COVID-19 : L’insoutenable attente des proches des dialysés de Souillac

Ils devaient passer 14 jours en quarantaine à l’hôtel Tamassa. En dépit du fait d’être négatifs à la Covid-19, ils ont été maintenus une semaine de plus en quarantaine. Cette fois-ci, ces patients du département de dialyse du New Souillac Hospital ont appris, par d’autres moyens que le ministère de la Santé de Jagutpal, qu’ils devront rester encore une semaine supplémentaire, soit encore 14 jours au total. Leurs proches témoignent de cette situation difficile et de la peur de recevoir une mauvaise nouvelle, à chaque fois que le téléphone sonne.

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« Insupportable. » C’est le mot qui revient à la bouche de Priya, dont le père est en isolement depuis plus de deux semaines. Elle dit vivre dans la peur, après tous la série de décès enregistrés parmi les patients dialysés du New Souillac Hospital Cluster. Surtout du fait que son père est âgé et qu’il supporte difficilement cette solitude imposée.. « J’aurais aimé être près de lui pour pouvoir l’aider, mais ce n’est pas possible. Moi aussi j’étais en quarantaine dans un autre centre et maintenant, je dois reprendre le travail. Ce n’est pas évident. A chaque fois que le téléphone sonne, j’ai peur d’avoir une mauvaise nouvelle, » fait-elle comprendre avec angoisse.

Exerçant dans le milieu médical, elle ne cache pas qu’il y a des manquements, notamment au niveau de l’alimentation. « Vous savez un patient dialysé doit non seulement faire attention à ce qu’il mange, mais il doit avoir son repas à l’heure. Le premier soir, quand on est venu les chercher, ils ont eu à manger à 1h du matin… Vous imaginez, rien que cela provoque déjà un débalancement dans leur système. Maintenant, imaginez tout le stress qu’ils subisse avec le prolongement de la quarantaine et le nombre de personnes décédées. Ce n’est pas évident pour nous non plus. C’est stressant de le savoir seul là-bas, » ajoute-t-elle.

Patrick, dont l’épouse a été placée en quarantaine depuis trois semaines, confie que la situation commence à devenir pesante. « Au départ quand elle est partie, j’étais complètement abattu. Puis, j’ai essayé de me faire une raison en me disant que les 14 jours vont vite passer. Mais voilà, d’abord on leur dit qu’il faut rester une semaine de plus, puis deux semaines de plus. Cela commence à devenir très pesant, » proteste-t-il.

Il déplore le manque de communication au nivreau du ministère de la Santé avec l’opération BED (B… en désordre) de cette semaine et l’annulation pure et simple de la platfeorme de communications opérant à partir du Prime Minister’s Office. « Mon épouse a fait sept tests PCR jusqu’ici et heureusement que tous ont été négatifs. Mais pourquoi s’obstine-t-on à la maintenir en quarantaine ? A la maison , on prend toutes les dispositions nécessaires pour sa santé. Par exemple, elle va toujours faire sa dialyse en voiture. Je ne la laisse pas prendre le bus ou l’ambulance. On veille aussi sur son repas. Mais en quarantaine, ce n’est pas pareil, » déclare-t-il.

Le soutien, ajoute Patrick, est un élément important pour les patients suivant des traitements de dialyses. Même s’il parle à son épouse au téléphone chaque jour, il confie qu’un soutien physique est différent. « J’essaye au maximum de lui remonter le moral, mais ce n’est pas évident. Je l’ai toujours accompagnée depuis qu’elle a commencé à faire la dialyse il y a huit ans, Mais dans le cas présent, on ne peut faire grand-chose, »regrette-t-il.

Il se dit d’autant plus inquiet car le système en place à l’hôpital a montré ses failles. Et son épouse doit s’y rendre plusieurs fois par semaine. « Demende-t-on ax membres du personnel de faire de tests PCR avant de prendre le travail ou se contente-t-on de prendre la température ? C’est comme cela qu’on contamine les autres par la suite. Même pour ceux qui sont supposément en isolement, ils auraient dû être seuls et non pas dans un ward avec cinq personnes positives. C’est pour cela qu’on ne va jamais s’en sortir, » explique-t-il.

Patrick se dit également agacé par les commentaires des spécialistes à la télévision. « On a dit que les patients sortent pour aller acheter à manger. Pensez-vous que c’est possible ? Tout ce qu’on dit à la télé est faux, » dénonce-t-il.

A ce sujet, Priya dénonce ce qui de dit lors de l’exercice de communication du ministère de la Santé . « On a dit que les patients dialysés n’avaient pas fait de vaccin. Mais mon père s’est déjà fait administrer sa première dose et il est positif quand même, » lâche-t-elle.

Le Ramadan en quarantaine

S. est un jeune patient dialysé, contraint d’entamer le début du Ramadan en quarantaine. Il confie que depuis le début du jeûne, des arrangements ont été convenus pour qu’il puisse prendre ses repas à des heures différentes. « Avant même le début du Ramadan, les responsables m’avaient contacté pour me demander ce que j’allais manger le matin. Disons que pour le moment ils me donnent ce qu’ils ont et je m’adapte à cela, » dit-il.

Pour le soir, en revanche, S. n’a pas droit aux petits gâteaux qui généralement, accompagnent l’Iftar. « On me sert le repas directement. Encore une fois, j’essaye de m’adapter. » Le plus dur, confie-t-il, est de vivre la période du Ramadan seul. « Généralement, c’est un moment qu’on partage en famille. Pour la première fois je me retrouve seul, en plus dans de telles conditions. Ce n’est pas évident, mais je n’ai pas le choix, » reconnaît-il.

A 27 ans seulement, S. suit le traitement de dialyse depuis six ans. Il confie que cette période est très difficile également pour ses proches. « Je vis avec ma maman et je ne pense pas qu’elle ait pu dormir tranquille une seule nuit, » ajoute-t-il.
S. dit cependant s’accrocher et garder la foi, qu’il traversera cette période de quarantaine sans gros problèmes.

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