COVID-19 : Highlands à l’heure des angoisses du dépistage

Après les 22 nouveaux cas de contamination à la COVID-19 enregistrés, mardi, Highlands, région dans la zone rouge des Nos 15, 16 et 17, vit à l’heure des angoisses des tests de dépistage de la Covid-19. Ainsi, dès hier matin, les services sanitaires du ministère de la Santé ont débarqué dans la région pour mener un exercice tous azimuts de détection. Ils se sont installés sur l’aire de stationnement de la mosquée de la localité où les habitants ont défilé pour s’y soumettre, depuis 9h30 hier matin.

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La nouvelle de ces 22 cas a été accueillie d’une douche froide mardi. Alors que les habitants de Highlands s’attendaient que la déclaration de Zone rouge soit enlevée, d’autant que quasiment toutes les localités avoisinantes n’y figurent plus, ils doivent encore s’armer de patience et redoubler de vigilance. L’angoisse est plus que jamais présente. D’autant que les petites histoires ont cours. « Enn madam pann sorti ditou. Dan so fami ki bien gran, li tousel inn teste pozitif… » Petite histoire qui fait réfléchir à deux fois ceux qui avaient choisi de ne pas se soumettre au test PCR car se croyant protégés puisqu’ils ne sont pas sortis pendant un mois et n’ont rencontré personne.

Les 22 nouveaux cas annoncés mardi ont été détectés à la suite des tests PCR de masse dans l’enceinte du centre communautaire de Highlands lundi dernier. Ainsi, hier matin, l’équipe du ministère de la Santé rassure que toutes les dispositions ont été prises pour que l’opération se déroule sans anicroche. Les gestes barrières ont été respectés. Priorité était donnée aux personnes âgées qui n’avaient pas à faire la queue au soleil. La police, sur place, s’assurait également de la bonne marche des opérations.

Dans certains cas, la nouvelle était transmise de bouche à oreille. Une fois le test effectué, les gens rentraient chez eux saluant au passage des voisins qu’ils n’ont pas vus pendant plusieurs semaines.

Depuis très tôt, des policiers munis de porte-voix ont sillonné les rues de région pour mettre en perspective la gravité de la propagation dans cette partie de l’ile et mettre en garde contre des risques bien plus que réels. Met zot mask bien lao zot nene. Pa fer latroupman. Gard zot distans », haranguaient des membres des forces de l’ordre.
« Ti bizin ferm partou. Tank ki dimounn sirkile pou res ena ka mem. Lotorite pe dir ki viris la feb sa fwa-la. Me tou dimoun zot lekor pa adapte parey », laissait entendre une habitante venue effectuer son test. Elle affirme qu’elle veut être testée pour en avoir le cœur net car elle a des membres de sa famille sous sa responsabilité. « Ou pa kone kiler ou ramas sa ek fann sa dan lakaz », avance-t-elle.

Dans cette région, l’on dit ne pas comprendre comment le virus a pu se propager à cette vitesse, soit provoquant 22 cas positifs à Highlands à l’issue des Random Tests. L’on affirme aussi qu’à ce stade les autorités n’ont donné aucune indication quant au foyer de propagation, soit le Cluster de cette contamination.

Les habitants disent douter que les positifs pourraient avoir contracté le virus en se rendant dans les commerces ou encore chez les marchands de produits alimentaires de la région. « Tank ki pa gagn eklersisman lor la nou pa pou kone kot sa sorti. Pa pou kone ki bann dimounn si ena intere al fer zot test. Nou espere ki lotorite donn enn explikasion pli vit posib pou nou osi nou konpran. Lor la ena ti zanfan pe al konnpoz lexamen », soutient un autre quinquagénaire venu se faire tester.

L’on déplore le fait que le ministère de l’Éducation n’ait pas pris position rapidement à la suite de l’officialisation de ces 22 cas mardi après-midi. « Dimoun dan flou, paran pena swa. Ek dirizan pei pa pe pran responsabilite kouma bizin », lâche-t-on avec colère dans cette région sous cloche depuis bientôt un mois alors qu’un retour à la normale n’est pas pour demain, Red WAP ou pas…

Highlands Under Covid Stress

Avec les 22 cas éparpillés dans la région de Highlands, la crainte que la propagation du virus sorte du contrôle des autorités sanitaires atteint certains quartiers.
On dénombre en effet des cas positifs à proximité de la Highlands Govt School et un autre à la NHDC, précisément à Résidence Belle Source. Parmi les cas positifs figurerait aussi un homme d’origine africaine. Un exercice de Contact Tracing a été enclenché auprès des proches de ces 22 cas, dont bon nombre ont été placés en quarantaine pour le suivi médical et les premiers tests PCR aux termes du protocole établi.

Le poste de police de Riviere-des-Anguilles fermé

Pour des raisons encore inexpliquées et avec la présence de plusieurs foyers de contamination, la circonscription des ministres Renganaden Padayachy et de Kailesh Jagutpal, soit Rivière-des-Anguilles/Souillac (No 13) n’a pas été classée zone rouge. Pourtant, les cas issus du New Souillac Hospital Cluster continuent à augmenter avec huit nouveaux hier, dont deux autres membres du personnel paramédical de cet hôpital du Sud.
Toutefois, la présence de ce virus a été signalée plus au Nord de la région, soit à hauteur du village de Rivière-des-Anguilles. Contrairement à ce qui s’est passé avec la clinique Wellkin du Réduit Triangle, le commissaire de police, Khemraj Servansing, n’a eu d’autre choix que de fermer le poste de police de la localité, hier.
Un membre de la CID, affecté au poste de police de Rivière-des-Anguilles, a été placé en quarantaine suite à un test qui s’est révélé positif. Il aurait contracté le virus auprès d’un proche parent, déjà fiché par les services sanitaires de la Santé. Par conséquent, d’autres officiers qui ont été en contact avec lui sont en auto-isolement en attendant d’être soumis à des tests PCR.
Par mesure de précaution le poste de Police de Rivière des Anguilles n’est pas opérationnel depuis hier soir et ce, jusqu’à nouvel ordre. Les habitants de la localité peuvent se tourner vers les postes de police avoisinants (Souillac, Camp-Diable, Nouvelle-France) en cas de nécessité. Pour toute autre requête ils peuvent appeler l’Operations Room de la division du Sud sur le numéro suivant: 627 7216 ou le 999. Le service reprendra après que le poste de police aura été dûment désinfecté et certifié sûr par les autorités concernées.
En tout cas, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, n’a pas fait état de ce détail crucial pour ses mandants et les habitants du No 13 lors de son intervention quotidienne sur la plateforme de communications de Covid-19, opérant à partir du Prime Minister’s Office au Treasury Building.

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