MASA APRÈS SIX MOIS D’ATTENTE : Des artistes réclament des comptes

Une cinquantaine d’artistes se sont massés devant les locaux de la Mauritius Society of Authors (MASA) ce matin dans le but de remettre une pétition à la direction. Ils réclament la tenue d’une assemblée générale et le bilan quant au redressement de la situation de la société. En l’absence de la présidente, Meera Mohun, ils n’ont pu soumettre leurs demandes. Ils ne comptent pas baisser les bras pour autant.
Les rideaux de fer de la MASA House n’ont pas été levés ce matin… Six policiers — quatre hommes et deux femmes — qui attendaient dans la rue, se sont rapprochés du bâtiment à l’arrivée des premiers artistes… C’est le signe que la direction de la MASA était déjà au courant de la mobilisation que préparaient certains de ses membres ce matin.
D’ailleurs, dès hier, un communiqué a été émis, annonçant le paiement des royalties la semaine prochaine. Certains membres disent également avoir reçu une lettre de l’Acting Officer in charge pour énumérer le travail accompli depuis qu’il a pris la société en main.
Si la MASA a voulu court-circuiter le mouvement des artistes, elle y est parvenue à moitié. Car ce matin, seulement une cinquantaine d’entre eux étaient présents. Ce qui n’a pas permis aux chefs de file d’obtenir le nombre de signatures attendues. Mais cela n’a pas calmé leurs ardeurs pour autant. « Nous ne sommes pas venus ici pour de l’argent. Il ne faut pas croire que les artistes cherchent toujours de l’argent. Nous ne sommes pas là non plus pour manifester », dit d’emblée Michael Veeraragoo.
Son camarade Dalon rappelle qu’en décembre 2012, les artistes avaient manifesté leur mécontentement suite à un exercice de répartition qui laissait à désirer. « On nous avait promis que dans six mois, on allait redresser la situation et qu’il y aurait un nouveau paiement en juin, qui corrigerait les erreurs. Nous voulons justement, un bilan de ces six mois écoulés. »
Les artistes regrettent que depuis décembre 2012, il n’y a aucune communication entre la société et eux. « Ce sont eux qui auraient dû venir vers nous pour dire où en sont les choses. Qui plus est, on est supposé avoir une assemblée générale en avril de chaque année, mais à ce jour, on n’entend rien », ajoute Michael Veeraragoo.
Les artistes déplorent également l’absence de réaction de la présidente et des membres élus du conseil d’administration. « Ils nous avaient dit qu’ils démissionneraient s’ils ne parviennent pas à redresser la situation dans six mois. Nous attendons donc leur bilan. »
À un certain moment, l’Acting Officer in charge — un haut officier du ministère des Arts et de la Culture — est sorti pour parler aux artistes, mais ces derniers lui ont tourné le dos. « Nous ne sommes pas venus pour vous rencontrer, mais pour voir la présidente », lui ont-ils fait comprendre.
Les artistes reprochent à ce dernier de leur avoir envoyé une lettre pour dénoncer une « campagne communale » à son égard. Selon eux, cette lettre représente un manque de respect envers eux. « S’il avait des informations qu’il y avait une campagne communale contre lui il aurait dû s’adresser aux personnes concernées et non à tous les membres », déplore Gérard Louis.
Les artistes se disent également « blessés » du fait que la MASA a gardé ses rideaux de fer fermés et a fait appel à la police. « On ne cesse de répéter que la MASA est la maison des artistes et c’est ainsi que nous sommes accueillis chez nous. Cela démontre comment ils traitent les artistes. »
Parmi les dossiers que les membres souhaitent éclaircir avec la MASA, il y a la question des frais administratifs. « Il y avait unanimité sur le fait que le département administratif étouffait les finances de la MASA. Qu’est-ce qui a été fait pour remédier à la situation ? Lors de la rencontre de décembre il était aussi convenu que le ministère allait rembourser Rs 3 millions puisées des caisses de la MASA pour le paiement du PRB. Cela a-t-il était fait ? », rappelle Michael Veeraragoo.
Autant de questions que les membres souhaitent aborder au cours d’une assemblée générale, mais pour l’heure, ils attendent une réponse de la présidente.

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