Use of Pesticides Bill : Les petits planteurs protestent

La communauté des petits planteurs ne semble pas en faveur du Use of Pesticides Bill, ayant l’impression que le gouvernement tente « d’évincer »les petits planteurs au profit des « grands joueurs ». La Small Planters Association a ainsi adressé une lettre au ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, lui demandant de mettre en attente le projet de loi et d’entreprendre une consultation avec les parties prenantes.

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Dans une lettre adressée au ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, la Small Planters Association explique que les petits planteurs ne sont nullement opposés à la production d’aliments sains et sûrs ou à une utilisation efficace des pesticides et de produits chimiques. Toutefois, ils soutiennent qu’aucune étude sérieuse n’a été menée à ce jour, ni n’y a-t-il eu de rapport officiel pour prouver la quantité excessive de pesticides utilisés dans la production locale. D’ailleurs, disent-ils, le rapport mensuel du ministère de l’Agro-industrie le prouve.

Les petits planteurs estiment que le projet de loi établit une discrimination entre les importateurs et les producteurs locaux. « Les produits importés sont sujets à des tests MRL seulement alors que les producteurs locaux sont interrogés par rapport aux procédures de la production, en sus des tests MRL. Nous estimons que le projet de loi n’atteint pas son objectif, c’est-à-dire de réduire au minimum les risques à la santé humaine. Plus de 15% des produits volés parviennent à atteindre le marché, probablement frais, arrosés de pesticides et nuisible à la consommation », note Kripalloo Sunghoon, président de la Small Planters Association.

Selon ce dernier, la communauté des petits planteurs a le sentiment que le gouvernement « souhaite évincer les petits planteurs au profit des grands joueurs », d’autant que les chaînes de distribution sont mieux organisées ces jours-ci. « Le projet de loi peut mettre en péril notre sécurité alimentaire », disent les planteurs.

Les propositions

Dans leur lettre, les petits planteurs font quelques propositions au ministre de l’Agro-industrie et espèrent qu’elles seront prises en considération. Selon Kripalloo Sunghoon, les planteurs ont demandé que le projet de loi soit mis en attente et que le ministère organise une consultation générale avec toutes les parties prenantes. « Nous souhaitons arriver à une bien meilleure formule qui sera favorable à une culture vivrière plus sûre et à faible coût afin d’assurer aux consommateurs un approvisionnement adéquat », réclament les petits planteurs.

L’association des petits planteurs veut aussi bénéficier d’une formation continue, la mise à jour des produits chimiques, biologiques et d’autres moyens de lutte contre les ravageurs. Le planteur, a indiqué Kripalloo Sunghoon, doit être responsable de la bonne qualité du produit. En ce qui concerne l’administrateur technique, il doit être conformément équipé et mis à jour avec des informations adéquates pour mieux conseiller les planteurs. Puis, le vendeur de pesticides doit au moins compter un minimum d’expérience en tant que chimiste.

D’autre part, la Small Planters Association propose qu’une analyse d’échantillon soit effectuée à la fin de la chaîne de distribution pour s’assurer que le consommateur obtient des produits sûrs. « Des échantillons recueillis à l’étape précédente ont la possibilité d’être “adultered”, avant d’atteindre le consommateur. Cette démarche permettra également de responsabiliser tout un chacun tout au long de la chaîne de distribution », soutient Kripallo Sunghoon dans sa lettre.

Le président de l’association évoque aussi la question de la traçabilité. « Il est grand temps que le ministère vienne avec un Traceability Bill afin d’identifier les fautifs et les produits volés (15% ) qu’on obtient sur le marché au lieu de soupçonner tous les planteurs d’être des citoyens irresponsables », conclut-il.

Jusqu’à Rs 50 000 d’amende et un an d’emprisonnement en cas de non-respect de la loi

C’est aujourd’hui que The Use of Pesticides Bill sera présenté à l’Assemblée nationale. Ce projet de loi vise à contrôler l’utilisation des pesticides par les planteurs sur les productions locales, afin d’approvisionner les consommateurs en aliments sûrs.

Une fois ce projet de loi voté, les planteurs devront utiliser les pesticides comme le stipule la loi. D’ailleurs, un Pesticides Regulatory Office sera créé au sein du ministère de l’Agro-industrie et aura pour objectif de réglementer, contrôler et surveiller l’utilisation de pesticides sur les produits agricoles ; d’élaborer des stratégies pour l’utilisation rationnelle et la gestion des pesticides et réduire des risques associés à l’utilisation ; d’élaborer un Code de pratique, entre autres. De plus, en vertu de cette loi, un officiel autorisé du Pesticides Regulatory Office peut débarquer sur un champ pour mener des recherches, prendre des échantillons à des fins d’analyse, inspecter, prendre des notes, voire des photos, entre autres.

En ce qui concerne les importateurs, il leur est interdit d’importer des produits agricoles dont le niveau de résidus de pesticides dépasse le MRL. Ils seront appelés à produire un certificat émanant d’une autorité compétente attestant le niveau de résidus de pesticides dans les produits agricoles importés. Au cas contraire, les produits seront détruits aux frais des importateurs.

La loi stipule également que toute personne qui cultive des produits agricoles à des fins de vente et qui souhaite utiliser ou s’engager dans l’utilisation de tout pesticide, doit suivre le programme de formation approuvé par le ministère.

Le Use of Pesticides Bill prévoit des sanctions pour ceux qui ne respecteront pas la loi. Ainsi, tous planteurs et importateurs qui transgressent la loi seront passibles d’une amende allant jusqu’à Rs 10 000. En cas d’une deuxième infraction, ils seront passibles d’une amende minimale de Rs 10 000 et maximale de Rs 25 000. S’ils récidivent une troisième fois, l’amende minimale sera de Rs 25 000 et maximale de Rs 50 000 et ils seront passibles d’une peine d’emprisonnement maximal d’un an.

Par ailleurs, toute personne qui entrave ou produit une fausse information à un agent en vertu de la présente loi commettra une infraction et sera passible d’une amende n’excédant pas Rs 5 000 et d’un emprisonnement maximal d’un an. Toute personne qui produit un certificat contenant des faux renseignements commettra une infraction. Elle sera passible d’une amende n’excédant pas Rs 5 000 et d’un emprisonnement maximal d’un an. Enfin, toute personne qui contrevient à la présente loi sera passible d’une amende n’excédant pas Rs 5 000 et d’une peine d’emprisonnement maximal d’un an.

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