MEURTRE DE LA MARTINIÈRE: Huit heures d’interrogatoire pour le constable Rumon

Le constable Ajay Rumon, âgé de 44 ans, interdit de fonctions suite à des accusations de crime d’incendie, maintient son innocence dans le meurtre de son oncle, Poorun Rumon, commis le samedi 8 juin à La Martinière, Surinam. En fin de semaine, pendant deux jours d’interrogatoire d’une durée de huit heures par des limiers de la Major Crime Investigation Team du chef inspecteur Rugbur, il a rejeté les accusations à l’effet qu’il est le cerveau de ce crime crapuleux avec le cadavre de la victime enseveli dans un trou creusé dans un champ de cannes. Il a été confronté aux versions de trois autres suspects, en l’occurrence Rocky Nundoo, Deepak Nundoo et Wirry Bhunjun, l’incriminant dans ce First Degree Murder.
Jusqu’ici, le constable et meurtrier présumé, qui a retenu les services de Me Gavin Glover, n’a participé à aucune reconstitution des faits. Il s’agrippe à son alibi à l’effet qu’au moment des faits reprochés, il se trouvait en compagnie de son épouse, une infirmière du secteur public. A un certain moment, l’entourage d’Ajay Rumon a tenté d’accréditer la thèse que Poorun Rumon aurait pu être victime d’un règlement de comptes avec pour toile de fond le trafic de drogue.
Néanmoins, depuis le début de l’enquête avec la disparition de Poorun Rumon le samedi 8 juin,  les indices et témoignages recueillis par les limiers de la MCIT  confirment que la victime a été agressée mortellement à coups de barres de fer et à l’arme blanche en vue de l’empêcher de venir témoigner dans un procès au pénal. Au cours de la semaine commençant le 10 juin dernier, l’affaire d’incendie criminel avec l’ex-constable Rumon au banc des accusés face au témoignage accablant de son oncle devait être entendue devant la Cour.
De ce fait, les indications sont que Poorun Rumon avait été ciblé en vue de l’empêcher de venir déposer dans ce procès. L’un des suspects, qui est passé aux aveux presque au lendemain de la découverte du cadavre, incrimine Ajay Rumon de manière des plus directes. Cet ancien membre de la force policière est présenté comme étant le cerveau derrière ce crime, notamment en termes de préparation et de fourniture d’armes utilisées sur les lieux du crime.
Pire encore est cette déclaration attribuée à Ajay Rumon par un des suspects au moment de l’agression. Le constable, qui a été confronté à ce détail lors de l’interrogatoire de ces deux derniers jours, a nié ce fait. « Mo ti dir twa, mo pou pik twa si to vine lakour », aurait lancé Ajay Rumon en donnant des coups de couteau à la victime, presque au moment où il lui aurait donné le coup de grâce. Malgré cela, il continue à clamer son innocence dans ce meurtre.
Par ailleurs, Ajay Rumon a été interrogé sur la présence à son domicile des copies de Statements en provenance de la précédente enquête de la police au sujet du délit de crime d’incendie logé contre lui. Aux yeux des limiers de la MCIT, Ajay Rumon ne devait en aucun cas être en présence des copies de ces Statements vu sa situation d’accusé dans cette affaire. Ils ajoutent que la possession de ces documents constitue une autre preuve corollaire, si besoin est, pour soutenir la thèse que Poorun Rumon a été tué en vue de mettre un terme à ce procès.
À ce stade de l’enquête, le policier Rumon pourrait être renvoyé en détention provisoire à la Prison de Beau-Bassin lors de sa prochaine comparution devant le tribunal de Souillac. Il devra être de nouveau interrogé par la MCIT quand les résultats des analyses d’ADN et autres analyses Forensic sur les armes du crime ou encore sur des prélèvements sur le cadavre de la victime.
Du côté des enquêteurs de la CID de la Southern Division et de la MCIT, le plus difficile dans ce cas de meurtre a déjà été bouclé, soit retrouver les traces de la dépouille de la victime dans les champs de cannes de cette région de Surinam. Ils se disent satisfaits du fait que les versions des trois autres co-accusés, se trouvant sur les lieux du crime en présence du suspect N°1, constitueront la base de leur “case” contre leur ancien collègue.

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