Usine Bernard Maigrot : Pas de salaire chez Tex Knits

Alors qu’ils s’attendaient à percevoir leur salaire du mois de juin aujourd’hui, les employés de Tex Knits sont restés sur leur faim. Les administrateurs n’ont en effet pas été en mesure de réunir la somme nécessaire pour cet exercice. C’est la déception pour ces 150 employés de Bernard Maigrot, qui déplorent « l’indifférence » des autorités à leur égard. Entre-temps, les ouvriers bangladais, eux, sont toujours dans le noir, au dortoir de Vallée-des-Prêtres, où le CEB a interrompu la fourniture d’électricité.

- Publicité -

Près d’un mois le placement sous administration judiciaire de l’usine, les 150 employés de Tex Knits, soit 68 Mauriciens et 82 Bangladais, sont toujours sans salaire. La paie comptant pour le mois de juin devait être finalisée aujourd’hui, mais les administrateurs n’ont pas été en mesure de réunir la somme nécessaire à cet effet.

En contrepartie, ils ont convoqué une réunion importante ce matin en vue de décider de la liquidation de la compagnie. Ce qui permettrait de vendre les biens de la compagnie – s’il y en a – et de procéder à une partie du paiement. Mais rien n’est sûr de rien pour le moment. Bhavish Ramdhony, Senior Manager et représentant de l’administrateur, explique : « Tout va dépendre de la réunion d’aujourd’hui. Si la décision d’aller vers la liquidation est avalisée, il faudra par la suite voir ce qu’on peut vendre. Si tout se passe bien, nous pourrions alors procéder au paiement des salaires au plus tard vendredi prochain. Mais pour le moment, on ne peut rien dire de plus. »

Du côté des employés, c’est la consternation. Ils sont nombreux ayant des dettes à rembourser et des familles à nourrir. « Le gouvernement nous a complètement abandonnés. Personne ne semble se soucier de notre sort. Comment allons-nous nourrir nos familles ? Nous sommes presque à la fin du mois de juillet et le salaire de juin n’a toujours pas été versé », déplorent-ils.

Ces derniers ne manquent pas non plus de faire le lien avec la fermeture de l’usine Palmar, où une somme de Rs 45 M a été trouvée, incluant une contribution de l’État, pour payer la compensation des licenciés. Les employés de Tex Knits se demandent ainsi s’il y a « une politique de deux poids, deux mesures », ajoutant : « Nos enfants ont aussi besoin de manger. Nous avons travaillé pendant tout le mois de juin et c’est notre dû que nous réclamons. M. Maigrot, lui, a à manger chez lui ! »

Devant la détresse qui perdure et l’absence de réaction du ministère du Travail, les employés ont envisagé d’adresser une lettre au Premier ministre, le but étant de lui exposer les problèmes auxquels ils font face actuellement. Entre-temps, la situation des 82 ouvriers bangladais devient de plus en plus compliquée. Si dans un premier temps, ils étaient sans nourriture, ils ont depuis bénéficié de la générosité des Mauriciens.

L’administrateur a également apporté sa contribution pour leur nourriture. Toutefois, leurs conditions d’hébergement laissent à désirer. Ceux résidant à Vallée-des-Prêtres sont en effet sans eau ni électricité depuis bientôt une semaine, les fournisseurs ayant interrompu leurs services pour factures impayées.

Ceux résidant à L’Escalier n’ont même pas de lit et dorment sur des matelas posés à même le sol. Parmi eux, 14 ont signifié leur intention de rentrer chez eux. Ils supplient les autorités de leur donner leurs billets d’avion afin qu’ils puissent rentrer au Bangladesh avant le 12 août afin de célébrer l’Eid ul-Adha avec leurs familles. Mais pour l’heure, rien n’est sûr.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -