Assemblée nationale : Jagutpal tente un Damage Control sur les vaccins

Le député Franco Quirin soumet le ministre de la Santé à un barrage d’interpellations supplémentaires sur les patients de dialyse infectés du New Souillac Hospital

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Le ministre Callichurn défend bec et ongles le Board de la STC des abus des COVID-19 Emergency Procedures face au député Assirvaden

Joe Lesjongard justifie la fête de fin d’année des quelque 1 800 employés du CEB, coûtant plus de Rs 5 millions

Lors des échanges sur la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, était des plus catégoriques au sujet de l’indisponibilité de vaccins anti-Covid-19, alors que le ministre de la Santé a, lui, tenté un exercice de Damage Control. Profitant d’une interpellation du député Osman Mahomed, connu pour ses remarques « Thank You, Honourable Minister », il a égrené des chiffres de commandes de doses de vaccins passées mais sans aucune confirmation quant aux dates de livraison. D’autre part, le ministre a été soumis à un barrage d’interpellations supplémentaires sur le dossier des patients du département de dialyse du New Souillac Hospital, qui ont été contaminés au virus suite au cas de la Nursing Officer détecté à fin mars dernier. Dans un autre ordre d’idées, le ministre suppléant du Commerce, Soodesh Callichurn, qui avait promis un nettoyage  « au karcher » à la State Trading Corporation, fait machine arrière en affirmant qu’il est prématuré de procéder au limogeage des membres du conseil d’administration de la State Trading Corporation suite aux COVID-19 Emergency Procedures avec un budget de Rs 1 milliard. Toujours en ce qui concerne la gestion des corps paraétatiques, le ministre Joe Lesjongard s’est signalé avec une défense sans égale de la fête de fin d’année en faveur des 1 800 employés du Central Electricity Board en décembre dernier.

Se comportant comme « le meilleur élève de la classe », le député Travailliste Osman Mahomed a gobé les éléments de réponse fournis par le ministre de la Santé au sujet de l’approvisionnement futur en doses de vaccins. Et ce, sans jamais pousser la contradiction jusqu’à oser confronter Kailesh Jagutpal à la déclaration du Leader of the House au sujet de la guerre des vaccins avec Maurice n’ayant aucune garantie quant aux prochaines livraisons et remettant en cause la stratégie  de réouverture des frontières avec la Herd Immunity de la vaccination.

Kailesh Jagutpal s’est contenté de revenir sur les détails du calendrier déjà fourni à la Chambre lors de la PNQ du 23 mars dernier, dont

200 000 doses de Covishield de l’Inde

1 250 000 doses de vaccin Spoutnik V de la Russie

48 451 et 151 231 doses sous le programme COVAX de l’Union africaine ou

encore 100 000 doses de Sinopharm de la République populaire de Chine.

Dans chacun des cas susmentionnés, Kailesh Jagutpal n’a pas été en mesure d’indiquer de dates précises quant à la livraison se réfugiant à chaque fois derrière la remarque « On Order, date to be confirmed ». Il devait aussi faire état de deux autres ‘commandes’ de 500 000 doses de Sinovac de la République populaire de Chine et un million de doses de Spoutnik V sans aucune échéance agréée avec les fournisseurs alors que le programme de vaccination est actuellement en panne à Maurice.

Par contre, le député du MMM, Franco Quirin, n’a pas lâché prise au sujet des patients suivant des traitements à la dialyse au New Souillac Hospital et actuellement placés en quarantaine à l’hôtel Tamassa en raison des risques d’infection à la COVID-19. Dans un premier temps, le ministre a dressé la chronologie de ce cas de contamination au New Souillac Hospital avec une Nursing Officer positive au virus.

« Les tests de dépistage au PCR ont permis de détecter sept cas positifs parmi le personnel médical et para-médical de l’hôpital et 15 patients du département de dialyse. Les patients avaient été transférés à l’hôpital ENT, le temps de la désinfection du New Souillac Hospital avant d’y retourner », a poursuivi le ministre en faisant du transfert d’autres patients à l’hôtel Tamassa pour les besoins de la quarantaine. Il a donné des éclaircissements au sujet de la présence des médecins pour encadrer les patients.

Quirin : Le ministre peut-il nous dire pourquoi le 26 mars dernier, ces patients suivant le traitement de dialyse, qui étaient en état de choc, ont dû attendre pendant deux heures pour avoir accès à des chambres au centre de quarantaine de Tamassa ? J’ai dû intervenir personnellement auprès de lui à cet effet ?

Jagutpal : Vu le nombre de patients concernés et dans chaque cas, il y a des considérations médicales à prendre en compte, it is obvious that it might take some time.  I agree that there has been some delays…

Anquetil : Le ministre a fait état de la décision de permettre à des proches d’accompagner les patients au centre de quarantaine mais à condition de signer des Consent Forms ?

Jagutpal : Cette décision a été entérinée suite à une demande de la part des proches. Il est un fait. They will be exposed. Ils ont consenti à souscrire aux conditions du Consent Form. We’ve doing this for the benefit of the patients…

Ramyad : Le ministre peut-il révéler le nombre de patients de dialyse en quarantaine de même que le personnel paramédical et médical affecté à ce centre ?

Jagutpal : À l’hôtel Tamassa, il y a 52 patients en quarantaine. Nous disposons du personnel adéquat pour assurer le suivi.

Anquetil : Avec les cas de contamination du personnel des hôpitaux, le ministère doit faire face à un manque de personnel. Le ministère envisage-t-il d’avoir recours au service du personnel dans le privé ?

Jagutpal : Même dans le privé, il y a également des cas de contamination. The hospitals are coping with the situation and doing it properly.

Quirin : Pourquoi et malgré tout ce que le ministre a dit, il n’y a toujours aucune équipe médicale en permanence à l’hôtel Tamassa ?

À cette ultime interpellation supplémentaire, le ministre de la Santé fait état de médecins additionnels affectés à ce centre de quarantaine.

Répondant à une interpellation du député du PMSD, Kushal Lobine, au sujet du cas de la Nursing Officer du New Souillac Hospital, Kailesh Jagutpal a confirmé  que l’infirmière travaillant à l’hôpital de Souillac a été testée positive à la COVID-19 le 25 mars 2021 après qu’elle soit partie pour un dépistage car elle sentait de légers symptômes.

« L’époux de l’infirmière avait été contacté par l’équipe de Contact Tracing suivant le protocole pour un prélèvement nasopharyngé. Le résultat de ce dernier a révélé qu’il était positif à la COVID-19 le 26 mars 2021. L’infirmière n’avait pas été vaccinée. Cependant, son époux avait été vacciné le 5 février 2021. Il faut noter qu’après le test PCR, une étude approfondie du résultat a révélé que l’époux de l’infirmière n’avait que des traces du virus et que le volume du virus qu’il avait dans son corps ne suffisait pas pour qu’il soit infectieux. Le résultat pourrait être expliqué par le fait que l’époux était vacciné et donc, protégé de l’infection et le vaccin a empêché la multiplication du virus auquel il était exposé. Il était ainsi non-infectieux pour ceux qui sont autour de lui », fait-il comprendre.

À la reprise du Question Time après le déjeuner, le ministre Callichurn, qui s’était présenté comme le Zorro de la STC post-Sawmynaden, a surpris plus d’un. « It’s premature to consider suspending members of the Board of the STC », devait-il répéter aux interpellations du député Assirvaden vu que ces membres du Board n’avaient pas levé le petit doigt devant les pratiques abusives avec les Emergency Procedures de Rs 1 milliard.

Assirvaden : De par la réponse du ministre dois-je comprendre que le rapport de l’Audit et la Management Letter dénonçant de graves allégations de malversation à la STC seront remis à ce même Board ?

Callichurn (haussant le ton) : I’ve said this ; I don’t have the intention to suspend the Board…
Assirvaden : Comment le ministre peut-il réconcilier sa décision et celle avec la suspension de l’ancien Board et de l’ex-directeur général du Central Electricity Board dans le scandale de la centrale de Saint-Louis ?

Callichurn : I fail to see how this question has to do with the Board of the CEB.

Un autre ministre, qui a défendu systématiquement un corps paraétatique sous sa tutelle, est Joe Lesjongard, au sujet de la fête de fin d’année pour les quelque 1 800 employés du Central Electricity Board au Swami Vivekananda International Convention Centre au coût de Rs 5 243 650. Il a balayé d’un revers de la main l’indignation exprimée par le député Assirvaden en revenant de manière systématiquement sur le point que « ces employés du CEB, qui avaient travaillé en période de confinement l’année dernière, avaient droit à ce moment de détente et en toute convivialité ». Il a trouvé pour excuse que les dépenses pour cette fête de fin d’année en décembre étaient inférieures de Rs 2 millions par rapport à 2019.

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