VENTE DE VÉHICULES NEUFS : La MVDA réclame des conditions équitables

La Motor Vehicles Dealers Association (MVDA) monte au créneau pour dénoncer la politique du gouvernement dans la vente des véhicules de seconde main. « Enough is enough », soutient cette association qui demande les mêmes conditions pour les véhicules neufs. La situation est qualifiée de « grave » dans le secteur de la vente de véhicules neufs, où elle déplore que la loi sur la protection des consommateurs soit bafouée.
La MVDA veut se battre pour la parité dans la vente de véhicules dans le pays et revendiquer le droit de travailler dans les mêmes conditions que les importateurs de véhicules de seconde main. Face à la presse mercredi matin à l’hôtel Voilà, à Bagatelle, le président de cette association, Vivian Serret, a déploré que les voitures neuves soient fortement taxées contrairement aux voitures de seconde main qui obtiennent une subvention à presque 100 % du gouvernement. « Nous avons un marché qui est injustement divisé », dénonce-t-il. La demande de la MVDA est l’application des lois régissant ce secteur sans aucun favoritisme. « Nous n’acceptons plus cette discrimination flagrante. Les conditions doivent être équitables pour tous les acteurs du marché automobile. Nous demandons l’arrêt immédiat des pratiques discriminatoires et l’application des lois en vigueur », dit l’association. Pour elle, chaque Mauricien peut s’acheter une voiture neuve. « Une voiture neuve n’est pas chère mais on la rend chère », avance le président.
Si l’association n’est pas contre les voitures de seconde main, elle est d’avis qu’il faut cesser les disparités qui n’auraient pas dû exister dans le secteur. La MVDA ne comprend pas la politique du gouvernement concernant les voitures neuves et celles de seconde main. Pour le président, des règles très strictes sont imposées sur les concessionnaires de véhicules neufs, alors que pour les véhicules de seconde main, les lois ne sont pas prises en compte. Suivant l’introduction de l’Excise Act en 2011, la MVDA note que « cette loi est uniquement imposée dans toute sa rigueur sur les voitures neuves ». Si les lois ne sont pas respectées, la MVDA craint pour l’avenir des 2 000 employés de ce secteur. Pour l’association, les voitures de seconde main ne sont pas conformes aux lois. La falsification du pays d’origine, note-t-elle, est un fait. Des documents ont déjà été soumis aux autorités en ce sens.
« Nous nous battons depuis cinq ans pour l’application des lois à Maurice. Toutefois, nous avons noté un non-respect des lois existantes. La protection des consommateurs n’est pas respectée », affirme Mrinal Teelock, secrétaire général de la MVDA. Selon ses informations, les véhicules de seconde main émettent un taux de dioxyde de carbone non conforme aux normes internationales. « Si la loi était aussi appliquée sur les voitures de seconde main, le gouvernement aurait dû obtenir Rs 1 milliard de plus car elles seraient plus chères à la vente », estime-t-il. Mrinal Teelock déplore que plus d’un millier de voitures de seconde main soient dédouanées hors taxe. Si la MVDA a déjà saisi la justice pour que cette pratique cesse, l’association constate qu’il est honteux qu’un citoyen poursuive le gouvernement pour faire respecter les lois. La volte-face du gouvernement à revoir sa décision sur l’âge et l’état des véhicules de seconde main importés est un pas dans la mauvaise direction, estime la MVDA. « Le Conseil des ministres a pris une décision sans même connaître le dossier », dit Mrinal Teelock. Selon lui, l’importateur une vieille voiture de seconde main a plus grande marge par rapport à une voiture neuve. Pour lui, des voitures accidentées vendues à Maurice mettent à risque leurs utilisateurs. Pour que justice soit faite, la MVDA estime qu’elle n’a pas d’autre choix que d’aller en cour. Selon ses chiffres, en 2015, 6 678 voitures neuves ont été vendues à Maurice et l’Excise Duty et la TVA payables étaient de Rs 1,2 milliard. S’agissant des voitures de seconde main, 8 479 ont été vendues en 2015 et l’Excise Duty payé au gouvernement était de Rs 400 millions.
La MVDA déplore une taxe trop élevée pour les voitures neuves, qu’elles soient petites ou grandes. « Ceci est un frein pour l’achat d’une voiture neuve ». La MVDA demande qu’il n’y ait aucune taxe sur les voitures neuves de moins de 1 600 cm3 Pour toutes les voitures de plus de 1 600 cm3, estime-t-elle, une seule taxe doit être appliquée pour les voitures neuves et de seconde main.
En 2011, la MVDA avait saisi la justice pour que les lois soient appliquées. En novembre 2011, la Cour suprême lui avait donné raison. De ce fait, un engagement, comme le soutient son secrétaire général, avait été pris par le State Law Office pour que les lois soient respectées.

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