En marche, citoyens !

Le coup d’envoi sera donné ce 31 janvier avec le rassemblement organisé par le panel d’avocats, Les Avengers, à La Louise, Quatre-Bornes. Et dans quelques jours, le 13 février, il y aura une autre mobilisation citoyenne, organisée cette fois par les partis de l’opposition dans les rues de la capitale.

- Publicité -

2021 démarre ainsi en trombe pour les Mauriciens qui, depuis l’an dernier, ont (re)découvert l’urgence et l’importance de faire entendre leur voix. Tantôt pour réclamer justice, tantôt pour dénoncer des pratiques abusives d’un gouvernement qui semble ne plus avoir ni gouvernail, ni capitaine, et encore moins de sens de la direction ! Un peu comme ce MV Wakashio naviguant à l’aveuglette dans nos eaux pour finir par s’échouer sur le rivage du sud, abîmant sa faune et sa flore pour plusieurs décennies…

Triste parallèle en effet. Mais si nous n’y prenons pas garde dès maintenant, nous risquons très fort, pour la plupart d’entre nous, de nous casser sérieusement la figure, tel ce maudit navire ! Et cela laissera bien évidemment des séquelles quasi-permanentes dans nos vies !

Depuis l’an dernier, des mobilisations citoyennes, résultant essentiellement des démarches de Rezistans ek Alternativ (ReA), couplées à celles de l’activiste Bruneau Laurette, ont ravivé chez le Mauricien le besoin de revendiquer ses droits quand ceux-ci sont lésés. La liste des griefs ayant poussé des milliers de Mauriciens dans les rues s’allonge : confinement avec, surtout, ces lois votées en quatrième vitesse, rendant la vie des travailleurs encore plus précaire, parfois résultant carrément en la perte de travail pour bon nombre de pères et mères de famille. Et cette cohorte de scandales liés à des contrats juteux « partagés » entre petits copains, et autres « accointances » intéressées, taillées sur-mesure carrément. Faisant le bonheur de quelques gérants de quincailleries ou bijouteries, « reconvertis » dans la vente de produits pharmaceutiques à prix d’or ! Ensuite, il y a, il ne faut surtout pas l’oublier, la gestion calamiteuse par les services de l’État de l’entrée du MV Wakashio dans nos eaux, avec la catastrophe écologique qui s’est suivie, souillant nos lagons du sud/sud-est, et précipitant dans la foulée des centaines de nos compatriotes vivant sur les littoraux sud et est de notre pays au chômage forcé.

Pour autant d’excellentes raisons, les Mauriciens sont descendus spontanément, et par milliers, dans les rues. À Port-Louis comme à Mahébourg, la marée humaine s’est exprimée. Donnant du coup du sérum et du baume au cœur à ceux qui militent depuis des années pour un élan patriotique qui aille dans le sens de l’émergence d’une nation solide, mature et responsable.

Les deux rassemblements qui nous attendent en ce début 2021 prennent une autre coloration, surtout parce que le politique s’y est invité. Demain, les hommes de loi, dont certains sont fichés dans des partis politiques, invitent la population à se manifester à La Louise dans le sillage de la mort très énigmatique de l’agent du MSM Soopramanien Kistnen, retrouvé à moitié carbonisé dans un champ de cannes à Telfair, Moka, en octobre dernier. Ensuite, suivant presque les mêmes motivations, mais en y ajoutant le preux désir de renverser le présent régime politique, le rassemblement prévu par les partis de l’opposition.

Tant l’invitation des Avengers que celle des partis de l’opposition ont inévitablement comme point de départ un contexte social : une femme, Shakuntala Kistnen, qui a perdu son époux dans des circonstances douloureuses, floues et extrêmement intrigantes, et dont la disparition semble avoir des ramifications importantes avec des personnes très bien placées à la tête de l’état. Et sur ce point, on ne manquera pas de déplorer le manque de réaction de la ministre de l’Égalité des genres, Kalpana Koonjoo-Shah, dans le sillage de vidéos dénigrantes qui circulent sur les réseaux sociaux à l’égard de Mme Kistnen. Idem pour ces organisations dites féminines dont on ne comprend pas tout le temps les motivations…

La rue va-t-elle une nouvelle fois s’exprimer ? Ou est-ce que la campagne de terreur aura eu raison de notre engagement ? Prions que non !

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour