INDUSTRIE SUCRIÈRE : Landel Mills : tête-à-tête Seeruttun/syndicats

Le rapport et les recommandations de Landell Mills Consultancy International pour l’industrie sucrière seront au coeur des discussions en cette fin de semaine avec un tête-à-tête entre le ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun et les syndicalistes du secteur. Le rendez-vous est pris pour demain à 16 h au bureau du principal concerné. Dans des commentaires au Mauricien dans la matinée, en prélude à ces consultations, le négociateur du Joint Negotiating Panel (JNP) du secteur sucre, Ashok Subron, annonce déjà qu’« avec le soutien des petits planteurs nous lancerons une série d’avertissements au GM Lepep à travers son ministre Seeruttun pour ne pas succomber à cette nouvelle tentative déguisée des oligarques au détriment des travailleurs ». Ce rapport constitue l’analyse de consultants britanniques de Landell Mills Consultancy International sur l’avenir de l’industrie sucrière ou cannière avec la perspective de restructurer des quotas d’exportation en Europe à partir de septembre 2017 avec toute une gamme de nouvelles mesures de nature « restrictive » et suscitant des controverses sur le plan des relations industrielles.
Les recoupements d’informations confirment que les syndicats engagés dans l’industrie sucrière, dont le JNP, ont reçu une convocation pour 16 h demain après-midi au bureau du ministre de l’Agro-industrie Mahen Seeruttun avec à l’agenda le rapport Landell Mills Consultancy International. Les syndicalistes devront aborder des points sensibles de ce rapport dont l’élimination des avantages sous le Blue Print et les VRS/ERS pour toute compression de personnel à venir dans l’industrie sucrière, l’introduction de la semaine de sept jours pour les opérations à l’usine, dont la semaine de six jours pour les employés et aucun régime spécial pour le travail du dimanche, la possibilité d’importer de la main-d’oeuvre étrangère en vue d’alléger le fardeau des petits planteurs, la révision des lois du travail pour enlever la limitation de 20 % sur l’embauche de la main-d’oeuvre saisonnière et pour faire de sorte que « strike action does not substitute itself to arbitration », en clair : l’élimination du droit de grève, l’élimination de la double compensation quand les conditions d’un Collective Agreement et celles d’un COLA sont applicables sur les salaires.
Les syndicalistes, particulièrement ceux du JNP du secteur sucre, sont montés au créneau dès la publication de ce rapport en insistant sur le fait que celui-ci contient des visions rétrogrades pour le secteur dans son ensemble. « Ces messieurs britanniques ont le culot de venir proposer une telle vision rétrograde. Dans leur empressement à faire implémenter ce rapport, ils ont adopté une myopie totale sur l’accumulation de la richesse que ce soit en termes de distribution de dividendes ou encore de l’accumulation des biens depuis la réforme de 2001 et de 2006 », déclare Ashok Subron. « La nouvelle version de ce rapport publiée en mai contient exactement les mêmes recommandations pro-oligarchie sucrière que le draft report que Landell Mills avait soumis en janvier. Pire, cette deuxième version est encore plus bias et elle est le copier-coller de la position de la MSPA vis-à-vis des travailleurs et des syndicats », poursuit-il.
Dans ce contexte très conflictuel, les syndicalistes du JNP comptent jouer leur va-tout demain au cours de ce tête-à-tête avec le ministre Mahen Seeruttun en vue de dissuader le gouvernement d’implémenter le rapport. « Avec la collaboration des petits planteurs, nous lancerons une série d’avertissements au GM Lepep à travers son ministre Seeruttun pour ne pas succomber à cette nouvelle tentative déguisée des oligarques au détriment des travailleurs. C’est un rapport taillé sur mesure pour satisfaire l’agenda de certaines personnes. L’application du rapport Landell Mills équivaudrait à un retour en arrière dans les conditions de travail de l’industrie sucrière et entraînerait la fin des petits planteurs qui seraient alors à la merci des gros bonnets des établissements sucriers », conclut Ashok Subron tout en soutenant que les préjudices seraient énormes pour les travailleurs.

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