DÉCÈS D’IQBAL TOOFANY : Des zones d’ombre révélées par le chef inspecteur Kokil

Les travaux de l’enquête judiciaire instituée par le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) pour faire la lumière sur les circonstances entourant le décès d’Iqbal Toofany ont débuté hier avec l’audition de l’enquêteur principal, le chef inspecteur Roshan Kokil. Alors que l’enquête est toujours en cour, le CI Kokil devait ainsi révéler plusieurs zones d’ombre, notamment sur l’heure dans les entrées de la police et le fait qu’il avait été transporté dans un véhicule de la CID de Rivière-Noire aux postes de police de Rose-Hill et Bambous, mais sans qu’aucune entrée ne soit inscrite en ce sens.
L’enquêteur principal dans l’affaire concernant le décès d’Iqbal Toofany en cellule policière le 2 mars, le chef inspecteur Roshan Kokil, est venu présenter les documents relatifs à l’enquête hier en cour de Bambous, présidée par le magistrat Daniel Dangeot. Le CI Kokil devait ainsi présenter les diary book entries de l’Emergency Response Service (ERS) et de la CID de Rivière-Noire ainsi que des log books de ces postes de police respectifs. L’enquêteur principal, questionné par le représentant du ministère public, Me Roshan Santokee, devait déclarer qu’au cours de son enquête, il s’était rendu à l’endroit initial où Iqbal Toofany avait été interpellé et qu’il avait ensuite été au CID de Rivière-Noire « afin d’obtenir le moindre indice pour mon enquête ». Interrogé par Me Santokee sur la chronologie des événements dans la nuit du 1er au 2 mars, le CI Kokil a relaté, avec l’aide des entrées de la police, le moment où Iqbal Toofany a été interpellé jusqu’à ce qu’il ait été emmené à l’hôpital Victoria. Selon les entrées de la police, Iqbal Toofany avait été interpellé par des membres du personnel de l’ERS lors d’un contrôle de routine dans la soirée du 1er mars sur la route de Rivière-Noire, soit à l’opposé de l’entrée principale de La Balise Marina. Lors de ce contrôle, les policiers devaient se rendre compte que la vignette d’assurance du véhicule comportait un numéro différent de celui de la plaque d’immatriculation. Selon les entrées de la police toujours, Iqbal Toofany n’avait pu fournir d’explications plausibles à ce sujet. Alors que les officiers l’ont informé du délit qui lui était reproché. Ces derniers procédant à une fouille corporelle, ils devaient trouver plusieurs objets en sa possession, dont une scie, un canif, une lampe torche, trois téléphones portables, des gants ainsi qu’une somme de Rs 344 en pièces de monnaie. Interrogé sur ces objets, Iqbal Toofany n’aurait pu fournir d’explications, préférant rester muet. Selon le déroulement des événements, Iqbal Toofany a ensuite été emmené au poste de police de Rivière-Noire. Autre zone d’ombre à ce sujet : certaines contradictions sur l’heure où celui-ci est arrivé au poste de police et sur l’heure où il a été pris en charge directement par les hommes de la CID de Rivière-Noire. Une explication fournie par le CI Kokil serait que certaines entrées ont été faites manuellement alors que d’autres l’ont été par voie informatique. Dans une entrée inscrite par un officier de l’ERS vers deux heures du matin, ce dernier indique que Iqbal Toofany avait été remis à la CID de Rivière-Noire avec « no visible marks of violence and made no complaints ». Par ailleurs, selon l’enquête de la CCID, Iqbal Toofany avait été transporté dans l’enceinte des postes de police de Rose-Hill et de Bambous après avoir été pris en charge par la CID. Cependant, aucune entrée dans le registre de la police ne mentionne le fait qu’il était bien présent dans l’enceinte de ces deux postes. Ce serait après avoir été trimbalé à ces deux postes de police que Iqbal Toofany a ensuite été transporté à l’hôpital Victoria. Après l’audition du CI Kokil, le magistrat Daniel Dangeot devait procéder à une visite des lieux, notamment à l’endroit initial où Iqbal Toofany avait été arrêté par les officiers de l’ERS au volant d’une Toyota Vitz.
Dans cette enquête judiciaire, Me Assad Peeroo représente la famille d’Iqbal Toofany, et il est accompagné d’un panel d’avocats comprenant Mes Erickson Mooneeapillay, Deepak Rutnah, Melany Nagen, Shameer Hussenbocus et Vimal Rajkoomar. Le DPP, lui, est représenté par Mes Roshan Santokke et Pamela Veerabadran-Mudaliar. Les travaux reprendront vendredi.

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