Van Gaal, avocat de sa défense

Craquera ? Craquera pas ? La défense des Pays-Bas, pointée à l’entame du Mondial comme l’éventuel point faible de l’équipe, demeure une énigme au moment d’aborder les huitièmes de finale face au Mexique dimanche à Fortaleza.
Le sélectionneur Louis van Gaal, avocat de sa défense, a pour le moment fait taire toutes les critiques, celles de son compatriote (et meilleur ennemi) Johan Cruyff notamment, ce dernier estimant que les Néerlandais jouaient « contre-nature, trop bas », en se reposant sur une arrière-garde « très inexpérimentée ».
« Je fais avec les qualités des joueurs dont je dispose. Je pense que ça se passe très bien », plaide depuis plusieurs semaines le futur entraîneur de Manchester United.
Le manque d’expérience des défenseurs au niveau international, la mise en place d’un nouveau système (5-3-2 au lieu du 4-3-3) et l’utilisation de joueurs à des places qui ne sont pas les leurs en club, avaient fait naître des doutes dans le camp Oranje.
Mais la défense néerlandaise n’a concédé que trois buts en trois matchs lors de la phase de poules, dont deux sur penaltys.
Cruyff : « Notre jeu ? Pas bon' »
Et le gardien Jasper Cillessen n’a guère dû s’employer lors de ces trois premières rencontres face à l’Espagne (5-1), l’Australie (3-2) et le Chili (2-0).
Comment donner tort à Van Gaal ? Cruyff, souvent en désaccord avec son compatriote, s’y est pourtant risqué dans sa tribune hebdomadaire au quotidien De Telegraaf.
« Nous sommes qualifiés, OK. Mais notre jeu n’est pas bon. Notre défense est très jeune. Supportera-t-elle la pression ? », écrit-il après la qualification pour les 8es de finale.
« J’aime la façon qu’a l’Allemagne de jouer, dans son propre style. C’est ce que devraient faire les Pays-Bas. Les résultats sont là, mais maintenant il est temps de jouer notre football », poursuit-il.
En d’autres termes, voir les Oranje évoluer avec cinq défenseurs et deux (voire trois) milieux récupérateurs ne plairait pas du tout à l’adepte du football total.
Selon Cruyff, donc, les défenseurs néerlandais seraient trop immatures pour supporter la tension du Mondial.
Il est vrai qu’avant leur arrivée au Brésil, les Janmaat, De Vrij, Vlaar, Martins Indi, Blind et autre Wijnaldum (la plupart évoluant en Eredivisie, dans le Championnat néerlandais, peu compétitif) manquaient de repères dans un grand tournoi qu’ils découvraient avec un peu de crainte.
Kuyt, nouvel arrière gauche 
« Il y a deux semaines, certains au pays se demandaient à quelle sauce nous allions être mangés, estimant que nous ne survivrions pas à la phase des poules, racontait vendredi le milieu défensif Georginio Wijnaldum. Aujourd’hui les mêmes personnes nous sentent capables d’aller en finale. C’est que nous avons réussi, non ? ».
Reste que pour rêver de finale, il faudra d’abord résister en 8es à des Mexicains habiles manieurs de ballon. Et au plat pays, la possible absence de Bruno Martins Indi sur le côté gauche de la défense fait naître l’inquiétude.
Contre le Chili, Martins Indi (souffrant d’une commotion cérébrale depuis le duel face à l’Australie en deuxième match) avait été remplacé vaille que vaille par Dirk Kuyt. Le Rotterdamois, avant-centre de formation et ailier droit en club (Fenerbahce), se muant donc en… arrière gauche.
« J’ai été surpris par le choix du coach, mais je pense avoir répondu à ses attentes », a indiqué Kuyt, qui pourrait à nouveau évoluer au même poste dimanche face au Mexique. Avec le même bonheur ?
La défense néerlandaise, façon Van Gaal, tient sans doute la clé du futur Oranje au Brésil. Car si les attaquants Robin van Persie et Arjen Robben focalisent les attentions par leur aptitude à faire la différence à tout instant, c’est peut-être derrière que tout se jouera.

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