OPÉRATION SUPER CARGO : l’ICAC sur la piste du patrimoine des Gurroby

– Niresh Gurroby détenu In Communicado par l’ADSU pour le délit présumé de Money Laundering

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La Legal Team de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) est en passe de solliciter la Cour suprême pour des ordres de Attachment et Freezing Orders contre les frères Gurroby, Niresh, Nitesh, et Ritesh, ainsi que leurs proches. C’est dans le cadre de l’opération Super Cargo, déclenchée par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) avec la saisie, dimanche de plus de Rs 3 milliards de drogue. Selon des sources au Réduit Triangle, le patrimoine financier des Gurroby, bénéficiant de Lakwizinn Connection, est évalué à environ Rs 100 millions. Déjà, l’équipe de Navin Beekarry a mis la main sur les comptes financiers de la Northern Seafoods Ltd lors d’une perquisition mercredi. Alors que ceux de Babul and Sons Fishing Ltd et deux autres compagnies des suspects sont également ciblés.

Les enquêteurs épluchent les entrées des livres de comptes concernant les campagnes de pêche effectuées ces derniers mois, ainsi que le tonnage de poissons ramenés et mis sur le marché à Maurice et les frais associés à l’entreprise, entre autres. Le but est d’établir comment cette compagnie continue d’opérer malgré des millions de roupies de pertes déclarées à la Mauritius Revenue Authority (MRA). L’ICAC soupçonne que de l’argent en provenance d’activités illicites est utilisé pour faire tourner l’entreprise et organiser légalement des sorties au large.

Il faut noter qu’à une époque, le permis de pêche en haute mer des Gurroby n’avait pas été renouvelé. Ces derniers n’auront pu reprendre leurs activités qu’après les élections générales de 2019 et le feu vert du ministère de la Pêche. La question est de savoir sur la base de « quelles interventions cette affaire de permis avait été réglée ». Il est un fait que les Gurroby et le ministre sortant de la Pêche, Prem Koonjoo, n’étaient pas sur la même longueur d’onde. Interrogé sur une partie des documents saisis au siège de Northern Seafoods Ltd à Triolet, Nitesh Gurroby s’est contenté de dire que « tous les papiers sont en règle ».

Quant à la question du financement destiné à l’achat des deux bateaux de pêche mis sous scellés par l’ICAC, cet habitant de Grand-Baie dit détenir les documents nécessaires pour l’expliquer. Il a été traduit au tribunal de Pamplemousses hier après-midi et accusé provisoirement sous les dispositions de la Financial Intelligence and Anti Money Laundering Act (FIAMLA). Il demeure en détention suite à l’objection de l’ICAC de le laisser en liberté provisoire. Les deux bateaux de pêche seront prochainement remorqués jusqu’au Réduit Triangle.

Outre les revenus de ces compagnies, l’ICAC cible également les biens des trois frères, soit : deux maisons à Grand-Baie, au moins six bateaux de pêche semi-industrielle, trois yachts, une dizaine de véhicules de marque Mercedes et BMW, trois chevaux au Champ de Mars et des comptes bancaires. Concernant le cas du blanchiment de Rs 12 M et la saisie de pierres précieuses lors d’une opération de l’Anti Drug and Smuggling Unit en février, il se pourrait que le dossier soit transmis à la Commission anti-corruption.

À ce stade, les enquêteurs du Réduit Triangle tentent de mettre la main sur tous ces biens, dont certains sont actuellement introuvables, à l’instar d’un bon nombre de voitures, et dont Niresh Gurroby est fan. Les enquêteurs soupçonnent que des prête-noms ont été utilisés pour ne pas éveiller les soupçons. En ce qui concerne les trois chevaux sur lesquels Nitesh et Ritesh Gurroby détiennent des parts, l’ICAC compte écouter ultérieurement l’entraîneur Amar Sewdyal afin de savoir comment les suspects ont acquis ces parts et si un exercice a été effectué pour établir leur « good faith ».

Par ailleurs, Niresh Gurroby, qui a été arrêté mercredi dans un bungalow de Pointe-aux-Cannoniers, est détenu incommunicado. Selon des renseignements, il est confronté à une partie des déclarations du gardien Siwdanand Rawah, qui a confirmé que l’aîné des frères Gurroby était présent à Pointe-aux-Cannoniers sur le terrain où 269,45 kilos de drogue ont été retrouvés. Et d’ajouter qu’il donnait des instructions à son frère Ritesh et « à certaines autres personnes ». Jeudi matin, il niait toujours avoir quelconque connaissance quant à cette saisie de drogue.

Une autre arrestation pourrait avoir lieu dans les prochaines heures, selon la police. L’identité de ce nouveau protagoniste n’est cependant toujours pas connue.
Affaire à suivre.

 

MTC : Doolooa nie toute connexion avec les frères Gurroby

Deeyeshsing Doolooa, plus connu sous le nom de Deepak, dont la photo a été publiée dans Le Mauricien du 4 mai, accompagnant le texte intitulé « La MTC/Gurroby Connection en attendant “Gro Pwason” », nie toute connexion avec les frères Gurroby. Il repousse de manière catégorique toute connaissance ou implication dans tout cas de trafic de drogue présumé.

« Je suis actionnaire à hauteur de 10 % du cheval Shadowing, pensionnaire de l’écurie Amar Sewdyal, et cette photo a été prise par la presse lors de la remise du trophée de la victoire du cheval le samedi 31 oct. 2020. M. Gurroby est également copropriétaire dudit cheval et ce qui explique sa présence sur la photo », fait comprendre celui, qui se présente comme un passionné de chevaux.

« Être copropriétaire de Shadowing ne signifie aucunement que je suis partenaire d’affaires des Gurroby ou j’ai quelconque lien, comme le laisse présager votre photo, avec les activités illicites au Champ-de-Mars que vous attribuez aux Gurroby. Sachez qu’être copropriétaire d’un cheval ne signifie pas qu’il y a mécanique des affinités ou de complicité entre les copropriétaires. Par exemple, tous les actionnaires d’une compagnie listée en bourse n’ont pas de liens ou d’entente entre eux », ajoute Deepak Doolooa, devenu propriétaire de chevaux il y a 25 ans.

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