De « Ville Lumière » à « Ville Horreur »

Curepipe est supposée être la « Ville Lumière » de la République de Maurice. Mais en fait, elle est actuellement dans un tel état de décrépitude qu’on est à se demander à quoi peuvent bien servir le Conseil municipal, les éboueurs, les taxes municipales que les citadins sont contraints de payer chaque année, et le ministère de l’Environnement.
Prenons la rue Chasteauneuf par exemple, qui est l’une des artères principales de Curepipe. Une affiche géante d’un film de super-héros de Bollywood, placée depuis fin octobre 2013, est toujours là, sur le toit du bloc d’un bâtiment. Cette affiche de film est depuis plusieurs mois décolorée, partiellement déchirée, et se trouve sur des bordures en béton où des plantes sauvages ont poussé, où l’eau des pluies s’est accumulée, où certaines ordures sont jetées, et où des dizaines de pigeons se posent chaque heure pour lâcher leurs crottes concentrées en acide sur les voitures garées en-dessous.
Qu’en est-il également des poubelles dans le centre-ville ? Lorsqu’on termine de manger ses dholl-puris ou son pain-fourré, où jeter le papier/le cornet ? Il n’y a presque pas de poubelles, voilà. Les gens vont s’en débarrasser dans les structures faisant office de pots géants avec des plantes et qui servent soi-disant à décorer la ville. Les déchets sont partout, et la multitude de chiens errants, de rats, ajouté à une pluie et une humidité constantes font de Curepipe une vraie horreur. N’oublions pas non plus ces bâtiments délabrés, sales, qui n’ont pas été repeints depuis des décennies, et nous avons là une triste image ô combien réelle de ce qu’est advenue de la soi-disant « Ville Lumière ».
Comble de malheur, en parallèle à cette pollution réelle et visuelle, le parking sauvage continue de plus belle à Curepipe, surtout dans le centre-ville. Des vans de 15 places, des 4×4, des voitures de particuliers, des véhicules de police, des motocyclettes, sont souvent garés n’importe comment, leurs conducteurs choisissant même de s’arrêter au beau milieu de la route ou de se garer dans le sens inverse pour s’acheter un « shawama » (comme ces officiers qui ont l’eau à la bouche chaque matin au parfum du poulet grillé).
C’est ainsi que Curepipe se transforme de jour en jour en ville chaotique. Les autorités ont-elles démissionné de leurs responsabilités ? Il faut bien se poser la question : à quoi servent toutes les taxes qu’on paye aux autorités publiques, incluant les collectivités locales ? Quelle honte !

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