COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME : Bodha attribue le succès contre la COVID-19 à « l’Etat providence mauricien »

  • Solomon Ayele Dersso, président de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples : « I wish to see Mauritius as the champion of African Commission on human and People’s rights, for you to our ambassador »

« L’État providence », avec à la clé la santé gratuite universelle, a été présenté par le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, comme étant « à la base du succès remporté par Maurice en vue de contenir la progression de la pandémie » de COVID-19, en plus des efforts collectifs, « coordonnés et rigoureux », des autorités mauriciennes. C’est en tout cas ce qu’il a déclaré à la session virtuelle de la Commission africaine des droits de l’homme, qui a permis à Maurice de présenter pendant près de trois heures son rapport sur la mise en œuvre de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

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Solomon Ayele Dersso, président de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, soutient que les mesures introduites par Maurice en matière d’Etat providence, surtout en ce qui concerne la santé, devraient être émulées en Afrique. « I wish to see Mauritius as the champion of African Commission on human and People’s rights and for you to our ambassador », a-t-il dit.

Le ministre des Affaires étrangères, avec à ses côtés Asha Burrenchobay, Senior Chief Executive de l’Human Rights Division, et Sooraya Gareeboo, Assistant Parliamentary Counsel, n’a pas manqué d’e mettre l’accent sur la crise sanitaire « sans précédent, qui affecte tous les pays du monde et qui n’a pas épargné le continent africain ». Il rappelle que Maurice sera « durement affectée, avec une contraction économique de l’ordre de 10% ». Et d’évoquer les mesures prises par les autorités mauriciennes pour freiner la progression de la pandémie. « Face à cette crise, le gouvernement de Maurice a activement mis en œuvre des mesures exceptionnelles pour faire face à l’impact de la COVID-19 sur la population », dit-il en rappelant la fermeture des frontières et un verrouillage 24/7. Par ailleurs, dit-il, des tests et dépistages ont été effectués massivement et les traitements nécessaires ont été fournis aux personnes infectées, « dans le respect de toutes les précautions et directives sanitaires » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

S’appesantissant sur l’État providence, il a notamment parlé de l’éducation gratuite, du primaire à l’université, et du transport gratuit, mais aussi de la gratuité des services de santé, des infrastructures disponibles en matière de santé publique et des facilités proposées pour subir des traitements à l’étranger en cas de nécessité en ajoutant que « la santé gratuite universelle a joué un rôle clé dans le combat contre la pandémie ».

Paradis fiscal

Nando Bodha réaffirme que Maurice « n’est pas un paradis fiscal ». A ce propos, il dira : « Maurice ne présente aucune des caractéristiques identifiées par l’OCDE comme paradis fiscal. L’île Maurice est conforme aux lois et aux normes internationales. On ne peut prétendre que le pays est un paradis fiscal. » Et de rappeler les conditions imposées par l’autorité fiscale (la MRA) à ceux qui investissent dans le centre financier. « Ils doivent démontrer qu’ils ont des activités à Maurice, qu’ils emploient des professionnels mauriciens et qu’ils dépensent à Maurice. »

Nando Bodha a expliqué que la présentation de plusieurs législations a été retardée par l’organisation des élections générales l’année dernière et le “lockdown” imposé en raison de la pandémie. Et de citer comme exemple le Children’s Bill et le National Heritage Bill. En ce qui concerne la ratification et la domestication des instruments internationaux, Maurice, dit-il encore, a adhéré à la Convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption en août 2019. « Nous proposons d’adhérer prochainement aux deux autres protocoles de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, à savoir celui sur les droits des personnes âgées en Afrique et celui sur les droits des personnes handicapées en Afrique », poursuit-il.

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères affirme que Maurice s’est engagée à autonomiser les femmes, « qui constituent environ 55,6% de sa population », et à « supprimer les obstacles à l’exercice de leurs droits ». Selon lui, des efforts seront consentis pour accélérer leur participation active aux activités économiques et politiques du pays. À ce propos, il déclare que la hausse de la participation des femmes à la population active au cours des dernières décennies, pour atteindre environ 37,1% au premier trimestre de cette année, et ce, dit-il, à la suite « de diverses initiatives prises par le gouvernement », comme le programme de retour au travail, le programme d’emploi des jeunes, le programme de formation double et l’esprit d’entreprise. De plus, pour encourager l’esprit d’entreprise, la DBM, dit-il encore, accordera Rs 200 millions pour des prêts à un taux concessionnel de 0,5% par an aux femmes entrepreneurs.

Il a aussi été question des personnes âgées, ainsi que des différentes pensions et allocations qui leur sont offertes. « We will spare no effort to continuously provide better facilities to our elderly, such as day care and recreational centres. Additionally, we will strengthen the regulatory framework pertaining to charitable institutions and residential care homes », dit-il. Il a également souligné que les arts et la culture sont « des éléments clés » d’un tissu social solide. « Nous veillons à ce que les traditions de chaque composante de la population soient préservées en toute sécurité et pratiquées sans aucun préjugé. »

Le président de la Commission de l’homme et le rapporteur pour Maurice ont félicité la délégation mauricienne pour sa présentation détaillée et les efforts qui ont été investis dans la préparation du rapport. Les discussions se poursuivront, notamment sur la Convention de Kampala, qui concerne les réfugiés. Nando Bodha a conclu en remerciant les commissaires « pour leur appréciation » et a invité le Solomon Ayele Dersso, président de la commission, à Maurice, d’autant plus que « les frontières rouvriront bientôt ».

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