FTA SADC/COMESA/EAC: Insistance ministérielle pour que l’agenda des négociations soit respecté

Les pays membres de la Communauté de Développement d’Afrique australe (SADC), du Marché Commun d’Afrique australe et orientale (COMESA) et de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) veulent tout mettre en oeuvre pour conclure leurs négociations portant sur la création d’une zone de libre échange régionale élargie vers la mi-2014 et lancer officiellement cette zone début 2015. Ce souhait a été réitéré ce matin à l’hôtel Le Méridien, Balaclava, lors de l’ouverture de la réunion conjointe des comités ministériels sur le commerce et sur l’industrie regroupant les pays membres de ces trois blocs régionaux.
Le président de la réunion conjointe des ministres du Commerce et de l’Industrie, Armando Inroga du Mozambique, et Arvin Boolell, ministre des Affaires étrangères et du Commerce international, ont insisté sur la nécessité que les pays membres respectent l’agenda des négociations établies lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement tenu à Johannesbourg en 2011 afin que ces négociations menant à l’accord tripartite de libre échange soient complétées l’année prochaine. Il est prévu que les pays participants soumettent leurs offres de réduction tarifaire au plus tard le 1er septembre prochain. La présentation de ces offres est un préalable avant que ne débutent véritablement les négociations tripartites pour la mise en place de cette zone de libre échange.
La réunion ministérielle de ce jour a pour objectif d’évaluer les progrès accomplis dans les négociations sur, d’une part, la création d’une zone de libre échange tripartite et, d’autre part, l’élaboration d’une feuille de route portant sur le développement industriel intrarégional. Les ministres ont pris note des rapports des experts regroupés au sein du Tripartite Trade Negociating Forum (TTNF) et de la session des officiels consacrée au développement industriel. Selon les modalités concernant les négociations tarifaires déjà approuvées par les pays participants, entre 60 % et 85 % des tarifs douaniers devront être libéralisés dès l’entrée en vigueur de l’accord de libre échange prévue pour janvier 2015. La libéralisation des 15 % des lignes tarifaires restants se fera graduellement par la suite. Les pays représentés à la réunion du Méridien ont adopté une ébauche de « Template » devant servir à la présentation des offres individuelles de réduction tarifaire. On s’attend à ce que les tarifs douaniers soient totalement libéralisés sur une période de huit ans.
C’est au Sommet de Kampala, Ouganda, en 2008 que les chef d’État et de gouvernement des pays constituant les trois blocs régionaux (SADC, COMESA et EAC) avaient décidé que ceux-ci devraient mettre en place une zone de libre échange, laquelle zone devrait s’appuyer sur les acquis dont disposait chaque groupement de pays tout en consolidant la politique de libéralisation tarifaire introduite par chacun de ces blocs. Un nouveau sommet tenu en 2011 à Johannesbourg, Afrique du Sud, avait lancé officiellement les négociations pour la création de cette zone tripartite. Des 26 pays constituant les trois groupement régionaux, 23 avaient signé la déclaration officielle : Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Comores, République Démocratique du Congo, Djibouti, Égypte, Kenya, Lesotho, Libye, Malawi, Maurice, Mozambique, Namibie, Ouganda, Rwanda, Seychelles, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. Les trois autres pays, à savoir Madagascar, Érithrée et Éthiopie n’ont pas encore signé la déclaration de lancement des négociations.
« There are high expectations among stakeholders of all member states regarding the tremendous opportunities that the Tripartite Free Trade Area will provide », a déclaré Arvin Boolell. Le ministre mauricien des Affaires étrangères a noté que des progrès ont été enregistrés sur plusieurs dossiers et a soutenu qu’il faut respecter la feuille de route menant à la création de la zone de libre échange. Le chef de la diplomatie mauricienne a relevé que le commerce intra-africain demeure faible, soit à 12 % des échanges totaux africains alors que la part de l’Afrique dans le commerce mondial est moins de 3 %. Certes, a-t-il poursuivi, il y a des raisons expliquant la faiblesse de ces échanges commerciaux mais il a argué qu’il faut à tout prix continuer à adopter des réformes économiques et une politique industrielle appropriée. « Retroussons nos manches pour pouvoir booster les échanges commerciaux intra-africains », a plaidé Arvin Boolell. Il est d’avis qu’il est primordial que les pays africains fassent les efforts requis pour accroître leurs échanges avant de s’attaquer à des marchés plus sophistiqués…
Le TTNF a eu sa huitième réunion à l’hôtel Le Méridien avant la réunion ministérielle. Les experts ont approuvé l’ébauche d’un « Template » qui sera utilisé pour la soumission des offres de réduction tarifaire. « Nous avons apporté un peu plus de clarté dans les modalités que les pays participants doivent suivre pour les négociations tarifaires et nous avons donné notre accord concernant le Template », a indiqué la présidente de la réunion du TTNF, Maria Albertina Gomes da Silva, chef de la division de la coopération multilatérale au ministère mozambicain de l’Industrie et du Commerce.
Le Mozambique assure actuellement la présidence de la SADC. La délégation mauricienne à la réunion des experts était dirigée par Assad Bhuglah, directeur de politique commerciale au sein du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.

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