur informatique “high-end” », fait-il ressortir. Par ailleurs, un Language Lab a été lancé dans la faculté des sciences sociales et humaines.

Actuellement, l’UoM a inscrit 3 027 étudiants pour ses différents cours, par rapport à 3 090 l’an dernier. Malgré la concurrence dans ce secteur, le VC souligne que l’UoM « arrive quand même à attirer des étudiants ». Il poursuit : « Contrairement à ce qu’on disait, on s’en sort honorablement. » Pour maintenir ce cap, il avance qu’un International Liaison Office et la révision des frais pour les post-graduates et le “rebranding” de l’UoM ont été parmi les éléments mis en place sur ce sujet.

L’UoM lorgne la création de Poles of Innovation. Mais pour qu’un Pole de Research Excellence puisse devenir un Pole of Innovation, Dhanjay Jhurry avance qu’il « faudra montrer que ce “Pole of Excellence” a pu avoir des interactions avec l’industrie » et, de l’autre côté, « voir si du financement est obtenu par l’industrie ». Un Pole of Innovation au niveau de la santé a été formé et financé par le Mauritius Research Council à hauteur de Rs 9 millions.

Les orientations stratégiques étant restées les mêmes depuis l’an dernier, le VC estime qu’une « université ne peut pas être dans une tour d’ivoire ». Il avance que « toute université qui se replie sur elle-même est vouée à l’échec ». Aussi estime-t-il « impératif de regarder vers l’international ». Concernant le partenariat avec l’université de l’Arizona, le Dual Degree Programme en informatique, soit un Bachelor en Cyber Operations, sera lancé en septembre. Dans la démarche d’internationalisation, un accord sera également signé avec le pôle d’excellence de Paris Seine le 4 juillet. Cet accord a pris presque une année pour être négocié.

En vue d’assainir les finances de l’UoM, Dhanjay Jhurry avance que le déficit est de moins de Rs 10 millions. « Nous entrons dans un orange plus verdâtre que le rouge », dit-il, compte tenu de ce qui a été rapporté dans le passé. S’agissant du montant de Rs 12 millions que doit EON Reality, le VC avance qu’un accord de remboursement a été signé.
L’Université de Maurice inaugurera bientôt son auditorium « dernier cri » installé dans le bâtiment The Core, à Ebène. Selon le VC. La capacité sera de 252 places.

Enfin, le logiciel de pointage installé à l’UoM oblige maintenant le VC à pointer sa carte tous les matins. Si cette démarche est considérée comme du « jamais vu » dans le monde universitaire, Dhanjay Jhurry soutient qu’il pourrait être le seul à entrer dans l’institution grâce à sa carte. « Si on doit montrer l’exemple aux autres, il faut commencer par soi-même. Je suis le premier à le faire au monde et avec tant d’enthousiasme que cela pourrait servir d’exemple aux autres », dit-il.

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