FUNÉRAILLES DU PÈRE SOUCHON hier : Une foule de Mauriciens lui rend un ultime hommage

Les Mauriciens sont venus massivement rendre un vibrant hommage au Père Henri Souchon hier lors de la messe d’enterrement en l’église Immaculée Conception, symbole même de son apostolat, le prêtre y ayant exercé son ministère durant 40 ans. Décédé dans la nuit de vendredi à samedi dans sa retraite de Bonne-Terre, cette figure incontournable de l’église à Maurice avait 89 ans. Telle une marée humaine dans cet édifice en pierre qui respire encore la forte présence du prêtre défunt et débordant du côté des rues Mère Barthélemy et Saint-Georges, la foule est venue témoigner à cet homme de Dieu des gestes de reconnaissance à la hauteur de l’amour qu’il leur avait témoigné durant tout son sacerdoce. Dans son homélie, l’évêque de Port-Louis Mgr Maurice Piat a déclaré que la vie d’Henri Souchon « peut éclairer encore des Mauriciens de plusieurs générations ».
Après avoir été exposée dans la chapelle de Bonne-Terre samedi matin, la dépouille du Père Souchon devait être transférée en début de soirée au Centre social Marie Reine de la Paix, lieu auquel il était si intimement lié. Dès samedi soir, ceux qui l’avaient connu de près ou de loin ont ainsi pu s’y recueillir.
La messe d’enterrement, elle, a débuté hier à 14 h en l’église Immaculée Conception dans une ambiance pour le moins émouvante. Dès 13 h 20, l’église était déjà remplie. Nombreux étaient ceux aussi qui s’étaient empressés de monter dans la tribune pour avoir une vue d’ensemble. Peu après l’entrée du clergé, une salve d’applaudissements annonce l’arrivée du cercueil du prêtre, précédée d’une procession de personnes portant des bouquets de fleurs, les uns plus magnifiques que les autres. Grand moment d’émotion dans la foule, si habituée autrefois à cette forte présence du prêtre et qui voit entrer un simple cercueil en planche « comme on en donne pour les cadavres ramassés dans la rue » ainsi qu’il l’avait souhaité. Lequel est porté par des membres de sa famille et par Conchiano Mootoosamy, qui a été un de ses très proches collaborateurs.
Dans son homélie, l’évêque présente sa sympathie à toute la famille du Père Souchon mais aussi à « toutes les composantes de la société » qui pleurent le prêtre.
« Il ne sera pas nécessaire d’ériger un monument à la mémoire d’Henri Souchon car il a déjà été, sa vie durant, un monument incontournable de la vie de l’Église et de l’île Maurice en cette deuxième moitié du XXe siècle », dit l’évêque. Mais, Henri Souchon, poursuit-il, n’a pas été un monument figé à la manière d’un sphinx mais davantage « une personnalité forte qui ne se laisse enfermer dans aucune catégorie, qui ne laisse personne indifférent ; une personnalité qui est sans cesse en mouvement mais dont la présence a toujours du poids parce qu’elle est toujours pleine de vie et de joie de vivre ». Pour l’évêque, le Père Souchon a été durant tout son combat, un homme heureux de vivre dans le don total de lui-même, dans sa lutte pour la justice et dans son acharnement pour la paix.
Mgr Piat a rendu grâce « pour ce prêtre qui a été donné à l’Église, pour cet homme dont la vie laisse une trace lumineuse qui peut éclairer encore des Mauriciens de plusieurs générations ». Selon le chef de l’Église catholique, le Père Souchon « a ouvert toute grandes les portes de l’Église pour qu’elle entre dans un dialogue vivant et responsable avec le monde mauricien en pleine évolution ». Pour l’évêque, le prêtre a jeté les semences d’une Maurice de demain. « Il encourageait ceux qui s’engageaient dans le journalisme, dans la politique, ou dans le travail social. Il a su aussi accompagner et encourager ceux et celles qui s’engageaient dans un mariage mixte. »

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