L’accord de libre-échange signé entre Maurice et la Chine en 2019 et ratifié le 1er janvier drnier est le premier accord signé entre un pays africain et la Chine. L’Afrique se présente comme un marché à fort potentiel pour la Chine et Maurice, pont direct entre l’Empire du Milieu et le continent africain. Dans cette optique, les premiers avantages qui découlent de cet accord sont un don de Rs 250 millions à Maurice. Et la Chine renonce à une dette de Rs 200 millions de Maurice. À cet effet, deux accords seront signés prochainement.
Un atelier de travail de deux jours sur les opportunités que présente l’accord de libre-échange entre Maurice et la Chine s’est ouvert, hier, à l’initiative de l’Economic Development Board en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et l’ambassade de Chine. « Le développement du continent africain semble être dans la ligne de mire de la Chine. L’accord de libre-échange entre la Chine et Maurice est une plate-forme importante et un lien essentiel de coopération sino-africaine », a déclaré l’ambassadeur de Chine à Maurice, Sun Gongyi. Il a cité les avantages que présente la destination mauricienne. Le pays, selon lui, a la capacité de devenir un pont économique et commercial entre l’Afrique et l’Asie.
Cet accord, a-t-il fait ressortir, jouera un rôle important dans le développement de la zone de libre-échange en Afrique. « Maurice servira de plate-forme permettant à plus de produits, services et d’investissements d’atteindre le continent africain », a-t-il dit. Ce qui permettra, selon lui, de stimuler le potentiel de développement de l’économie mauricienne, d’améliorer sa compétitivité dans la chaîne industrielle mondiale, d’aider l’Afrique à transformer et à moderniser sa structure économique, et à renforcer sa résilience économique.
Parallèlement, à la mise en place de l’accord de libre-échange entre la Chine et Maurice, a-t-il souligné, l’accord de libre-échange continental africain a commencé à être élaboré. « Des moments historiques représentent une étape à l’Afrique car cette démarche permet de promouvoir la transformation et la modernisation de l’économie africaine tout en renforçant sa capacité de développement indépendant », a fait ressortir l’ambassadeur chinois. « Pour lui, la zone de libre-échange continentale africaine sera la plus importante du monde d’un point de vue démocratique et du nombre de pays adhérents. Cette zone de coopération a pour ambition de réunir 1,2 milliard d’individus et de générer pour l’ensemble de son marché un total de USD 2,5 milliards », a-t-il dit.
L’ambassadeur Sun Gongyi note que de nombreux produits mauriciens tels que le textile, les produits de la mer, le rhum, la bière, les fruits et les bijoux, entre autres, présentent un potentiel conséquent sur le marché chinois. Il a fait état de revenus bruts de Rs 120 milliards en termes d’exportation. Parallèlement, grâce aux taxes douanières réduites dont bénéficient désormais les produits d’importation chinois, il a souligné que davantage de matières premières et de produits de qualité à des prix plus avantageux feront leur apparition sur le marché mauricien. Sur le dossier sucre, il a fait ressortir que des négociations entre La China Oil and Foodstuffs Operation et Maurice en vue d’exploiter exclusivement le sucre de Maurice ont déjà démarré.
De son côté, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy a annoncé une subvention de Rs 250 millions de la Chine dans un élan de solidarité avec Maurice. Et en parallèle, le gouvernement chinois renoncera à un prêt sans intérêt de Rs 200 millions. « Nous signerons ces deux accords très prochainement », a-t-il dit. Concernant les liens commerciaux entre les deux pays, il a souligné que les importations de Maurice vers la Chine ont augmenté de 9,6%, soit Rs 33 milliards en 2019. Les exportations ont aussi connu une tendance à la hausse en augmentant de 64% en 2019 par rapport à 2015.
À travers cet accord de libre-échange, Le Grand Argentier a fait ressortir que plus de 90% des produits mauriciens seront hors taxes sur le marché chinois. « Cela témoigne de la confiance des Chinois à Maurice », s’est-il réjoui. Considérant les accords avec l’Union africaine, l’Union européenne, avec les États-Unis, la Chine et avec l’Inde, il a poursuivi : « Nous devons saisir des opportunités pour augmenter notre marché pour les produits locaux et utiliser Maurice comme une plate-forme, ce afin d’attirer les investisseurs à Maurice pour exporter vers la Chine, l’Inde et l’Afrique. » Et d’ajouter que la COVID-19 empêche de fonctionner à 100%. Cet accord, a-t-il dit, « a été bien mené et, est représentatif des relations entre la Chine et Maurice ».
Le ministre de l’Activité économique, Sunil Bholah, également présent à cette occasion, a parlé des relations entre la Chine et Maurice. Du travail, selon lui, a été accompli et a permis de faire fructifier les relations bilatérales.