Use of Pesticides Bill : Ces produits dans nos assiettes sont-ils sains ?

Ce que le Mauricien consomme dans son assiette est-il sain? Outre les mauvaises habitudes alimentaires, il y a aussi en effet la qualité des produits que l’on trouve dans nos marchés qui est loin de rassurer. Longtemps, ils auront été nombreux à avoir tiré la sonnette d’alarme. Des recherches faites à l’international ont établi des liens entre les pesticides et plusieurs maladies, dont le cancer. Récemment, les ministres eux-mêmes ont souligné que le Mauricien consommait malgré lui deux kilos de pesticides, insecticides et autres fongicides chaque année à travers les fruits et légumes. Le chiffre est pour le moins inquiétant ! Le Dr Iswaraj Ramracheya, consultant en diabétologie, rappelle qu’il n’y a pas que les consommateurs qui sont à risques, mais toute personne exposée à ces produits chimiques, ceux les transportant, ceux les utilisant… Il souligne les risques de diabète et de surpoids rattachés à la consommation de produits contenant des pesticides. Commentant le projet de loi qui a été voté le 3 juillet dernier, Eric Mangar, responsable du Mouvement Autosuffisance Alimentaire (MAA), estime, lui, que les sanctions prévues dans cette loi en devenir pourront avoir des impacts négatifs sur nos productions. Il est important, selon lui, de former les planteurs et de leur donner des équipements. De son côté, Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association, est d’avis que le projet de loi ne réglera pas le problème de pesticides. « Nous sommes d’accord de sanctionner ceux qui abusent des pesticides mais il ne faut pas sanctionner qu’un groupe. Les produits locaux ne représentent que 15% des produits de consommation. »

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Dr Iswaraj Ramracheya (Consultant en diabétologie) : « Les personnes exposées aux pesticides sont à risques »

Que pensez-vous du récent vote de l’Use of Pesticides Bill régissant l’utilisation des pesticides par les planteurs ?

Je pense que c’est une bonne chose que le ministère de la Santé ait pris cette initiative, sachant surtout que le taux de pesticides utilisé à Maurice est assez alarmant. Les pesticides étaient une bonne chose dans le sens qu’ils évitaient que les cultures soient affectées par des insectes et autres parasites et aidaient à produire des aliments en quantité, surtout après une période cyclonique, où il y a beaucoup d’insectes. Mais au fil des années, on a réalisé que ces produits, lorsqu’ils sont utilisés en quantité, ont un effet négatif sur la population. Beaucoup de recherches ont été faites dans divers pays du monde et ont démontré l’impact des pesticides. Ces produits augmentent les risques d’excès pondéral, de diabète, de problèmes cardiovasculaires, de problèmes respiratoires et de troubles neurologiques, à l’exemple du Parkinson. Donc, si nous pouvons réduire l’utilisation des pesticides, ce sera mieux pour la population.

Ces conséquences sur la santé ont été observées pour n’importe quel type de pesticides ?

Oui. Les recherches ont été entreprises sur des animaux, dont des souris. Celles-ci, quand elles étaient exposées à ces produits, grossissaient, accumulaient de la graisse et développaient du diabète. L’Asie, par exemple, est une des parties du monde avec le plus fort taux de diabète et l’une des régions qui utilisent le plus de pesticides… Cela nous donne donc une indication claire du lien direct qui existe… En Allemagne aussi, on a trouvé que quand la population s’expose à ces produits, le risque de développer du diabète et de grossir est beaucoup plus important. On a comparé les personnes qui consommaient des aliments bio à ceux qui n’en consommaient pas. Les risques des premiers de développer du diabète et d’avoir un excès pondéral était bien moindre.

Ces impacts concernent-ils une surutilisation ?

Bien sûr. Tout excès nuit.

L’Association des médecins a déjà parlé de liens entre les pesticides et le cancer. Y a-t-il des recherches qui ont établi ces risques ?

Définitivement, il y a des recherches aux Etats-Unis qui ont suivi les femmes au foyer. Celles-ci n’avaient pas été impliquées dans l’utilisation des pesticides par leurs maris planteurs. Mais elles présentaient aussi des risques indirects car elles habitaient près de ces cultures. On a trouvé que le niveau de ces produits chimiques dans leur sang était plus élevé chez ces personnes que chez celles qui n’y avaient pas été exposées. Donc, ce n’est pas que lorsqu’une personne utilise le produit. Les personnes les plus à risques sont celles qui sont impliquées dans la production de ces produits, celles qui les ont achetées pour revendre, celles qui les transportent, celles qui font le mélange de ces produits, celles qui les utilisent dans les champs et celles qui consomment les produits de ces champs où on en a répandu. Chez des femmes enceintes exposées, le risque de diabète de grossesse est plus élevé.

Quelles solutions le producteur et le consommateur de ces produits bourrés de pesticides ont-ils ? 

Quand le planteur applique ces produits, il doit porter un masque et des vêtements de protection. Quant au consommateur, il doit bien laver ses légumes et les cuire. Cela ne fera pas disparaître complètement les pesticides mais au moins il en minimisera les risques.

Comment bien laver ses légumes ? 

Simplement avec de l’eau. Il n’y a aucune étude qui a dit qu’on doit les laver avec de l’eau salée…

Aujourd’hui, diriez-vous que ce que le Mauricien mange dans son assiette est sain ? 

Pas tout à fait. A Maurice, il y a une forte prévalence du diabète et de l’obésité. Quelque 66 à 70% des Mauriciens sont obèses et beaucoup ne font pas d’exercices. Selon les statistiques de l’International Diabetes Federation de l’an dernier, la prévalence du diabète à Maurice est de 24,6%. C’est lié à plusieurs facteurs : génétique, environnemental, etc. À Maurice, il existe plusieurs facteurs à risques : les ancêtres sont d’Asie, l’Europe et l’Afrique et les risques sont 4 à 6 fois plus élevés.

Outre le facteur ethnique, il y a aussi les antécédents familiaux. Si les parents sont diabétiques, les risques sont plus forts. Ce sont des risques qu’on ne peut changer. Mais il y a aussi des risques modifiables, comme les exercices, la qualité de notre alimentation. Les Mauriciens font la queue pour acheter des dholl puris, kebabs, burgers et autres “take away”. Ce sont des aliments très caloriques, contenant beaucoup de gras et qui contribuent au développement du diabète. En sus de cela, nous avons des pesticides dans nos aliments. Tout cela associé ensemble produit un effet…

Et ceux qui n’achètent pas cette malbouffe mais qui préparent à manger chez eux ? Peut-on dire que ce qu’ils mangent est sain pour autant ?

À moins qu’ils plantent leurs propres légumes chez eux, et sans pesticides, c’est sain. Mais si vous avez acheté vos légumes au marché, il est très peu probable que les planteurs n’aient pas utilisé des pesticides… Le risque est là…

Quelle solution le consommateur a-t-il alors ? Vous qui vivez à Maurice depuis un an et demi, comment faites-vous pour consommer les légumes ?

D’abord, j’essaie de trouver des produits bio. Deuxièmement, si je peux trouver un petit espace pour produire des légumes, je le fais. Vous pouvez aménager une petite “green house” aussi. Dépendant des saisons et des plantes qui poussent bien, vous en plantez. Ensuite, bien laver et bien cuire les légumes permet de réduire le taux de pesticides.

Un dernier mot ?

Je sais que la vie des planteurs dépend des productions de légumes mais s’ils pouvaient réduire la quantité de pesticides et ne pas en utiliser là où ce n’est pas nécessaire… Aussi, ne pas en appliquer quand ils savent qu’ils feront la cueillette le lendemain, mais deux semaines avant.

Eric Mangar (responsable du MAA) : « Les importateurs doivent aussi s’aligner sur la politique du gouvernement »

Que pensez-vous du récent vote de l’Use of Pesticides Bill régissant l’utilisation des pesticides par les planteurs ?

Le Pesticides Bill est une bonne chose quand on parle de “regulate”, “control” et “monitor” mais je pense que cela doit être accompagné d’autres mesures comme la formation d’ordre préventif à l’intention des planteurs. Ceux-ci ont hérité d’un système de production par les divers gouvernements qui se sont succédés et qui s’est perpétué. On les a même encouragés à utiliser ces pesticides pour protéger les plantes. Soudainement, on vient avec ce projet de loi. C’est bien, mais pour changer cette culture, je pense qu’il faut un peu de temps. Même s’ils ont utilisé des pesticides, les planteurs en général ont contribué à la sécurité alimentaire du pays. Si on applique les mesures de sanctions, cela pourra avoir des impacts négatifs dans la production. Les planteurs risquent d’avoir peur et d’abandonner le secteur agricole. Ce projet de loi doit être accompagné de mesures d’accompagnement des planteurs. Pour cela, il faut des ressources humaines au ministère comme au FAREI, des techniciens qui croient dans l’agriculture organique et qui peuvent encadrer tous ces producteurs. Je me demande combien de personnes au FAREI croient encore à l’agriculture organique. Je sens qu’il y a encore de la résistance dans ces structures du gouvernement d’adopter l’agriculture organique. Dans le dernier budget, j’avais proposé au gouvernement de pratiquer l’Integrated Farming. Pourquoi les planteurs utilisent-ils beaucoup de pesticides ? Parce que leurs plantes deviennent de plus en plus fragiles. Il n’y a pas suffisamment de composts organiques à Maurice car l’élevage lui-même est en déclin. Quand on approvisionne les plantes en fumier, elles deviennent résistantes aux bactéries et aux virus. Si on continue à faire de l’agriculture intensive et qu’on augmente l’utilisation de nitrates (très utilisés à Maurice), cela attirera les insectes. Il y a donc une relation de cause à effet entre la fertilisation chimique et l’utilisation des pesticides. Quand on a un excès de nitrate, celui-ci se convertit en nitrosamine dans le corps et cause le cancer.

Pourquoi la formation des planteurs est-elle si nécessaire ?

Dans le projet de loi, par exemple, on a listé une série de Maximum Residue Levels (MRL). La grande question que je me pose c’est de savoir comment les planteurs vont mesurer cela. Quels outils leur donnera-t-on ? Si leurs légumes sont prêts pour la vente, viendra-t-on prendre des échantillons ? Combien de temps cela prendra-t-il ? En attendant, le légume se détériorera. Il est important de voir comment les planteurs eux-mêmes pourront contrôler le MRL dans leurs légumes. Il faut leur donner la formation et les équipements pour qu’ils n’aient pas à attendre le laboratoire. Il faut aussi encourager les producteurs qui pratiquent l’agriculture organique informelle à petite échelle.

 

Comment s’assurer qu’ils pratiquent vraiment l’agriculture organique ?

C’est basé sur la confiance, comme le Participative Guarantee System. Par exemple, j’ai une dizaine de petits producteurs. Je m’accorde avec eux et je les forme à la production organique. On voit entre nous comment bâtir cette confiance pour assurer qu’on pratique les principes de l’Organic Farming. Il faut aussi encourager le Home Gardening. Les planteurs ne sont pas totalement responsables de cette situation aujourd’hui. Ils font des cocktails avec les différents produits parce qu’il y a des insectes et des virus qui sont rentrés au pays. A mesure qu’on utilise des pesticides, ces insectes deviennent résistants. Ils doivent donc utiliser des doses plus importantes. Il faut travailler régulièrement avec les planteurs et les accompagner. Dans deux à trois ans, peut-être verrons-nous les résultats. Il faut commencer quelque part mais pas avec des menaces.

Selon le ministre de la Santé, à Maurice, quelque 2 kg de pesticides, d’insecticides et de fongicides sont ingérés par habitant chaque année… Comment voyez-vous la situation actuelle à Maurice ?

C’est vrai que sur l’atlas géographique de l’utilisation de pesticides dans le monde, on est dans le rouge avec plus de 10 kilos par hectare… La question qu’on se pose aussi, c’est qu’en est-il des produits comme le riz, le maïs, etc. qui viennent de Chine, pays dans le rouge aussi ?

L’Use of Pesticide Bill prévoit Rs 10 000 d’amende dans le cas de la première infraction. Au troisième délit (et subséquemment), une amende de Rs 25 000 à Rs 50 000 plus une peine d’emprisonnement de moins d’un an sont prévues. Comment vous voyez cela ?

Appliquer ces sanctions sans mesures d’accompagnement est très mauvais pour l’agriculture et la sécurité alimentaire mauricienne car c’est une tout autre culture qu’on prône du jour au lendemain. C’est un processus qu’on doit évaluer et suivre.

Un Pesticide Regulatory Office de même qu’un laboratoire ont été annoncés dans le projet de loi pour contrôler et régulariser l’importation et l’utilisation des pesticides sur les plantes, fruits et légumes locaux ou importés. Pensez-vous que ce sera efficace ?

Un tel laboratoire est très important comme indicateur pour savoir où on en est avec notre niveau de consommation de pesticides. Mais les inspecteurs ne devraient pas être comme des policiers. Il faut qu’ils aient des formations sur l’approche, le type de communication, la qualité de relation à entretenir avec les planteurs.

Comment encourager les planteurs à aller vers l’agriculture raisonnable ? 

A long terme, à cause de notre biodiversité et de notre terre qui est épuisée, on devra aller vers l’agriculture organique. Il s’agit de protéger notre biodiversité, notre population. En gros, l’Use of Pesticides Bill est une bonne chose mais je crois que c’est important qu’on restructure ce qu’on a comme institutions, comme le FAREI et le ministère de l’Agriculture pour qu’on ait plus de ressources pour accompagner les planteurs. Il faut aussi veiller à ce que les importateurs s’alignent sur la politique du gouvernement !

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Kreepalloo Sunghoon (secrétaire de la Small Planters Association) :

« Le projet de loi ne réglera pas le problème »

Comment avez-vous accueilli le récent vote de l’Use of Pesticides Bill régissant l’utilisation des pesticides par les planteurs ?

Les planteurs ont mal accueilli le vote de ce projet de loi. Nous estimons qu’il y a beaucoup de choses qui ne sont pas faisables et qui ne peuvent être appliquées in toto. Quand nous avons eu le “draft”, nous avons écrit au gouvernement pour dire que nous avons des réserves sur certains aspects du projet de loi. Nous avons demandé qu’il y ait une consultation plus large avant de le présenter au Parlement. Nous avons fait part de notre impression à l’effet que cette loi cible les petits planteurs. Les importations de légumes et de fruits frais ne sont, eux, pas soumis aux règlements qui existent. Dans le projet de loi qui a été voté, mention est faite que les officiers et inspecteurs surveilleront quels produits les planteurs utilisent dans leurs champs et comment ils les utilisent. Par contre, les importateurs n’ont qu’à présenter un certificat pour dire qu’il n’y a pas ces pesticides… Nous pensons que ce n’est pas juste. Il faut appliquer la même loi pour les fruits et les légumes importés.

Vous seriez pour quel type de loi ?

Il faudrait un Pesticides Residue Bill, qui condamne les planteurs qui laissent des pesticides dans les fruits et légumes vendus aux consommateurs. Les inspecteurs analyseraient ces produits et s’ils contiennent plus de pesticides que le taux autorisé, ils remonteraient à la source pour arrêter le coupable. Il faudrait aussi un Traceability Bill pour remonter aux fournisseurs. Près de 15 à 18% des fruits et légumes qui sont sur le marché ont été volés. Donc, si le planteur a appliqué des pesticides le matin et que le voleur passe et vend les légumes au marché le lendemain… La loi n’a pas fait provision pour ce genre de problème. Il faut sensibiliser le consommateur pour qu’il sache où acheter ses légumes et ne pas acheter dans la rue, où il peut s’agir de légumes volés.

A Maurice, 15 à 20% des aliments sont locaux, le reste est importé. Donc, si on contrôle les 15% et ne contrôlons pas les 85%, ce n’est pas du travail sérieux. Nous sommes d’accord de sanctionner ceux qui abusent des pesticides mais il ne faut pas sanctionner qu’un groupe. Il faut contrôler tous les produits. C’est là seulement que nous améliorerons la santé publique.

Mais l’utilisation des pesticides à Maurice est quand même préoccupante. Selon le ministre de la Santé, deux kilos de pesticides sont ingérés par habitant chaque année à travers les fruits et légumes. Le ministre Lutchmeenaraidoo souligne, lui, que seuls 10 ml de ces produits tuent…

Où les ministres ont-ils obtenu ces chiffres ? Sont-ils tombés sur la tête ? D’après le Report on Pesticide Residues du ministère de l’Agriculture, sur 60 légumes analysés, seuls 2 ou 3 présentent des pesticides en excès, soit environ 0,05% en plus. Comment ont-ils obtenu ce chiffre de 2 kilos ? A-t-on inclus les fruits et légumes importés ? S’il y avait autant de pesticides, les gens seraient au cimetière. Il y a d’autres produits qui contiennent des pesticides à la maison, comme les “vapes” et d’autres produits, comme ceux utilisés par des compagnies pour se débarrasser des insectes, rats et lézards à la maison. Alors les pesticides qui sont importés ne sont pas utilisés seulement par les planteurs.

Le ministre Lutchmeenaraidoo a aussi fait ressortir que concernant la surutilisation des pesticides trouvés dans les échantillons choisis, on est passé de 2,3% en 2010 à 7,2% en 2013, soit une augmentation de 300%. Ajoutant qu’aujourd’hui un minimum de 10% de ce qu’on consomme a un taux de pesticides largement supérieur à ce que l’être humain peut tolérer…

Oui, c’est vrai que c’est de trop, mais ce qu’il n’a pas dit, c’est qui autorise l’achat de pesticides ? N’est-ce pas le ministère ? C’est au gouvernement de contrôler ! Il faut un règlement. Mais il faut savoir si ce qu’ils disent au Parlement est vrai ou si c’est de la démagogie. Normalement, les planteurs respectent les dosages et le nombre de jours qu’il faut attendre avant de récolter. Le problème, c’est quand les voleurs dérobent des légumes et les vendent au marché. Très souvent aussi, quand il y a des attaques dans les champs, les planteurs contactent les agronomes du ministère et souvent n’ont pas leur service. Ils demandent donc à des amis comment faire et c’est là qu’ils font le mauvais dosage. Mais la plupart savent quel dosage utiliser.

La Private Medical Practitioners Association a déjà souligné le lien entre les pesticides et le  cancer et les maladies respiratoires. D’autres médecins mettent en avant des liens entre pesticides et obésité ainsi que le diabète…

Je pense que depuis un certain temps, nous allons vers l’élimination des pesticides dangereux. Tout excès est condamnable. Il faut former les nouveaux planteurs. Deuxièmement, avec le changement climatique et les nouveaux parasites, il faut informer les planteurs sur la manière de lutter contre ces nuisances. Autrefois, les inspecteurs prodiguaient des conseils aux planteurs. Aujourd’hui, ceux-ci sont livrés à eux-mêmes.

Pourquoi les planteurs résistent-ils aujourd’hui à ce projet de loi ? 

Cela ne réglera pas le problème. Si un planteur a investi Rs 200 000 dans son champ et si on lui dit d’utiliser un insecticide X et que cela ne marche pas, il sera en infraction s’il en utilise un autre. Soit il abandonne son champ, soit il commet un délit pour sauver sa plantation…

Selon le ministre Lutchmeenaraidoo, en produisant des fruits et légumes sur la base de l’agriculture raisonnée, comme cela se fait à La Réunion, cela ne peut que vous apporter plus en termes de revenus. 

D’accord, mais à La Réunion, 60% des activités des planteurs sont subventionnées. Est-ce que le gouvernement est disposé à le faire ? À La Réunion, 75% des légumes hydroponiques sont subventionnés. Ici, on doit contracter des emprunts.

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