SUJETS D’ACTUALITÉS

Message d’une Mauricienne qui est bloquée à Londres et qui ne sait quand elle pourra revenir chez elle. « Je viens de lire sur le journal mauricien en ligne qu’on n’a pas permis à un Mauricien positif au Covid – 19 d’embarquer sur le vol Johannesburg-Maurice. Donc, l’état mauricien abandonne ses citoyens malades à l’étranger où ils ne peuvent pas avoir accès aux soins ? Est-ce que ce n’est pas anticonstitutionnel ? Et il n’y a aucun juriste qui relève cela à Maurice ! » C’est vrai que le sort des Mauriciens bloqués à l’étranger ne semble pas être une priorité pour le gouvernement. Et ce manque d’intérêt pour nos compatriotes est palpable dans les ambassades de Maurice à l’étranger. On ne répond pas au téléphone dans les ambassades de Maurice à l’étranger, racontent des Mauriciens qui ne savent à qui s’adresser pour avoir des informations sur ce qui les attend. Beaucoup d’entre eux sont au bout de leurs ressources financières et ne savent comment faire pour se payer un lit d’hôtel et un repas pour subsister. Pour avoir des nouvelles de l’ambassade mauricienne du pays où ils sont actuellement bloqués, ils doivent demander à leurs parents, à Maurice, de se renseigner auprès du ministère des Affaires étrangères. Et comme en période de confinement les ministères travaillent avec un staff réduit, personne ne répond au téléphone. Ce qui donne à ces Mauriciens le sentiment qu’ils ont été abandonnés par leur pays.

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Nous sommes le vendredi 1er mai et il est 16 heures. La période de confinement se termine théoriquement lundi soir, mais aucune annonce n’a encore été faite pour que les Mauriciens s’organisent pour la fin de cette mesure ou sa prolongation. Hier, la désormais traditionnelle séance du comité ministériel sur le coronavirus n’a pas eu lieu. Sans aucune justification. On avait annoncé une importante déclaration du Premier ministre. Elle n’a pas eu lieu. Les décisions du Conseil des ministres, qui a eu lieu dans la matinée, ont été annoncées tard dans la soirée. Puisqu’aucune annonce n’a été faite, il semblerait que la question de la fin ou du prolongement du confinement – le sujet le plus important du moment ! – n’a pas été abordée lors de cette réunion. Mais curieusement, dans l’après-midi d’hier, des documents semblant sortir d’un rapport sur les mesures à prendre pour déconfiner ont circulé sur les réseaux sociaux. Selon certaines sources bien informées, l’annulation de la déclaration annoncée de Pravind Jugnauth, la non-mention du confinement dans les décisions du Conseil des ministres et la circulation des mesures pour le déconfinement feraient partie d’un plan Com. Un peu comme l’annonce de la date des élections qui devait prendre par surprise les adversaires politiques, mais qui a surtout pris de court la commissaire électoral, privé de salles de classe à transformer en salles de vote, pour cause d’examens !

On comprend que Pravind Jugnauth se montre moins souvent à la télévision que d’habitude et que les conférences de presse de ses ministres sont de plus en plus des déclarations sans questions. Car il y a des explications qui doivent être fournies, non seulement sur la fin ou la prolongation du confinement et son organisation, mais aussi sur le bilan catastrophique de deux grosses entreprises mauriciennes dont l’état est l’actionnaire majoritaire. Il s’agit bien sûr d’Air Mauritius qui vient de crasher en dépit du fait que le gouvernement ait placé aux postes de direction « son bann dimoun » supposément de confiance et avec expérience. C’est la même chose à la SBM, dont nous venons d’apprendre que le taux de profit est passé de 3 milliards à 15 millions, en une année. Il ne faudra pas prendre les Mauriciens pour des imbéciles et mettre sur le dos du Covid-19 le krach d’Air Mauritius et la chute de la SBM. Ce sont les décisions prises dans le passé – alors que le virus n’existait pas encore – qui ont mené aux résultats catastrophiques d’aujourd’hui. Et Pravind Jugnauth ne pourra pas, cette fois-ci, utiliser son paravent consistant à mettre les échecs sur le dos du gouvernement précédent. Dans les deux cas cités, les décisions ayant conduit aux faillites ont été prises par des nominés orange et avalisées par le dernier gouvernement MSM.

Après les chocs d’Air Mauritius et de la BDM, on pourrait essayer de se consoler en disant que le pire est derrière, mais malheureusement, il semblerait que ce ne sera pas le cas. La règle du jamais deux sans trois pourrait, hélas, se vérifier avec une autre grosse compagnie — une autre chasse gardée MSM — dont les résultats financiers pourraient être aussi mauvais que ceux des deux compagnies qui viennent de chuter.

Est-ce que le pire est à venir ?

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