Décès de Jean Caël Permes : Rs 75 M pour un meurtre en prison

Le DCP Hanumunthadu mis en cause dans les circonstances menant au drame du 5 mai dans la cellule C-1 de La Bastille

- Publicité -

Le détenu Jean Caël Permes avait été laissé sans vie à terre dans une cellule après une séance de torture aux mains des Prison Officers

Presque cinq mois se sont écoulés depuis le meurtre accompli avec sang froid à la prison de haute sécurité de La Bastille. Jean Caël Permes, qui y était en détention préventive, avait été retrouvé mort dans sa cellule. Après un démarrage en fanfare de l’enquête du Central CID avec l’arrestation des membres de l’escorte de la prison exécutant les directives du Deputy Commissioner of Prison, Vishnu Hanumunthadu, pour le transfert de Beau-Bassin à La Bastille, très peu de développements sont intervenus depuis.
Et en fin de semaine, la veuve du détenu, qui a trouvé la mort dans des circonstances horribles le 5 mai, en pleine période de confinement, a décidé de relancer toute l’affaire. Avec une mise en demeure pour des réclamations de l’ordre de Rs 75 millions, rédigée par les soins de Me Pazhany Rangasamy (avoué) et de Me Rama Valayden, des premiers détails entourant les circonstances de cette exécution en cellule C-1 à la prison de haute sécurité de Phoenix sont révélés. Et très probablement, le Central CID sera appelé à revoir sa stratégie d’enquête, qui semble être au point mort. Pour des raisons occultes.
Outre l’État comme étant le principal concerné par ces réclamations, le commissaire de la prison d’alors, Vinod Appadoo, son adjoint, le DCP Hanumunthadu, les Prison Officers Gowtam Ramtohul, Roopendra Ramkisoon, Beerajsingh Jankee et Yuvnesh Sacanah, sont cités dans la mise en demeure précédant le “main case” de réclamations de Rs 75 millions de l’épouse de l’ex-détenu Jean Caël Permes et de ses quatre enfants mineurs. Dans le document déposé au greffe de la Cour suprême en fin de semaine, un élément d’information de nature extrêmement cruciale est révélé au paragraphe 23.
Pour le transfert du détenu Jean Caël Permes de la Prison centrale de Beau-Bassin à La Bastille le 5 mai de cette année, l’administration de la prison aurait transgressé les procédures établies. « In Breach of the provisions laid down in the Standing Orders of the Prison, no Document of Transfer duly signed by the Deputy Commissioner of Prisons was issued on 5 May for the transfer of Jean Caël Permes », peut-on lire dans la mise en demeure alors que l’épouse de la victime ne peut s’empêcher de se poser des questions sut l’urgence de cette démarche d’autant plus que le pays était en plein confinement.
Toujours en ce qui concerne les faits autour de ce transfert, les proches de la victime affirment détenir des informations sur un dernier échange de propos engagé par le DCP Hanumunthadu avant le départ de Beau-Bassin du véhicule transportant Jean Caël Permes. Le paragraphe 11 de la mise en demeure est encore plus révélateur du motif derrière ce transfert décidé à la hâte. « While leaving the premises of the Beau-Bassin Prison, the said vehicle in which Jean Caël Permes was seated halted in front of the Head Quarters Office. DCP Hanumunthadu approached the said vehicle and had a brief conversation with Jean Caël Permes and informed the latter that upon his direction and a personal intervention that he was punitively transferred to La Bastille prison where he would experience the cruel and inhuman conditions, degrading treatment thereat and also where the facilities, if any, are pathetic », poursuit le document déposé en Cour suprême.
En vue d’étayer les affirmations selon lesquelles les responsables de la prison « failed to protect the life of Jean Caël Permes in custody, allowing him to die as a result of torture, brutal treatment, cruel and degrading and in appaling conditions », l’épouse soutenant la réclamation à venir, s’appuie sur le témoignage d’un autre détenu de la prison de Beau-Bassin confirmant que la victime était en bonne santé avant son transfert. Les témoignages des détenus Kusraj Lutchigadoo, Siddick Islam et d’autres détenus La Bastille sur ce qui s’était passé dans la cellule C-12 de La Bastille sont également mentionnés, à savoir que « Jean Caël Permes received several hard blows over his body with the help of truncheons or other blunt objects not excluding fistcuffs and he was bleeding profusely ». Affaire à rebondissements à suivre…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -