Être avec les Martyrs de Gaza… l’histoire d’une Mauricienne

Ils ne sont pas morts. Les martyrs  de  Gaza seront au Paradis, in sha Allah. Et les parents des enfants massacrés les y rejoindront, in sha Allah,  car ils ont fait preuve de beaucoup de patience.
Prions que nous puissions les y rejoindre aussi. « Comment est-ce possible ? » peut-on se demander alors qu’ici à Maurice personne n’est tué comme à Gaza. Et nous implorons Dieu pour que cela n’arrive jamais.
Mais si nous ouvrons les yeux nous verrons, peut-être, que nous tuons aussi des gens à Maurice.  Il y  a des martyrs mais nous ne les voyons pas toujours.  
Comme cette pauvre dame qui a tout donné pour faire grandir ses enfants. Veuve, elle se trouve seule,  malade.  Il n’y a même personne pour lui demander si elle va bien. Elle souffre et finit par se rendre seule au dispensaire du coin. Elle est renvoyée à la maison sommairement  avec quelques Panadols. Elle a dû y attendre deux heures pour « passer » trente secondes devant un docteur qui n’a même pas levé les yeux pour la regarder. Sa maladie s’aggrave. Elle fait preuve de persévérance mais son corps ne tient plus.  Elle tombe et se retrouve cette fois au « Casualty ». Le généraliste la renvoie au « Cardiac Unit ». Là elle attend. On ne lui dit pas ce qui arrive. La journée se termine presque,  elle n’a rien mangé. Finalement, on lui demande de prendre  rendez-vous pour voir un spécialiste. Deux semaines de Panadol après et beaucoup de patience face à une maladie qui persiste elle se retrouve de nouveau à l’hôpital.  Le spécialiste étant pris par une urgence, elle doit revenir dans  un mois.  Lorsque celui-ci la voit finalement, elle apprend qu’elle doit faire des tests additionnels : sanguins, ECG, échographie, stress test. Ce n’est que dans deux mois qu’il est prévu de revoir le spécialiste avec les résultats. Mais c’est sans compter les machines qui sont en panne. Donc, huit mois après sa première visite au dispensaire elle se pointe à l’hôpital enfin avec tous les résultats requis. Elle a dû prendre un taxi car elle ne peut plus se déplacer par bus.  Elle attend. En fin de compte, un généraliste la reçoit et lui demande de revenir dans un mois pour voir le spécialiste. Elle ne sera jamais à ce rendez-vous.
Elle est morte « naturellement », ou plutôt n’a-t-elle pas  été tuée ? Certes, le choc des images de la barbarie sioniste n’y est pas mais cette dame a beaucoup souffert. Elle a été délaissée, ignorée, repoussée et humiliée. Elle n’avait pas d’argent. À la  clinique,  le même spécialiste  l’attend avec un sourire. Là, il n’est  jamais pressé. Les mêmes tests s’y font en un rien de temps. Et elle aurait été invitée à faire un suivi médical plus que régulier, exagéré même, si elle avait des moyens.
Dieu Seul décide de la vie et de la mort. Mais nous tuons aussi des gens, ici comme à Gaza, sauf que le sensationnalisme n’y est pas. Cette dame qui a fait preuve de patience mérite nos invocations afin qu’elle se retrouve au Paradis avec tous les martyrs.

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