ACCIDENT MORTEL À SORÈZE : « Les freins défectueux sont la source de l’accident » selon le CI Bhaukaurally 

L’enquête judiciaire pour faire la lumière sur l’accident d’autobus survenu à Sorèze le 3 mai 2013, faisant 10 morts, s’est poursuivie hier devant la magistrate Ida Dookhy-Rambarrun. Le Chief Inspector Bhaukaurally, l’officier en charge de l’enquête, devait parler des événements qui ont suivi l’accident. Il a présenté des rapports de la CNT et des experts concernant l’accident mais aussi une plainte du chauffeur décédé à propos de l’état de service de l’autobus Blueline immatriculé 4263 AG 07, consignée cinq jours avant l’accident.
« Service breaks fail due to heavy leakage of compress air by reason of rupture along the feedline of the circuit operating the door ». Telle a été la conclusion apportée par les experts concernant la cause de l’accident. Le Chief Inspector Bhaukaurally, l’officier en charge de l’enquête après cet accident tragique survenu au virage de Sorèze dans la matinée du 3 mai 2013, devait répondre à la cour, suite à une question de Me Medaven Armoogum, représentant le ministère public, que les freins défectueux, à cause d’une fuite d’air causée par la rupture d’un tuyau en plastique reliant le système de freinage à la porte principale de l’autobus, avaient causé l’accident. La rupture du tuyau avait affecté le bon fonctionnement du bus, rendant les systèmes inopérants. Ce même tuyau endommagé a été présenté comme pièce à conviction en Cour par le PS Bhookhul.
Le CI Bhaukaurally, appelé à relater les événements du 3 mai 2013, a indiqué que lorsqu’il est arrivé sur les lieux de l’accident à 9 h 30, il a vu que l’autobus, un Blueline Express 163, sortant de Vacoas en direction de Port-Louis, avait été retourné sur son côté droit, près du virage de Sorèze. Le premier constat fut que l’autobus avait été gravement endommagé. Les services médicaux, le SAMU et des ambulances de l’hôpital Apollo Bramwell ainsi que les pompiers, la SMF et des officiers de police se trouvaient sur les lieux pour secourir les personnes piégées dans le véhicule. Selon les informations recueillies par les témoins oculaires et relaté en Cour par le CI Bhaukaurally, le problème de freins s’est fait ressentir dans les alentours de Montagne Ory, juste après le pont Colville. Le CI ajoute que l’autobus avait heurté de plein fouet en roulant des matériaux utilisés pour la construction de la troisième voie sur la New Trunk Road. Questionné sur les différents rapports qu’il avait reçus de la CNT, le CI Bhaukaurally a soutenu que le 29 avril 2013, soit cinq jours avant le drame, le chauffeur Deepchand Gunness, décédé dans l’accident, s’était plaint d’un problème de vacuum dans l’autobus. « Vérifier enn tapaz par divan. Ler démarré, kouma dir ena kiksoz pe frotte », peut-on lire dans sa plainte. Ce jour-là, les mécaniciens avaient procédé à la réparation d’une fuite d’air. Le 2 mai 2013, soit un jour avant l’accident, l’autobus avait été examiné au dépôt de la CNT à La Tour-Koenig suite à la plainte du chauffeur. Ce jour-là, seul un travail de graissage avait été effectué. L’avocat de la poursuite devait souligner que le 12 décembre 2012 et le 7 février 2013, ce même chauffeur s’était plaint de problèmes concernant l’autobus. La première fois, il avait indiqué qu’il avait eu des problèmes de freinage, l’autobus était entré en collision et le pare-brise s’était brisé. La deuxième fois, il s’était plaint du système de climatiseur dans l’autobus. Suite à une question de Me Sandilen Calliapen, représentant la famille Pokhun dans cette enquête judiciaire, le CI devait préciser que l’enquête n’a pas révélé d’éléments menant à un acte de malveillance.
Selon le CI Bhaukaurally, le distributeur de tickets du receveur indique que le jour de l’accident, 51 passagers se trouvaient à bord de l’autobus, de l’arrêt d’autobus de Trianon jusqu’à Sorèze, excluant le chauffeur et le receveur, soit un surplus de six personnes selon les règlements. L’autobus avait d’abord fait un premier trajet de Port-Louis à Vacoas. Le trajet suivant, de Vacoas à Port-Louis, s’est révélé fatal. Selon le CI Bhaukaurally, 42 passagers blessés ont été extirpés de l’autobus, et dix personnes n’ont pas survécu, incluant le chauffeur. Fait marquant, précisé par l’avocat du DPP, 44 passagers ont donné leur déposition à la police pour l’enquête alors que 42 passagers étaient extirpés de l’autobus ce jour-là. Le CI Bhaukaurally devait indiquer qu’après enquête, il devait se rendre compte que deux personnes avaient prétendu faire partie des victimes blessées lors de l’accident fatal alors qu’elles n’étaient pas dans l’autobus. Par ailleurs, le PS Bhookhul, du Metropolitan South DHQ, devait indiquer qu’il avait reçu des documents de la CNT concernant l’état de service de l’autobus Blueline. Selon le Servicing Program Sheet, l’autobus avait été contrôlé par les officiers de la CNT le 28 janvier 2013 et le servicing était programmé pour le 3 avril 2013 et le 8 mai 2013. L’autobus avait obtenu son fitness le 7 mars 2013 et ce jusqu’au 6 mars 2014. Le PS Bhookhul devait par ailleurs indiquer que dans le report book de la CNT, à la matinée du 3 mai 2013, jour de l’accident, aucune plainte n’avait été enregistrée concernant l’autobus.
Par ailleurs, le CI Bhaukaurally devait maintenir qu’il n’avait pas pu obtenir le rapport des experts indiens d’Ashok Leyland venus inspecter les circonstances de l’accident de Sorèze, malgré ses requêtes. Le CI devait mentionner que ces experts étaient dirigés par le ministère des Infrastructures publiques sous les instructions du bureau du Premier ministre.
Le frère de la victime Yogendrah Kumar Ujoodha et le beau-frère de la défunte Priya Ujoodha sont également venus affirmer en Cour que le corps de leurs proches leurs avaient bien été remis pour des fins de funérailles et qu’ils n’avaient aucune plainte à faire à ce sujet. Les travaux reprendront jeudi.

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